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SAISON 5 VIRTUELLE - Soleils lointains
 
 
Ecrit par : Thalia Drogna (beta Famous Moose, Kylie Lee, Sue C
Traduit par : Laurent
 
V.O. publiée le 21 octobre 2005
V.F. publiée le 28 avril 2006
 
    Soleils lointains
 
Le Lieutenant Malcolm Reed s'assit aux commandes de la nacelle numéro un. Il pilotait lui-même en revenant avec le Commandant Trip Tucker sur l'Enterprise et il appréciait le paysage. Derrière la baie, il observait l'un des plus spectaculaires systèmes stellaires binaires qu'il ait jamais vu. Derrière lui, Tucker essayait d'acquérir quelques scans avec les nouveaux détecteurs de la nacelle qu'ils venaient juste d'installer. Ils présentaient quelques défauts et ils avaient eu besoin de s'éloigner à bonne distance de l'Enterprise pour les corriger et les tester.
Reed trouvait que Tucker montrait la curiosité d'un enfant de cinq ans quand il se trouvait en présence de ce genre d'événement. Les étoiles binaires ne faisaient pas partie à proprement parler de leur mission et ils n'avaient aucune raison précise d'effectuer ces balayages, mais Tucker avait été intrigué par elles. Effectuer des balayages tests de ce système stellaire ne leur coûtait rien en temps. Reed les amènerait aux coordonnées du rendez-vous largement en avance.
"C'est incroyable", dit Tucker, les yeux ronds d'émerveillement. Il observait par la baie l'étoile géante cannibalisée petit à petit par sa petite soeur. La grosse étoile était connectée à la plus petite par un gigantesque jet de gaz qui lui tournait autour en une large spirale. C'était splendide. C'était encore plus spectaculaire lorsqu'il la regardait au travers de l'imageur en fausses couleurs. Il faisait apparaître tous les éléments qui n'étaient pas visibles à l'oeil nu.
"Il faut qu'on se dépêche de finir si on ne veut pas rater le rendez-vous avec l'Enterprise. Nous ne voulons pas retarder le convoi d'aide à North Star", fit Reed.
"Nous avons le temps", répondit Tucker. "De toute façon, je pense que j'ai assez de données sur cette étoile binaire. Je ferais mieux d'acquérir des balayages de la planète pour comparaison."
"Je n'arrive pas à croire que vous m'ayez persuadé de vous accompagner à nouveau dans une de vos promenades", dit Reed. "Vous vous souvenez la dernière fois que vous et moi avons été seuls dans une nacelle ensemble, nous avons presque fini morts congelés."
"Aucune micro-singularité, cette fois. Juste une superbe vue", fit Tucker. Une alarme retentit sur le panneau en face de lui. Il parcourut rapidement les données que les détecteurs avaient collectées. "Il fallait que ça arrive."
"Quoi donc ?"
"Le balayage de la planète montre des sources électriques et du métal raffiné. Si je n'y connaissais rien, je dirais que c'est de la technologie."
"Cette planète est pourtant supposée n'abriter qu'une civilisation primaire d'âge médiéval, selon les données de T'Pol. Est-ce que les détecteurs fonctionneraient mal?"
"Pas du tout, Malcolm", fit Tucker en examinant les données.
"Je vais voir si je peux contacter l'Enterprise", fit Reed en se tournant vers le panneau des communications. "Nacelle numéro un à Enterprise, à vous Enterprise."
"Ici l'Enterprise. Nous vous écoutons, Lieutenant", fit la voix de Hoshi Sato.
"Hoshi, nous testons les nouveaux détecteurs et nous avons découvert quelque chose d'inhabituel sur la planète en dessous de nous", reprit Reed.
"Malcolm!" cria Tucker. "Un projectile vient juste d'être lancé de la surface de la planète et se dirige droit vers nous."
"Manoeuvres d'évitement", fit Reed dans l'urgence. Il n'avait pas besoin de demander à Tucker où se trouvait l'objet, il avait la boule de feu en visuel et elle se dirigeait droit vers eux.
"Elle change de direction", dit Tucker.
"Je vois", répondit Reed nerveusement.
Reed modifia à nouveau leur trajectoire, mais l'objet les suivit. "Attention à l'impact!" hurla Reed. Il ne pouvait rien faire de plus. Ils manquaient de temps et le projectile allait les frapper. Reed tenta une dernière manoeuvre pour les sortir de la trajectoire du missile, mais sans succès. L'impact fut sévère et éjecta Tucker de son siège. Des alarmes retentirent et les lumières de la cabine virèrent au rouge. Tucker se hissa jusqu'à sa console.
"Nous tombons", cria Tucker tandis que la gravité de la planète capturait à elle le petit vaisseau. Reed luttait aux commandes.
"Les stabilisateurs sont hors service. Les contrôles d'attitude ne répondent plus. Nous tombons comme une pierre. Accrochez-vous à quelque chose, ça ne va pas être exactement un atterrissage modèle", cria Reed.
"Tout atterrissage dont on sort indemne est bon pour moi", répliqua Tucker.
Ils survolaient la cime des arbres, Reed savait qu'ils allaient beaucoup trop vite. Il essayait désespérément de réduire leur vitesse, mais il ne pouvait pas jouer sur grand-chose. Il ne voyait aucune trouée dans les arbres, il était certain de ne plus avoir que quelques secondes avant qu'ils ne heurtent le sol.
La navette fit une embardée, ils entendirent les arbres racler le dessous de l'appareil, puis les branches claquer sur la carlingue. Il y eut un bruit de métal déchiré.
"Nous venons juste de perdre notre aile tribord", annonça Tucker. Reed était trop occupé pour répondre, le sol se précipitait sur eux à toute vitesse. Une seconde plus tard, la navette laissait un sillon sous les arbres. Reed fut jeté au plancher à l'impact, sa tête frappa lourdement le sol. Tucker demeura conscient quelques secondes de plus avant qu'un arbre ne frappe la navette et la stoppe définitivement, le propulsant violemment contre sa console.
Les oiseaux aliens manifestèrent bruyamment leur désaccord, dérangés par la chute rapide de la nacelle. Rien d'autre ne troubla plus la quiétude de la forêt. Les deux hommes dans la navette étaient immobiles, leur sang suintait silencieusement sur le plancher de l'appareil.
 
*****
 
"J'ai perdu contact avec la nacelle, Monsieur", fit Sato depuis la station de communications.
"Un problème de radio?" demanda le Capitaine Jonathan Archer.
"Je ne pense pas, Monsieur. J'ai entendu le Commandant Tucker crier quelque chose puis la connexion s'est rompue."
"Avons-nous leur localisation?" demanda Archer. Il se leva de sa chaise et alla à la station scientifique.
"Nous savons quel système ils avaient l'intention d'utiliser pour les essais de balayage", fit T'Pol. "Cependant, ils n'ont pas spécifié quelle planète ils utiliseraient comme test. Ils devaient nous en informer une fois arrivés."
Archer hocha la tête. Quand Tucker lui avait présenté son plan, il avait su qu'il souhaitait un type particulier de planète. Ils avaient choisi ce système parce qu'il était suffisamment éloigné de l'Entreprise pour que le vaisseau ne perturbe pas les données. Cela laissait une large gamme de planètes disponibles. Tucker avait été intéressé par un système stellaire binaire inhabituel. Comment il avait réussi à persuader Reed de l'accompagner dans ce qui était essentiellement une mission technique, Archer n'en était pas trop sûr. Tucker s'était plaint que la mission serait ennuyeuse tout seul, et Archer n'avait pas été étonné quand il avait appris que Reed se joignait à l'ingénieur.
"Nous pourrons éliminer les planètes l'une après l'autre une fois que nous y serons. Programmez une trajectoire, Travis", fit Archer.
"Oui, Monsieur", répondit le pilote.
"Souvenez-vous que toutes les planètes n'ont pas une atmosphère respirable", fit T'Pol.
Archer fusilla T'Pol du regard. "Alors nous commencerons par celles qui en ont une."
 
*****
 
Tucker revint à lui lentement, perdant et reprenant conscience plusieurs fois avant de se souvenir pourquoi il avait mal. Il bougea petit à petit, péniblement, testant soigneusement chaque membre. "Malcolm?" demanda-t-il. Il regarda autour de lui et évalua l'état de la navette. Des équipements étaient dispersés partout sur le sol, des panneaux s'étaient décrochés de leurs attaches et des fils pendaient du plafond. L'endroit était sens dessus dessous.
Tucker se rassit sur son siège et regretta immédiatement d'avoir bougé si rapidement. Il était pris de vertige. "Génial, j'ai une commotion", murmura-t-il. Il posa la main sur son front et sentit le sang séché dans ses cheveux. Son bilan personnel faisait déjà état de nombreuses coupures, probablement d'un poignet foulé et aussi, quand il regarda sa main, d'un doigt cassé, sans doute quand il avait voulu protéger sa tête du panneau. Cela ne l'avait pas tellement aidé, il avait quand même fini inconscient. Il n'envisageait pas la perspective de replacer son doigt avec plaisir et décida de laisser ce problème pour plus tard.
"Malcolm?" fit-il de nouveau. Un gémissement lui parvint de l'avant de la navette. Soutenant sa main blessée, il se fraya un chemin jusqu'à l'officier d'armement qui gisait, visage contre sol, à côté du siège du pilote.
"Bon sang", murmura ce dernier avec un fort accent anglais. Reed essaya de se retourner, mais Tucker l'en empêcha.
"Restez-là une seconde. Laissez-moi vous ausculter." Tucker tâta les membres de Reed à la recherche d'une fracture, mais n'en trouvant aucune, et décida que son collègue pouvait s'asseoir sans risque. Une fois cette manoeuvre effectuée, Reed sembla dans le vague. Tucker supposait qu'il avait également une légère commotion. "Comment vous sentez-vous?"
"Avec ce que nous avons fait subir à cette nacelle", fit Reed, "le Capitaine va nous tuer."
"Nous nous en inquiéterons plus tard. Vous avez mal quelque part ? Je n'ai pas encore trouvé la trousse médicale de secours, mais elle doit être quelque part par ici. C'est un bel oeil au beurre noir que vous avez là."
"Vous pouvez parler, Monsieur Tucker. Qu'est-il arrivé à votre main?"
"Je l'ai utilisée pour m'empêcher de heurter la console. Je crois que je me suis foulé le poignet, et je me suis cassé un doigt en même temps. Il faut que je trouve le courage de le remettre à sa place."
"Ce serait plus facile si nous trouvions d'abord la trousse de secours et quelques analgésiques", fit Reed, qui faisait mine de se lever en grimaçant. Tucker lui posa une main sur l'épaule pour l'arrêter.
"Vous n'avez pas répondu à ma question, Lieutenant. Vous êtes visiblement tenaillé par la douleur."
"Mes côtes. Je ne crois pas qu'elles sont cassées, mais je pourrais en avoir une ou deux enfoncées." Reed n'avait pas vraiment eu l'intention que Tucker le sache, mais la blessure était difficile à cacher.
"Restez là. Je vais chercher la trousse de secours." Avant que Reed ne proteste, Tucker fouillait déjà, manchot, autour des toilettes où la trousse était habituellement rangée. "Je l'ai", cria-t-il en se retournant. Il la rapporta à Reed, toujours assis, et lui administra une seringue d'anesthésique avant de commencer à soigner les coupures du Lieutenant.
"Je peux attendre, Trip. Ce doigt doit être douloureux", protesta Reed. Tucker haussa les épaules. "Un mal d'enfer, mais je suis sûr que Phlox sera capable de le remettre en état quand nous rentrerons sur l'Entreprise."
"Avez-vous une idée du temps que cela prendra?"
"Et bien nous étions en contact avec eux quand nous nous sommes écrasés, alors ils savent que nous avons des ennuis. Ils savaient dans quel système nous étions en train de tester les scanners, mais ils n'ont aucune idée de la planète où nous nous trouvons. Je suppose que tout dépendra si la radio fonctionne encore et si nous pouvons leur faire savoir où nous sommes. Cela pourrait prendre quelques heures ou quelques jours."
"Donc vous ne croyez pas pouvoir réparer la navette?"
"Je peux y jeter un oeil, mais les dégâts des moteurs étaient déjà suffisants pour nous faire écraser, et je n'ai pas franchement beaucoup de pièces de rechange utiles", répondit Tucker.
Reed hocha la tête. "Alors il va se passer du temps avant que nous ne voyions Phlox. Occupons-nous de ce doigt, il faut le garder droit. Son état va empirer si vous le laissez comme ça."
"Ouais, autant régler ça", accorda Tucker. Il laissa Reed lui administrer une dose d'anesthésique. Reed lui remit doucement le doigt en place, une tâche beaucoup plus facile pour lui étant donné que c'était la main droite de Tucker qui était blessée. Une fois là où il devrait être, le doigt fut soigneusement immobilisé et bandé. Il continua ensuite ses soins et nettoya la large coupure qu'avait Tucker au front.
Une fois leurs blessures soignées, ils s'employèrent à examiner l'équipement de la navette pour évaluer les dégâts. Reed fit de son mieux pour identifier les systèmes qui fonctionnaient, puis il évalua l'atmosphère de la planète, qui, par bonheur, s'avéra respirable. Tucker vérifia la radio et la déclara perdue avant de sortir de la nacelle pour aller examiner les moteurs.
La forêt était sombre et drue autour de l'appareil. Les arbres n'étaient pas exactement comme ceux qu'on trouvait sur Terre, mais ils étaient visiblement fait du même matériau. Ils montaient haut vers le ciel et bloquaient la lumière des étoiles binaires. Tucker leva la tête brièvement et comprit combien ces étoiles étaient lointaines une fois coincés sur une planète. Il repoussa cette pensée au fond de son esprit et se concentra sur les moteurs.
"Bon sang!" fit Tucker, d'une voix forte. "Malcolm, vous devriez voir ça."
"Quoi ?" demanda Reed en sortant de la navette.
"Regardez", dit Tucker, indiquant l'endroit où les moteurs étaient sensés se trouver. A leur place, tout n'était que ruine.
"Et bien, cela explique beaucoup de choses" fit Reed. "Nous avons de la chance de ne pas être tous les deux morts."
"C'est certain. Nous n'irons nulle part là-dedans", dit Tucker.
"Nous pourrions peut-être aller jeter un coup d'oeil à ce qui nous a abattu", fit Reed.
"Je ne suis pas certain que ce soit une bonne idée. Quelque part sur cette planète existe une civilisation pré-distorsion. T'Pol fera une crise si nous effectuons un contact. Nous aurons beaucoup moins de chance de rencontrer quelqu'un si nous restons ici."
"En supposant qu'ils n'aient rien vu de cette grande boule de lumière passée en trombe à travers le ciel", répliqua Reed avec sarcasme.
"Les civilisations pré-distorsion n'ont pas de missiles. Quelle que soit la chose qui nous a abattus, elle essayait de protéger autre chose. On n'abat pas un vaisseau au hasard sans raison."
"Pourquoi ai-je le sentiment que vous êtes plus intéressé par ce qui nous a abattus que par la raison pour laquelle nous l'avons été?"
"Je serais intéressé de jeter un oeil sur une arme qui peut être lancée d'une planète et qui est assez précise pour abattre un appareil en orbite. Starfleet n'a certainement rien de ce genre. Que dira le Capitaine si nous restons assis ici en attendant d'être sauvé alors que nous pourrions aller rassembler des informations?"
Tucker pencha la tête et y réfléchit quelques instants. Pour être honnête, il était lui-même intrigué. "Bien, vous m'avez convaincu."
"Très bien. Je nous ai choisi un itinéraire. Cela ne devrait pas nous faire une promenade de plus de deux ou trois heures." Reed tendit une tablette à Tucker.
"Je parie que vous avez déjà aussi préparé nos sacs", fit Tucker.
"Et bien, en fait oui, Commandant", répondit Reed en se penchant par l'embrasure de la navette et tendit un sac à dos à Tucker.
"Ne me dites rien. La devise du scout d'Aigle est 'Jamais pris au dépourvu' ou quelque chose d'approchant", fit Tucker, résigné.
"En réalité, c'est 'Toujours prêt'", répondit Reed.
"Je n'étais pas loin", fit Tucker en hissant son sac à dos sur ses épaules.
Le voyage au travers la forêt leur prit presque exactement deux heures. Le terrain était assez rude et ils se prenaient les pieds dans les racines de la terre brute, mais Reed l'avait pris en considération quand il avait évalué la durée du trajet. Ils atteignirent une clairière et un alignement de dômes.
Reed porta ses jumelles à ses yeux et examina les bâtiments.
"Que voyez-vous?" demanda Tucker. Il avait sorti son scanner et saisissait des informations.
"Un groupe de trois bâtiments gris en forme de dôme. Aucune entrée visible, ni fenêtres, ni autres signes extérieurs. Et ce qui ressemble à un village, un peu plus loin en bas de la clairière."
"Un village?"
"Cela y ressemble", fit Reed en tendant les jumelles à Tucker.
"Si vous aviez une installation ultrasecrète sur une planète, vous aimeriez avoir un groupe de locaux qui campe à côté?"
"C'était peut-être plus difficile de les tenir éloignés", fit Reed.
"Il semble médiéval", réfléchit Tucker. Il pouvait discerner des gens qui marchaient.
"Ils en sont à un stade de développement semblable", dit Reed. "Ils sont humanoïdes, aussi. Je voudrais aller jeter un oeil aux alentours, de l'autre côté. sortons un peu de cette clairière."
Tucker rendit les jumelles. "Mes scans ne capturent pas grand-chose. Un peu d'activité électrique et peut-être quelques fréquences récurrentes. C'est fortement protégé."
"Ce qui signifie qu'ils cachent quelque chose", dit Reed.
"Je dirais que oui", lui accorda Tucker.
Ils atteignirent l'orée de la forêt.
"Là-bas, ce doit être une porte", dit Tucker, levant son scanner pour montrer à Reed un minuscule trou dans le bouclier.
"Je ne vois rien", dit Reed.
"C'est là, tout droit", répondit Tucker.
"Si nous voulons entrer, il va nous falloir traverser cette clairière. Et on pourrait nous voir."
"Alors maintenant, vous vous inquiétez d'avoir un contact avec la population locale?"
"Jusqu'ici, nous l'avons évité. Pourquoi tenter le destin?"
"Je croyais que vous étiez celui qui voulait jeter un oeil à ce qui nous a abattus", dit Tucker.
"C'est ce que nous venons juste de faire", répondit Reed.
"Et nous n'avons aucun besoin de nous montrer pour cela. Vous savez aussi bien que moi que ce dont nous avons besoin est à l'intérieur de ce bâtiment."
Reed soupira. "Vous marquez un point." La curiosité était une des raisons pour lesquelles Reed avait rejoint Starfleet. Il savait que c'était aussi une des raisons qui avait laissé Tucker l'entraîner dans tant d'aventures incroyables.
"Si nous y allons par le sud, je pense que nous pourrons rester hors de vue du village", dit Tucker.
Reed hocha la tête. "D'accord."
Ils longèrent de nouveau la clairière jusqu'à l'autre côté des bâtiments.
"Malcolm, regardez-ça", dit Tucker.
Sur le mur du dôme circulaire, quelqu'un avait peint une grande fresque du système stellaire binaire. Ils avaient utilisé deux des autres bâtiments circulaires pour la fresque, un pour chaque soleil. Autour des soleils étaient peintes étoiles et planètes, toutes dans un alignement parfait telles qu'elles l'auraient été si quelqu'un les avait observées depuis le sol.
"Cela a du nécessité beaucoup de travail" observa Reed.
"La porte est juste ici", dit Tucker. On devinait une légère ligne sur la surface autrement uniforme du dôme.
"Pouvez-vous l'ouvrir?" demanda Reed, commençant à regarder nerveusement autour de lui.
"Je crois. Donnez-moi juste une minute", répondit Tucker. Il sortit un appareil électronique d'apparence complexe et le plaça sur l'extérieur de la porte. Un instant plus tard, les diodes de l'instrument virèrent au vert et un sifflement doux indiqua que la porte était ouverte. "Sésame ouvre toi."
Reed ignora la plaisanterie de Tucker et poussa le montant de la porte. Il dégaina son pistolet phaser et pénétra dans le dôme avant d'indiquer à Tucker de le suivre. Ils repoussèrent la porte derrière eux, sans toutefois la refermer au cas où ils n'arriveraient pas à la rouvrir.
L'intérieur était sombre. La seule lumière venait des rangées de commandes et d'appareils qui remplissaient la pièce. Des petites lumières clignotaient sans qu'ils n'aient aucune idée de leur signification. Ils allumèrent leurs torches électriques et Tucker reprit son balayage au scanner.
"Aucune forme de vie", annonça-t-il.
"Vous avez une idée de ce que c'est?" demanda Reed.
"Un peu de patience, Lieutenant. J'ai à peine commencé. Ca pourrait être un lave-vaisselle extraterrestre, pour ce que j'en sais." Tucker, concentré sur les données qu'affichait son scanner, n'avait pas levé les yeux.
"Désolé, c'est juste que je ne veux pas passer plus de temps ici que nécessaire", expliqua Reed.
"J'irai aussi vite que possible. Pourquoi ne regardez-vous pas si vous pouvez trouver l'arme qui nous a abattus", suggéra Tucker.
Reed fouilla la salle dans tous ses recoins sombres et trouva une porte qui semblait prometteuse. Il l'ouvrit et tomba face à un mur d'appareils apparemment sans espace libre. Il avait à peine la place de se faufiler le long du bord de la pièce sphérique. Il sortit son propre scanner et commença à saisir des informations. Au bout de quelques minutes, il était sûr que, quelle que soit la nature de ce qu'il regardait, ce n'était pas une arme ni même un dispositif de contrôle d'armement. Il fit le tour de la pièce en suivant le bord pour voir s'il n'y avait pas d'autre porte, mais n'en trouva aucune.
"Malcolm", appela Tucker depuis la première pièce.
Reed rebroussa chemin jusqu'à son ami. "Avez-vous trouvé quelque chose ?"
"Ce que nous avons ici est une station d'écoute. Tout que je vois ne sert qu'à capturer des signaux. Surtout dans le domaine subspatial, mais également tout ce qu'il peut entendre. J'imagine que la raison pour laquelle ces bâtiments ont cette forme, c'est parce que ce sont les antennes."
"Cela explique l'autre pièce. Ce doit être un dispositif de stockage de données, il prend toute la place disponible."
"Avez-vous trouvé votre lanceur de missile?"
"Non, c'est peut-être un système caché. Il pourrait se trouver dans un des autres dômes auxquels nous n'avons pas accès."
"C'est possible. Il était peut-être réglé pour tirer automatiquement sur tout ce qui tentait de le scanner. Vous savez ce qui est le plus étrange là-dedans?" demanda Tucker.
Reed leva les sourcils. "En dehors de tout ceci?"
"Il n'y a aucune écriture sur quoi que ce soit. C'est presque comme s'ils essayaient de cacher qui a construit cet endroit. Mais je continue à penser que cette technologie me semble familière."
"Comment une technologie alien peut-elle vous être familière?"
"Chaque race a sa propre signature, une façon de construire les choses." Tucker cherchait le mot exact. "Esthétique".
Reed hocha la tête. "Je n'y avais jamais pensé comme ça, mais vous avez raison. C'est pareil avec les armes. Je pourrais dire la différence entre un disrupteur Klingon et un laser Andorien les yeux bandés."
"En tout cas, j'ai déjà vu ceci auparavant. Mais je n'arrive pas à me souvenir où." Tucker secoua la tête comme si cela pouvait lui rafraîchir la mémoire.
"Il y a un autre mystère. Qui écoutent-ils? Il n'y a rien sur cette planète qui pourrait produire des signaux radio."
"C'est à long rayon d'action. Mais il n'y a réellement que deux ou trois candidats. Vulcain et la Terre."
"Cela pourrait être Andorien, alors", suggéra Reed.
Tucker semblait en douter. "J'imagine, mais cela ne ressemble à rien d'Andorien. Je connais leur technologie et ceci n'en est pas."
"Finissons d'enregistrer nos données et retournons à la nacelle. Nous pourrons comprendre à qui cela appartient une fois de retour sur l'Entreprise", dit Reed.
"Bonne idée. Sortons d'ici." Tucker referma son scanner d'un petit coup sec.
Les deux officiers retournèrent en arrière en direction du contour lumineux de la porte et sortirent du dôme. Reed repoussa la porte derrière eux et la referma pour ne laisser aucune trace de leur passage ni laisser entrer la population locale. La porte cliqua en se refermant. Le scanner de Reed l'avertit au même instant d'une série de bips. Il le sortit de sa poche en se demandant ce qui l'avait alerté.
Il comprit tout de suite. "Trip, je détecte un sursaut de puissance. Il faut nous éloigner d'ici immédiatement, cette chose est réglée pour s'autodétruire."
Tucker écarquilla les yeux, mais ne posa aucune question. Ils s'éloignèrent aussi vite qu'ils le purent des bâtiments en direction de la forêt.
"Le village", cria Tucker en ralentissant pour regarder derrière lui la cité médiévale tranquille. Les gens vaquaient à leurs occupations quotidiennes sans aucune idée de ce qui était sur le point d'arriver.
"Nous ne pouvons rien faire", répondit Reed. "Dépêchez-vous!" Il tira Tucker par la manche.
Ils s'étaient enfoncés dans la forêt quand l'explosion survint, mais elle les frappa assez pour les faire tomber à plat ventre. Une boule de feu géante engloutit les dômes sphériques ainsi qu'une grande partie du village. Il ne resta plus des maisons les plus proches de l'explosion que du bois carbonisé.
Tucker et Reed finirent par se relever. Ils purent alors avoir une idée précise des dégâts. Il n'y avait plus de maisons où elles étaient sensées se trouver et partout ils entendaient des cris. Les feux continuaient de brûler et une fumée noire épaisse s'élevait dans l'air. La récolte était en train de brûler devant leurs yeux, et probablement les ressources du village avec. C'était un désastre. Il ne faisait aucun doute dans leur esprit que des gens avaient été tués.
"Mon Dieu, qu'avons-nous fait, Malcolm?"
"Ce n'était pas nous. C'était un piège. Il s'est déclenché quand la porte s'est refermée. Nous avons de la chance de ne pas être restés à l'intérieur."
"Si nous n'étions pas allés y fouiner, ce village serait toujours là!" cria Tucker.
"Vous pensez que je ne le sais pas?" répliqua Reed.
Tucker respira à fond et se calma. "Je suis désolé, Malcolm. C'est juste que je n'arrive pas à croire que nous avons laissé cela arriver. Nous sommes supposés être des officiers Starfleet hautement entraînés. Pourquoi diable n'avons-nous rien détecté sur les scanners?"
"Il n'y avait probablement rien à détecter. La fermeture de la porte a dû déclencher un circuit, les explosifs étaient ailleurs. C'est le sursaut de puissance que mon scanner a détecté. Que faisons-nous maintenant?"
"Nous retournons à la nacelle et nous attendons d'être récupérés. Nous ne pouvons rien faire pour ces gens. Nous n'avons pas assez de médicaments pour aider ne serait-ce que les blessures que la moitié d'entre eux doit avoir et, pour ce que nous en savons, l'Entreprise est toujours de l'autre côté du système solaire. Même si nous avions assez de provisions, nous contaminerions leur culture en les aidant." Tucker contempla tristement les ruines du village." Allons-y."
En se retournant, ils entendirent des bruits d'animaux qui s'approchaient. Un groupe de cavaliers arrivait de l'orée de la forêt depuis la direction du village. Leurs montures n'étaient pas des chevaux, comme ils s'y seraient attendus s'ils avaient été sur Terre, mais des créatures semblables à des lézards. Les cavaliers étaient revêtus de tuniques sur cotte de mailles décorées de blasons aux couleurs vives. Le groupe s'approchait rapidement et leur cible était évidente à deviner.
"Ils sont peut-être amicaux", tenta Tucker.
"Ils n'en ont pas l'air", répondit Reed.
"Vous voulez vous enfuir?" demanda Tucker.
"Et être fauché par un maudit lézard géant? Non merci", répondit Reed en dégainant son pistolet phaser. "Allez à couvert derrière les arbres et tirez quand je vous le dirai."
Les deux hommes se retournèrent pour se cacher et se retrouvèrent nez à nez avec une rangée d'épées tenues par quelques habitants à l'air fâché.
Tucker leva instinctivement les bras et tenta de leur sourire amicalement avant de réaliser que ces aliens n'avaient peut-être aucune idée de ce que signifiait l'un ou l'autre de ces gestes.
"D'où diable sont-ils sortis?" demanda Reed doucement.
"Je n'en sais fichtre rien, mais ils viennent de nous couper notre seule voie de retraite", répondit Tucker. Les aliens parlèrent entre eux en pointant les deux hommes. Tucker baissa une main et chercha dans sa poche son traducteur universel afin de comprendre enfin ce qu'ils disaient. Un des locaux le fixa du regard. Il l'alluma à l'estime et releva rapidement les bras.
"Qu'allez-vous dire?"
"J'en sais rien, mais il va falloir que je dise quelque chose." Tucker se tourna et s'adressa à l'étranger qui se tenait devant le groupe. "Bonjour, je suis le Commandant Tucker et voici le Lieutenant Reed."
"C'est tout?" souffla Reed.
Tucker lui jeta un regard ennuyé, ne trouvant apparemment pas la remarque de son ami à son goût. Les étrangers reparlaient entre eux, et cette fois, le TU capta le sens de la fin de la phrase.
"...je les ai vus quitter la maison du soleil sacré juste avant l'explosion", fit l'un des étrangers.
"Ils ont violé un sol sacré", fit un autre.
"Ce sont des démons", cria un troisième à l'arrière. "Regardez leurs habits!"
"Hé, attendez une minute", rétorqua Tucker. "Nous ne sommes pas des démons."
"Celui-là a les cheveux du soleil", ajouta un autre en indiquant Tucker.
A ce moment, le groupe de cavaliers arriva, et soudain tous firent silence. Tucker remarqua que les vêtements de l'un des cavaliers étaient plus ornés que ceux des autres et supposa au silence et aux gestes de respect que c'était leur chef.
"Qu'avons-nous là?" demanda le chef. "Deux êtres étranges dans des vêtements bizarres."
"Ils ont été vus quittant la maison du soleil sacré, Mon Seigneur", dit un autre cavalier.
"Alors ce qui doit être fait d'eux est clair", répondit le chef.
"Oui, Mon Seigneur", répondit le cavalier en descendant avec quelques autres de leurs lézards, les épées tirées. "Attachez-les", ordonna-t-il.
"Attendez une minute, nous n'avons rien fait de mal", protesta Tucker.
"Adressez-vous au Seigneur Vilar par 'Mon Seigneur', blasphémateur", dit l'un des cavaliers en poussant Tucker de son épée.
"D'accord! Toutes mes excuses, Mon Seigneur", reprit Tucker.
"Laissez-nous au moins nous expliquer, Mon Seigneur", ajouta Reed.
"Il y a des témoins qui vous ont vus quitter la maison du soleil sacré. Vous avez commis un sacrilège. Aucune autre explication n'est nécessaire", rétorqua le Seigneur Vilar en se penchant en avant sur la selle de sa monture lézard.
Tucker et Reed ne pouvaient que rester debout, ligotés et soulagés de leurs armes, plus par curiosité, devina Reed, que parce qu'ils savaient à quoi elles servaient. Tucker perdit également son scanner, mais il put cacher le TU dans ses mains avant qu'ils ne le trouvent. Si jamais ils se sortaient de cette situation, comprendre ce que leurs ravisseurs diraient serait utile. Une fois ligotés, ils furent jetés sans ménagement sur le dos de deux lézards et attachés dessus. C'était des plus inconfortable, particulièrement pour Reed qui devait déjà supporter ses blessures.
Les cavaliers repartirent au galop. Tucker avait l'impression que le trajet n'en finissait plus, mais en réalité, il s'écoula seulement environ deux heures. Il tenta de prendre note de la position du soleil pour que, au cas où ils parviendraient à s'échapper, ils puissent retrouver la navette. Mais avec tous les rebonds, il était dur de garder trace de leur véritable direction. Finalement, une imposante bâtisse fortifiée de pierre grise s'éleva devant eux. C'était un château.
Tucker et Reed furent descendus des lézards et déposés au sol. Reed respirait difficilement, Tucker s'inquiétait pour lui.
"Malcolm, vous allez bien?"
"Silence", cria l'un de leurs gardes en donnant un coup de pied à Tucker pour appuyer ses dires. Tucker fixa le garde, mais il décida que le silence n'était finalement pas une si mauvaise idée, après tout.
"Emmenez-les aux cellules", fit le Seigneur Vilar.
Deux gardes les firent entrer dans le château et descendre plusieurs volées d'escaliers dans ce que Tucker ne pouvait décrire que comme un donjon. C'était sombre et humide, et absolument pas le genre d'endroit où Tucker avait envie de passer du temps. Ils poussèrent Reed et Tucker dans une cellule. Un côté était bardé de barres de fer et l'autre consistait en un mur en pierre. La Lumière provenait d'une petite fenêtre située haut dans le mur. La porte se referma dans un bruit de métal derrière eux.
Reed s'appuya contre le mur et se laissa glisser jusqu'au sol.
Tucker, préoccupé, s'approcha de l'Officier en armement. "Vous allez bien?"
"Ecorché et fatigué, mais rien de plus. Je n'arrive pas à croire que nous soyons dans un château médiéval", fit Reed.
"C'est le moindre de nos soucis, Malcolm", répondit Tucker.
"Mais tout semble si similaire à notre propre histoire. Ils ont visiblement un système féodal, leurs armes sont étonnamment semblables. Et puis je suis sûr d'avoir déjà visité un donjon comme celui-là dans le Château d'Edimbourg."
"Evolution parallèle", répondit Tucker en s'asseyant à côté de Reed.
"Quoi?"
"Vous n'avez jamais prêté attention à vos vieux cours? La théorie de l'évolution parallèle stipule que parce que notre histoire est arrivée telle que nous la connaissons, il est très probable que d'autres civilisations suivent un chemin semblable dans leur histoire. Ainsi, si une planète en est à l'équivalent de notre période médiévale, il est probable qu'elle aura un système féodal, des chevaliers, des épées et des châteaux."
"C'est ridicule. Je veux dire, il y a tant de paramètres et de causes aux événements qui arrivent, cela ne pourrait pas se reproduire aléatoirement."
"Je croyais cela aussi, mais nous sommes assis dans l'exemple parfait de cette thèse."
"Je ne me rappelle pas de l'adoration du soleil comme étant un élément important de notre âge médiéval."
"Je n'ai pas dit que c'était une théorie parfaite. Demandez son avis à T'Pol, un de ces jours. Cela la vexera au possible. Elle déteste avoir tort. Alors vous croyez que ce sont des adorateurs du soleil?"
"Je dirais que c'est assez évident. C'est là que votre manque d'éducation classique se ressent. Les Grecs antiques adoraient le soleil. Un de leurs Dieux s'appelait Helios. Ils révéraient le soleil parce que c'était une sphère céleste parfaite. Ils pensaient que les sphères étaient la forme mathématique parfaite. Les constructions que nous avons vues ici étaient des dômes sphériques, plus parfaits que tout ce que les gens de cette planète savent en fabriquer. Il semble probable que, lorsqu'elles sont apparues, ce peuple les a prises pour un signe de leur Dieu, d'où la peinture murale du soleil. Ils ont alors certainement déclaré qu'il s'agissait d'une terre sacrée et n'ont permis à personne d'y entrer. Celui qui a construit ces choses doit être assez content de cette réaction. C'est le meilleur système de sécurité possible imaginable."
"Et bien quelle que soit l'explication, nous sommes dans un sacré pétrin", fit Tucker.
"Comme d'habitude", répondit Reed.
"Vous feriez mieux de ne pas dire que c'est ma faute."
Reed soupira. "Non, Commandant. Ce serait plutôt la mienne. Je vous ai parlé d'aller examiner ces constructions aliens."
"Mais c'est moi qui vous ai parlé d'entrer à l'intérieur", rétorqua Tucker.
"Il me semble que nous devrions en accepter le blâme à parts égales", conclut Reed.
Tucker laissa sa tête reposer contre le mur. "Ouais, je suppose que vous avez raison. C'est dommage que je n'ai pas ma trousse à outils. Je nous aurais sortis d'ici en un rien de temps avec juste un tournevis et une hyperclé."
"Si vous projetez de vous évader, l'ami, je vous suggère de ne même pas y penser", fit une voix venant de la cellule d'en face.
Tucker se leva et appuya son visage contre les barres pour voir s'il pouvait apercevoir qui leur parlait. Il rencontra le regard aux yeux verts d'une femme plutôt sale, mais cependant jolie. Elle se trouvait dans la cellule à l'opposé du hall.
"Qu'en savez-vous?" demanda Tucker.
"J'ai essayé, l'ami. J'ai séduit un garde et je l'ai assommé quand il avait la tête à autre chose. Je suis facilement sortie de ma cellule, mais le Seigneur Vilar a des gardes postés partout. Les prisonniers qui s'échappent ne font pas bonne réputation face au Roi."
"Au Roi?"
"Vous ne devez pas être d'ici. Le roi Erkent de Driar, c'est le maître de ce territoire, mais il délègue la gestion des pays aux Seigneurs, des gens comme Vilar. En fait, j'ai entendu dire que Vilar était meilleur que la moyenne. Au moins s'attache-t-il à rendre la justice, même s'il n'est pas juste. Il se vante que ses paysans ont la meilleure productivité du royaume. Probablement parce qu'ils arrivent en fait à garder un peu de la récolte qu'ils moissonnent."
"Ce château appartient au Seigneur Vilar?"
"Bien sûr. A qui d'autre appartiendrait-il?"
"Désolé, vous avez raison, nous ne sommes pas d'ici", répondit Tucker. "Je suis Trip Tucker et voici Malcolm Reed. Qui êtes-vous?"
"Kelta de Norvis. Voleuse, vagabonde et rebelle en tout genre, à votre service." Kelta parodia un salut.
"Je suppose que cela explique pourquoi vous êtes ici", fit Tucker.
"J'ai été accusée à tort. J'ai payé ce qu'il fallait pour des pierres précieuses et ils m'ont dupé. Mais les coupeurs ne s'en soucieront certainement pas."
"Les coupeurs?"
"La peine pour vol, c'est la main droite coupée", répondit Kelta en tenant sa main et en la secouant vers lui.
Tucker déglutit, choqué.
"Et que font-ils avec les gens qui commettent un sacrilège?" demanda Reed derrière Tucker.
"Tout dépend de l'ampleur du sacrilège."
"Nous sommes accusés d'avoir violé une terre sacrée."
"Le temple de Gan?"
"Un bâtiment avec une peinture murale sur le soleil", précisa Reed en se levant pour se joindre à la conversation.
"Gan est notre Dieu du soleil. Vous devez venir de l'autre côté du monde pour ne pas le savoir. Il semble que vous soyez allés aux bâtiments du soleil sacré."
"Ouais, c'est comme cela qu'ils les ont appelés", reprit Tucker.
"Alors vous avez vraiment des ennuis, l'ami. C'est le site le plus sacré de ce côté du grand temple. D'habitude, ils pendent les blasphémateurs. A moins qu'ils pensent que ce sont des démons, auquel cas où ils les écorchent vifs avant de les brûler."
Reed et Tucker échangèrent un regard plus qu'inquiet.
"Il faut qu'on sorte d'ici", fit Tucker.
 
*****
 
La recherche prenait plus de temps qu'Archer ne l'avait craint. Ils avaient débuté par les planètes extérieures dépourvues d'atmosphère et les plus grands astéroïdes, mais jusqu'ici, ils n'avaient rien trouvé. Ils avaient été heureux de ne pas trouver les restes d'une nacelle dans l'espace, mais c'était le seul bon côté de leur recherche. La beauté du système stellaire binaire était complètement hors de propos pour Archer.
"La planète suivante est peuplée par une civilisation primitive", fit T'Pol de sa station scientifique. "Elle a une atmosphère respirable."
"Nous avons dépassé la durée limite de leur réserve d'air", précisa Sato.
"S'ils sont vivants, alors c'est là qu'ils doivent être", fit Archer, exprimant finalement ce à quoi il n'avait pas osé penser.
"Je détecte la nacelle", annonça T'Pol. "Elle se trouve à la surface sur un continent de l'hémisphère nord de la planète. Le secteur semble être fortement boisé. Il y a des villages tout près. Nous allons devoir procéder avec prudence."
"Travis, préparez la nacelle numéro deux", dit Archer.
"Oui, Monsieur", répondit l'Enseigne Mayweather.
"T'Pol, vous venez avec moi", fit Archer. "Hoshi, vous avez la passerelle."
"Bien, Monsieur", répondit Sato en se levant pour aller prendre place dans le fauteuil de Capitaine qu'Archer venait de quitter.
La descente jusqu'à la surface se passa sans incident, ce qui d'une certaine manière rendit perplexe Archer. Quelque chose était arrivé à Tucker et Reed et jusqu'ici, il n'y avait aucune indication de ce que cela pouvait bien être. Ils étaient tous les deux de bons pilotes, et seul un sérieux problème aurait pu les clouer au sol. Il n'y avait aucune trace d'étrangers hostiles dans le voisinage et la planète n'avait absolument pas la technologie nécessaire pour abattre des navettes. Ces dernières étaient en excellent état et Tucker avait fait les contrôles avant le vol lui-même. Sans mentionner que l'ingénieur en chef aurait probablement été capable de venir à bout de la plupart des pannes pouvant surgir pendant le vol. Rien de tout cela n'avait de sens.
"Descendez-nous le plus près possible de la nacelle", fit Archer à Mayweather.
"Il devrait y avoir largement assez de place", répondit Mayweather tout en regardant le site du crash. "On dirait qu'ils se sont posés plutôt durement. Si leur moteur était hors service, ils sont tombés comme une pierre."
"Ces nacelles ne sont pas exactement aérodynamiques sans moteur", consentit Archer en regardant la cicatrice que l'appareil avait causée dans la forêt. Elle avait l'air en piteux état, avec son nez tordu, visiblement par un arbre. L'idée de ce qu'ils allaient trouver en atterrissant l'emplissait d'effroi.
"Je nous pose", annonça Mayweather. Il manoeuvra la navette selon une large boucle au-dessus du site de crash jusqu'à l'aligner selon la ligne qu'avait suivie sa jumelle en s'écrasant et se posa en douceur derrière elle.
Archer et T'Pol débarquèrent tandis que Mayweather arrêtait les moteurs. T'Pol sortit son scanner et chercha des signes de vie.
"Je ne détecte personne dans la nacelle", annonça-t-elle.
Archer s'arrêta pour regarder le moteur endommagé. "Que diable est-il arrivé à cet appareil?"
"Je détecte les traces d'un tir, probablement une torpille".
"Mais d'où serait-elle venue? Nous n'avons détecté aucun vaisseau traversant ce système. Uniquement l'Entreprise et la nacelle."
"Quand nous trouverons le Commandant Tucker et le Lieutenant Reed, nous leur demanderons", répondit T'Pol.
Archer monta dans la nacelle ouverte et remarqua immédiatement le sang sur le plancher à côté du siège du pilote. Il s'accroupit pour mieux regarder les traces rouges. T'Pol le rejoignit.
"Le Lieutenant Reed était le pilote", fit-elle en scannant la tache de sang.
"Est-ce qu'il était gravement blessé?" demanda Archer.
"Je ne crois pas. Il n'y a pas beaucoup de sang."
"Et en ce qui concerne Trip?"
T'Pol scanna le reste de la navette. "Le Commandant Tucker a aussi été blessé, mais probablement pas sérieusement. Bien sûr, je ne peux rien dire concernant d'éventuelles blessures internes."
"Alors où sont-ils?"
"Le protocole ordonne de rester avec le navire écrasé", fit T'Pol.
"Quelque chose les a fait partir", conclut Archer.
"Il n'y a aucune preuve de la présence d'autre personne."
"La seule façon de découvrir ce qui est arrivé ici est de les retrouver", fit Archer en observant l'équipement étalé sur le sol de la navette.
T'Pol sortit de la nacelle, Archer juste derrière elle. "Je détecte une piste vers la forêt. Ils sont allés au nord."
Mayweather arriva derrière T'Pol. "Il y a un village par là. Pensez-vous qu'ils y sont allés?"
"C'est peu probable. Ils auraient évité tout contact avec la population locale", répondit-elle.
"A moins qu'ils n'aient pas eu le choix", objecta Archer, debout dans l'embrasure d'accès de la navette. "Allons, mettons-nous en route."
 
*****
 
Tucker et Reed s'étaient finalement endormis dans leur cellule froide et humide, après s'être triturés les méninges pour imaginer un plan d'évasion qu'ils n'avaient pas trouvé. La seule chose qui ressemblait à un lit était un tas de paille qui sentait le moisi, mais à ce point, ils étaient tous deux trop fatigués pour s'en soucier. Ils furent réveillés par Kelta qui criait contre un garde en train d'ouvrir la porte de leur cellule.
"Alors quand aurais-je droit à mon procès?" demanda-t-elle d'une voix forte. "Je ne devrais pas même être ici."
Le garde l'ignora. "Debout", dit-il aux deux humains. "Le Conseil du procès vous attend."
Reed et Tucker échangèrent un regard en sortant de la cellule. Deux autres gardes attendaient avec des menottes qu'ils fixèrent aux poignets de leurs prisonniers. Les trois gardes les remontèrent par les escaliers tournants en pierre jusqu'à une immense pièce haute décorée de tapisseries murales. C'était visiblement l'équivalent d'un grand hall de château moyenâgeux terrestre. Un groupe de personnes bien vêtues était assis derrière une longue table, avec au centre l'étranger qu'ils reconnurent comme le Seigneur Vilar. Les gardes poussèrent Tucker et Reed au centre de la pièce pour qu'ils puissent être observés par le Conseil.
"Ce sont à l'évidence des démons", fit un homme du groupe. "Leur apparence n'est pas naturelle, leur peau est si lisse et si pâle."
"Je suis d'accord", reprit un autre. "Ce sont des agents du diable. Celui-là se moque de nous avec ses cheveux couleur de soleil et ajoute à son blasphème."
"Vous dites que je suis pire parce que je suis blond?" demanda Tucker, d'un air incrédule.
"Les prisonniers doivent demeurer silencieux", gronda le Seigneur Vilar. "Nous avons d'autres preuves à entendre. Amenez le villageois."
Une des gardes poussa un homme inquiet vêtu de loques marron au centre de la pièce.
"Et bien, serf. Dis-nous ce que tu as vu", fit le Seigneur Vilar.
"Oui, mon Seigneur", répondit timidement le villageois. "J'ai vu les deux démons quitter les bâtiments du soleil, et puis les bâtiments ont été engloutis par les flammes. Le feu est allé jusqu'à mon village et beaucoup de maisons ont été brûlées. Les gens ont été tués par le feu avant même de pouvoir fuir et d'autres ont été gravement blessés. Mon Seigneur Vilar évaluait notre récolte quand l'événement est arrivé et il a conduit une troupe de cavaliers pour arrêter les démons. Quand nous les avons rattrapés dans la forêt, ils parlaient une langue étrange et portaient des objets démoniaques."
"Ils ont quitté les bâtiments juste avant que le feu commence?" demanda Vilar.
"Oui, mon Seigneur", confirma le villageois.
"Alors à votre avis, ce sont eux qui ont détruit les bâtiments du soleil et une grande partie de votre village?"
"Oui, mon Seigneur. Il n'y avait personne d'autre dans les parages."
"Hé, ce n'est pas une preuve, c'est juste une coïncidence", protesta Tucker. "C'était un piège qui attendait d'être déclenché."
Le garde de Tucker utilisa le manche de son épée et lui assena un coup violent au ventre. Tucker se tordit de douleur. Reed essaya de s'approcher de lui, mais il en fut découragé par la même épée pointée dans sa direction.
"Avez-vous reconnu la langue qu'ils parlaient quand nous nous les avons arrivés derrière eux dans la forêt?" demanda Vilar.
"Non, mon Seigneur. Cependant, elle semblait sans foi."
Les membres du jury se regardèrent les uns les autres, inclinant la tête en signe d'approbation.
"Montrez les objets démoniaques, que nous puissions les examiner", ordonna Vilar.
Un des membres du Conseil se leva et montra leurs deux sacs à dos et un plateau qui contenait leurs pistolets phaser, leurs communicateurs et leurs scanners. Reed espérait qu'ils n'avaient pas oublié de régler les pistolets phaser sur paralysant et que leurs accusateurs n'avaient pas désactivé par hasard les sécurités.
"Ils sont faits de matériaux étranges", déclara l'homme qui les tenait. "Les sacs contiennent des aliments et de l'eau, mais leur goût est ignoble. Il y a aussi un objet qui crée de la lumière quand on actionne un bouton." Il prit l'une des torches et en fit l'expérience. Les membres du Conseil s'exclamèrent, certains effrayés, d'autres outragés.
"Blasphème, ils créent un faux soleil dans un tube!" cria l'un d'entre eux.
"C'est vraiment un objet diabolique", fit un autre.
"Une preuve de magie", ajouta un troisième.
Tucker aurait aimé leur expliquer qu'il s'agissait de science, pas de magie, mais il ne croyait pas qu'il arriverait à grand-chose en leur disant ce qu'était l'électricité. Il avait par contre toutes les chances de gagner un autre coup au ventre. Il jeta un coup d'oeil de côté à Reed qui semblait grave et inquiet.
"Et les autres objets?" demanda le Seigneur Vilar.
"La petite boîte en or a parlé dans une langue étrange quand je l'ai prise", fit l'homme aux objets en indiquant un des communicateurs.
Tucker et Reed échangèrent un regard. Tucker sentit soudain l'espoir renaître. Si leurs communicateurs fonctionnaient, cela signifiait que l'Entreprise était à portée de communications. Tout ce qu'ils devaient faire était de mettre au point un plan pour récupérer leurs affaires et ils pourraient entrer en contact avec le vaisseau.
"Cependant, elle est restée silencieuse depuis lors. Nous avons été incapables de déterminer ce que sont les autres objets", continuait l'homme.
Vilar regarda les prisonniers. "Peut-être pourriez-vous nous expliquer à quoi ils servent."
"Je suis désolé, mais nous ne sommes pas supposés le faire", répondit Tucker.
"Ils seront peut-être plus loquaces sous la torture", suggéra l'un des membres du Conseil.
"Gan attend un sacrifice pour un sacrilège aussi odieux", répondit Vilar. "Je ne veux pas souffrir d'un hiver froid si nous lui déplaisons."
"Nous pourrions en exécuter un et torturer l'autre. Cela satisferait certainement notre seigneur Gan", suggéra l'homme qui tenait leurs sacs à dos. Il dessina un cercle dans l'air en citant le nom du Dieu du soleil.
"Une suggestion valable et pratique", fit le Seigneur Vilar. "Sommes-nous tous d'accord sur leur culpabilité, aux vues des preuves devant nous?"
Tous les membres du Conseil répondirent affirmativement. Tucker et Reed connaissait ce qui les attendait.
"Alors je condamne les démons pour avoir violé le sol sacré des bâtiments du soleil. Emmenez celui aux chevaux de soleil au temple, il sera exécuté pour son blasphème. Ramenez l'autre dans sa cellule en attendant son interrogatoire."
"Non!" cria Reed, tandis que les gardes tiraient avec brutalité Tucker au loin. Il essaya de les suivre, mais son propre garde le saisit et le força à partir dans l'autre direction vers les cellules. Il renonça après une brève lutte. Il commençait à se rendre compte que ces aliens étaient plus forts que lui.
Tucker fut poussé vers une porte qu'il penser mener au temple et à son lieu d'exécution. Il saisit une opportunité et tomba contre la table au moment où le garde passait devant, faisant tomber un communicateur par terre. Il aurait été plus heureux s'il avait été capable de saisir un pistolet phaser, mais les mendiants ne choisissaient pas leur aumône. Il plongea par terre et donna un coup de pied au garde qui tomba avec lui. Il saisit alors le communicateur de ses mains menottées, sauta à nouveau sur ses pieds et courut vers Reed, espérant arriver jusqu'à lui avant que les gardes n'aient repris le contrôle de la situation. Reed profita de l'occasion et balança un coup de coude dans l'estomac de son garde, juste quand Tucker arrivait à sa hauteur à pleine vitesse.
"Ne vous inquiétez pas pour moi, concentrez-vous sur le moyen de sortir d'ici pour contacter le Capitaine", dit Tucker en poussant le communicateur dans la main de Reed, tandis que le garde se tordait de douleur. Malheureusement, plusieurs autres gardes avaient maintenant compris ce qui se passait et se jetaient sur Reed et Tucker, les éloignant de force l'un de l'autre. Reed avait récupéré le communicateur avec succès, mais demeurait impuissant face aux gardes qui escortaient Tucker hors du hall sans ménagement. Leurs affaires furent ramassées du sol où ils étaient tombés et furent enfermées solidement dans un cabinet en bois à l'aspect massif.
"Comme si j'allais le laisser derrière", murmura Reed en colère contre lui-même, poussé en avant par le garde. Il envisagea brièvement de se retourner pour attaquer à nouveau les gardes, mais dans le grand hall il n'avait pas une seule chance de parvenir à s'évader. Il avait besoin de revenir à sa cellule pour mettre son plan au point. C'était pourquoi Tucker lui avait passé le communicateur plutôt que de le garder pour lui, il pensait que Reed aurait plus de chance de pouvoir l'utiliser. Reed avait été ravi de voir l'ingénieur causer autant de troubles parmi ses ravisseurs, mais il soupçonnait que Tucker allait payer pour cela.
Reed se retrouva de nouveau dans sa cellule, poussé si fort par la porte qu'il trébucha et alla frapper le sol. Le garde rit, mais Reed ne trouva rien de drôle là-dedans. Il se releva et épousseta son uniforme du mieux qu'il put.
"Où est votre ami?" demanda Kelta depuis l'autre cellule.
"Il va se faire exécuter", répondit Reed avec irritation.
"Oh, pas de chance", dit Kelta.
Reed ignora sa remarque et ouvrit le communicateur. "Reed au Capitaine Archer. Reed au Capitaine Archer."
Il se passa un moment avant que le communicateur ne crépite et qu'en sorte la voix d'Archer. "Lieutenant, c'est bon d'avoir des nouvelles de vous. Nous sommes à côté de votre nacelle. Quelle est votre localisation?"
"Nous sommes dans un château au nord-est du site de notre accident. J'ai peur de ne pas pouvoir vous donner de meilleure position que cela", répondit Reed.
"Ca ira, nous sommes près de votre position", fit qu'Archer. Reed réalisa qu'un château médiéval serait difficile à manquer. "Est-ce que Trip est avec vous?"
"Non, Monsieur, nous venons d'être séparés. Ce serait trop long à expliquer, mais les gens de ce pays ont pour projet d'exécuter le Commandant Tucker. Nous avons besoin de vous le plus vite possible."
Il y eut un silence, sans doute pendant que le Capitaine essayait de savoir si Reed était devenu fou, s'il avait mal entendu ou si le Commandant Tucker était vraiment sur le point d'être exécuté. "Nous arrivons. T'Pol dit que notre estimation de trajet est de quinze minutes. Quelle est votre situation?"
"Je ne suis pas en danger immédiat, mais je suis enfermé à clef dans un de leurs cachots. Je ferai de mon mieux pour m'échapper, mais je pourrais avoir besoin d'aide. Nous devons aussi récupérer certains objets que le Seigneur de ce secteur nous a confisqués."
"Compris. Tenez bon. Nous serons avec vous aussitôt que nous le pourrons. Archer terminé."
Reed referma le communicateur et réfléchit à différentes façons de s'évader. Dans vingt minutes, Tucker pourrait très bien être mort.
"Vous êtes vraiment un démon", fit Kelta, inquiète. "Vous n'avez pas de magie qui puisse vous faire sortir de cette cellule?"
"Je ne suis pas un démon", essayé de répondre Reed. "C'est en pensant ainsi que mon ami est sur le point de se faire exécuter. Ce n'est pas magique, c'est de la technologie." Quelque chose que Kelta avait dit lui revint à l'esprit, peut-être pourrait-il utiliser le communicateur pour sortir de la cellule. "Seriez-vous intéressée pour sortir d'ici?" demanda Reed à Kelta.
"Est-ce qu'un avien a des ailes?"
"Je prendrai cela pour un oui", fit Reed. "Donnez-moi une minute puis appelez le garde. Dites-lui que je suis en train d'utiliser un appareil démoniaque."
Kelta inclina la tête, c'était un terrain de jeu qu'elle connaissait bien. Elle compta jusqu'à cent puis appela. "Garde, garde! Le démon parle à ses amis démoniaques. Je ne veux pas être dans une cellule près d'un démon!"
Le garde arriva nonchalamment pour voir pourquoi Kelta criait et vit Reed utiliser le communicateur.
"Vous avez vu, il a une boîte magique qui parle", ajouta Kelta.
"Donne-moi cela, démon", fit le garde.
"Venez le prendre", répondit Reed, debout au fond de sa cellule en agitant le communicateur brillant devant le garde.
Le garde n'était visiblement pas une lumière d'intelligence parmi la population. Comme Reed l'avait espéré, il ouvrit la porte de la cellule et entra. Il s'approcha de Reed, l'épée tirée et la main tendue vers le communicateur. Reed poussa un bouton sur le communicateur et le jeta au garde qui l'attrapa. Quand sa main se referma sur le communicateur, le garde cria à la douleur que lui causa la petite boîte. C'était comme s'il avait été mordu par un serpent. Reed profita de l'occasion pour frapper le garde ainsi distrait aussi fort qu'il le pouvait. Il enchaîna sa première attaque en abattant ses coudes sur les épaules du garde avant de finalement l'assommer d'un coup franc sur la tête. Ses côtes lui faisaient de nouveau mal, mais il fit de son mieux pour ignorer la douleur. Il prit l'épée du garde et ouvrit délicatement le communicateur au sol pour mettre hors service le commutateur avant de le reprendre dans la main. Il était légèrement bosselé, mais à par ça, il était intact.
Reed saisit les clefs de la porte de la cellule de la taille du garde et libéra Kelta de sa cellule.
"Qu'avez-vous fait avec votre boîte magique?" demanda Kelta, prudemment. "Vous pouvez le tenir. Pourquoi a-t-il blessé le garde?"
"J'ai connecté l'alimentation sur l'enveloppe pour qu'il reçoive une décharge en le touchant", dit Reed avant de se rendre compte que Kelta n'aurait aucune idée ce que cela signifiait. "Ce n'est pas magique. Un jour, votre peuple comprendra ce phénomène et sera capable de construire des boîtes qui parlent aux gens sur une longue distance. C'est ce que fait cette chose."
Kelta secoua la tête, apparemment toujours craintive. Ils étaient cependant tous les deux conscients qu'ils n'avaient pas le temps de s'expliquer plus.
"Quelle est la suite du plan? Je suis déjà arrivé à ce point auparavant, mais ne n'ai pas pu sortir du château", fit Kelta.
"J'ai des amis à l'extérieur qui nous aideront, mais tout d'abord j'ai besoin de mes armes. Elles sont dans le grand hall, je crois. Puis j'irai sauver mon ami."
"C'est du suicide", fit Kelta. "Votre ami est dans le temple du château et c'est un endroit très bien gardé, particulièrement pendant une exécution. Il y a une grande cérémonie pendant l'exécution."
"Si je peux avoir mes armes, le nombre de personnes présentes n'aura pas d'importance", fit Reed en évaluant le poids de l'épée dans sa main. Il ne s'était jamais attendu à se battre avec une épée à deux tranchants, mais il pouvait s'adapter. Il était officier en armement et les armes étaient son domaine, même médiévales. Bien sûr, ce n'était pas tout à fait comme l'escrime qu'il avait pratiquée dans sa jeunesse, mais les mêmes principes s'appliquaient au combat avec n'importe quelle épée.
Ils franchirent à toute allure les escaliers du donjon, ignorant les cris d'autres prisonniers qui les suppliaient de les faire sortir. Reed et Kelta assommèrent facilement les deux autres gardes qu'ils rencontrèrent. Kelta s'avérait être une lutteuse capable et encore meilleure quand elle était armée d'une épée semblable à celle de Reed. Elle le dirigea à travers les passages du château jusqu'au grand hall. La place était vide, mais Reed trouva sans problème le cabinet fermé où il avait vu leurs pistolets phaser et le reste de leur équipement se faire enfermer.
"Halte, démon", retentit une voix depuis l'autre côté de la pièce.
Reed se retourna à mi-chemin et vit le Seigneur Vilar et deux gardes, debout sous le porche du grand hall. Vilar indiqua à ses deux gardes de s'approcher pour attaquer Reed et Kelta. Reed décida de tenter sa chance.
"Lâche. Je vous défie, Seigneur Vilar", fit Reed.
"Reed, ne soyez pas idiot, c'est la plus fine lame de ce côté du grand temple", chuchota Kelta.
"Trop tard maintenant", répondit Reed. Vilar enlevait déjà sa lourde veste et la remettait à un des gardes. Devant ses hommes, il ne pouvait pas refuser le défi.
"Tu penses pouvoir me battre, démon?" demanda le Seigneur Vilar en tirant sa propre épée. Ce n'était pas une lame brute comme celle que Reed avait soustraite au garde. C'était un modèle de beauté, elle était faite d'acier forgé avec soin, huilée et luisante.
"En tout cas, je vais essayer", répondit Reed en prenant position pour se battre, son épée prête.
Les deux hommes tournèrent l'un autour de l'autre, chacun attendant que l'autre fasse le premier geste. Finalement, Vilar prit l'initiative en balançant son épée selon un arc d'attaque. Reed souleva son épée pour parer le coup, frappant l'épée avec le bord de sa propre arme. Il sentit la vibration descendre le long de son bras devant la force du coup de Vilar. Ses côtes lui faisaient déjà mal avant que le combat ne commence, mais maintenant, elles le faisaient vraiment souffrir. Vilar rit, Reed décida qu'il était temps de lui retourner son attaque. Vilar para du plat de sa lame, beaucoup plus proprement que le coup défensif maladroit et précipité de Reed. Le Lieutenant comprit également que parer avec le plat évitait d'endommager la lame et diminuait la force de l'impact.
Le temps des coups simples et des mises à l'épreuve était passé. Vilar lança une deuxième attaque que Reed esquiva, suivie d'une série de coups que Reed para désespérément, conscient que Vilar avait le dessus. Reed transforma sa dernière parade en riposte et commença sa propre attaque. Il poussa sa lame vers Vilar qui recula d'un pas rapide, baissa son épée et saisit celle de Reed à pleine main pour la tirer en tordant le poignet de son adversaire. L'épée de Reed tomba par terre dans une série de cliquetis, le laissant sans défense.
"Reprends ton épée, démon", fit Vilar. "La leçon n'est pas encore finie."
Reed savait que Vilar était meilleur que lui. L'homme avait probablement toute sa vie utilisé une épée pour se défendre. Il devait trouver une façon de retourner cette expérience et cette connaissance contre lui. Il ne pensait pas qu'il aurait une deuxième occasion de récupérer son épée.
Il reprit son épée. Elle n'était pas aussi lourde qu'il s'y était attendu, mais son poids tirait toujours sur ses muscles et les rendait douloureux. Il était déjà hors d'haleine et ses blessures de l'accident de navette ne rendaient pas les choses plus faciles. Il leva de nouveau son épée en défense. Il avait besoin de prendre l'avantage d'une façon ou d'une autre et ce ne serait pas en faisant le jeu de Vilar. Le Seigneur avait appris à se battre avec un certain style, et si Reed pouvait casser les gestes de ce style, il aurait une chance.
Vilar reprit son attaque, se déplaçant rapidement et abattant son arme d'un autre coup violent que Reed eut peine à arrêter. Il se roula de côté pour esquiver le coup suivant et crocha la jambe de Vilar qui tomba en avant. Mais le Seigneur se remit rapidement. Cependant, Reed s'était rendu compte qu'il avait un avantage sur Vilar, il était plus petit et plus agile. Vilar essaya de se jeter contre Reed, mais de nouveau l'officier se décala avant que la lame ne puisse frapper sa cible. Il écarta l'épée attaquante de côté en esquivant le coup suivant. Vilar gronda de frustration et chargea Reed de nouveau. Encore une fois, Reed se déroba, cette fois en laissant son pied sur le passage de Vilar qui s'était déséquilibré pour ce mouvement. Vilar trébucha, Reed abattit son coude dans le dos de Vilar pour le faire chuter à genoux. Reed frappa Vilar sur la tête de la poignée de son épée et le duel prit fin. Vilar était inconscient au sol.
Reed se tourna et fixa les gardes, prêts à en découdre contre eux également, mais les vit s'enfuir du hall. Reed sourit.
Kelta applaudit. "Bien joué. Je n'ai jamais vu personne battre un Seigneur de cette manière auparavant."
"Je prendrai cela pour un compliment. Allons, prenons ce pour quoi nous sommes venus. Puis vous me conduirez au temple que je retrouve mon ami."
"Vous m'avez amenée jusqu'ici. Je vous amènerai à votre ami si vous pouvez me faire sortir de ce château."
"Je ferai de mon mieux. C'est tout ce que je peux promettre."
"Cela, l'ami, me suffira", répondit Kelta avec un sourire.
Reed traversa le long hall, ses chaussures résonnant sur le sol de pierre. Il atteignit le cabinet et, après avoir réalisé qu'il ne pourrait pas facilement ouvrir la serrure, il coinça son épée dans la serrure et la força d'un coup sec inélégant mais qui dégagea le cadenas de la porte. Il récupéra un des sacs à dos et y versa le contenu du buffet.
Il venait juste de finir de vider le buffet quand il entendit le son d'un pistolet phaser dans le couloir. Il se retourna et découvrit le Capitaine Archer et le Commandant T'Pol qui entraient dans le hall.
"Malcolm, vous allez bien?" demanda Archer en remarquant la forme inconsciente du Seigneur Vilar couché sur le sol pierreux du hall.
"Je vais bien, Monsieur", répondit Reed. "Mais le Commandant Tucker est sur le point d'être exécuté."
 
*****
 
Tucker savait qu'il avait des ennuis. Il l'avait su dès qu'ils avaient été jetés dans cette cellule sombre d'un château médiéval. Cependant, le niveau de ses ennuis venait de grimper dangereusement. Il avait été emmené dans un temple décoré dont les murs étaient couverts de peintures murales des soleils du système stellaire binaire. Un autel circulaire se dressait au centre de la pièce ronde et une grande sphère d'or trônait au milieu de l'autel, une sphère en or plus petite attachée à elle par une chaîne en or.
C'était le temple du château dédié au Dieu Gan du soleil, Dieu de l'étoile géante que l'étoile plus petite alimentait. La petite étoile était l'épouse de Gan, Shas. Il le savait uniquement parce que Kelta leur avait fait un cours sur la religion de cette planète pendant qu'ils étaient restés enfermés dans leurs cellules. Quelque part dans le château se trouvait un temple beaucoup plus petit consacré à Shas, mais elle n'exigeait pas de sacrifices et ses attributs étaient la pitié et le pardon, par contraste avec les intérêts de son époux. Tucker regrettait de ne pas être dans l'autre temple. Le seul élément qui jouait en sa faveur était que les cérémonies préliminaires à un sacrifice semblaient être extrêmement longues, ce qui lui laissait quelque temps de répit.
Devant l'autel était creusée une dépression sphérique dans le sol, entourée de deux jeux de sillon en forme d'anneaux. Un canal reliait le tout. Tucker avait l'horrible sensation de comprendre à quoi ils servaient. Sa coloration rouillée renforçait sa théorie.
Il fut forcé de se prosterner à genoux devant l'autel dans la dépression et ses mains furent liées de chaque côté à un anneau. La position n'était pas confortable, mais il se doutait qu'ils se souciaient de savoir si les gens qu'ils sacrifiaient étaient à l'aise. Son poignet blessé le faisait de nouveau souffrir. Un prêtre s'approcha de lui avec un long couteau orné de bijoux et à la lame effilée, visiblement prêt à commencer la partie gore de la cérémonie.
Il avait espéré que quelqu'un viendrait le sauver avant qu'on en arrive là, mais c'était trop tard maintenant. Il allait mourir sur une planète lointaine, à des milliers de kilomètres de l'Entreprise et de ses amis, parce qu'un peuple local croyait que la technologie était l'oeuvre du Diable. Au moins était-il le seul à être sacrifié, il avait donné à Reed une chance de s'échapper. Il espérait que son ami avait pu s'enfuir et qu'il ne subirait pas ainsi le même sort.
Il leva la tête pour garder le prêtre en vue, mais soudain, il lui semblait entendre une brusque animation dans le temple. Des gens couraient et tombaient sur le sol, frappés par des rayons.
"Malcolm", s'écria-t-il en voyant l'officier tactique entrer dans le temple. Puis, à sa plus grande joie, il vit à sa suite le Capitaine Archer et T'Pol. Ils furent à ses côtés en quelques secondes, une fois que le Capitaine eut réglé son sort au prêtre au couteau d'un tir paralysant.
"Trip, ça va?" demanda Archer.
"Beaucoup mieux, maintenant, Capitaine", dit-il en levant les yeux vers son Commandant. "Malcolm vous a trouvés?"
"Oui, nous l'avons rejoint dans le grand hall. Nous allons vite rentrer sur l'Enterprise", répondit le Capitaine joyeusement.
T'Pol coupa les cordes qui retenaient Trip au sol. Archer l'aida à se relever, ce qui, étant donné la plainte de ses muscles après avoir été maintenus dans une position inconfortable, était bienvenu.
"Dépêchons-nous", dit Archer à T'Pol. "Malcolm et Kelta ne pourront pas retenir les gardes très longtemps et Travis devrait arriver avec la nacelle d'un instant à l'autre."
T'Pol acquiesça. Les quatre officiers de l'entreprise et la vagabonde s'enfuirent du château.
 
*****
 
Archer et T'Pol entrèrent dans l'infirmerie. Tucker et Reed étaient assis sur des lits médicaux, examinés par Phlox et ses assistants.
"Comment vont-ils?" demanda Archer.
"Ils seront en excellente santé", répondit Phlox avec un sourire rayonnant. "Les blessures du Commandant Tucker n'étaient pas graves, bien que deux ou trois plaies un peu profondes ont nécessité des points. Il avait surtout une légère fracture au poignet qu'il a réduite, je pense, juste après l'accident."
"Vous m'aviez dit qu'il était luxé", fit Reed à Tucker sur un ton accusateur.
"C'est ce que je croyais", répondit Tucker sur la défensive.
"Quelqu'un a fait un bon travail en replaçant le doigt tordu du Commandant. Je suppose qu'il s'agit de vous, Monsieur Reed." Le Lieutenant hocha la tête à Phlox. "Il devrait guérir tout seul", ajouta Phlox. "Mais je le contrôlerai."
"Et le Lieutenant Reed?" demanda Archer.
"Il a deux côtes cassées et de nombreuses plaies et contusions", répondit Phlox. "Rien qu'un repos de quelques jours et quelques analgésiques ne pourront traiter. Globalement, vous avez eu beaucoup de chance tous les deux." Phlox souleva une seringue hypodermique et en injecta le contenu dans le cou de Reed.
"L'un de vous va peut-être pouvoir m'expliquer comment vous avez réussi à vous écraser", fit Archer.
"Nous nous occupions juste de nos mesures, on testait les nouveaux scanners et quelqu'un a décidé qu'il serait amusant de jouer au tir au pigeon avec nous", répondit Tucker.
Reed plissa des yeux à ces mots. "Nous avons été abattus par un missile. Nous avons détecté des bâtiments à la surface de la planète qui n'étaient pas compatibles avec le niveau technologique local. Nous pensons que nos détecteurs ont déclenché un système d'autodéfense automatique."
"Mais pourquoi avez-vous quitté la nacelle?" demanda Archer.
Reed et Tucker se regardèrent, l'air coupable.
"Il nous a semblé dommage de ne pas aller examiner les bâtiments alors que nous nous écrasés aussi près", répondit Reed.
"Nous pensions au moins devoir y aller pour savoir ce qui nous avait abattus", ajouta Tucker.
Archer soupira, mais les réprimandes pour ne pas avoir suivi la procédure pouvaient attendre plus tard. "Qu'avez-vous trouvé dans ces bâtiments?"
"Pas grand-chose", fit Tucker. "Nous savons que c'était une station d'écoute, mais on n'a trouvé aucune marque d'identification. J'ai l'impression d'en avoir reconnu la technologie, mais je ne suis pas sûr, je n'arrive pas à me souvenir où je l'ai déjà vue. Nous avons recueilli des scans, mais je ne suis pas sûr si cela nous aidera beaucoup."
"Je téléchargerai les données des détecteurs dans l'ordinateur du vaisseau. Je pourrai comparer ce que nous avons découvert aux informations de notre base de données pour en savoir plus", fit T'Pol. Le contenu des poches de Tucker, y compris le TU et le scanner, était toujours sur la table de l'infirmerie où l'un des assistants de Phlox l'avait posé. T'Pol prit le scanner de Tucker et sortit de l'infirmerie, le nez déjà dans les données.
"Il y a autre chose", fit Tucker en levant la tête vers Reed.
"Quand nous avons quitté les bâtiments, nous avons déclenché un système d'autodestruction", continua Reed. "Cela a détruit la totalité des bâtiments et une partie d'un village voisin. Des gens ont été tués par notre faute. Si nous n'avions pas examiné ces constructions, ils seraient toujours vivants."
"Malcolm, ce n'est pas vous qui avez posé la bombe. C'est celui qui a installé ce système dans les constructions qui doit être blâmé. Vous n'avez fait que votre travail, en explorant et en recueillant des informations", fit Archer.
Reed hocha la tête, mais ne semblait pas convaincu. Archer voyait que Tucker n'était pas plus heureux. Il allait leu falloir un peu de temps pour oublier cette aventure.
Phlox referma le clapet de son scanner.
"Pouvons-nous partir, Docteur?" demanda Reed.
"Vous oui, Lieutenant, mais je dois poser une atèle au poignet du Commandant Tucker", répondit Phlox. "Et vous êtes tous les deux au repos pour au moins deux jours." Phlox s'éloigna pour trouver l'atèle en question.
"Est-ce tout, Capitaine?" demanda Reed.
Archer jeta un coup d'oeil à son officier. Il n'avait pas protesté quand Phlox lui a dit qu'il était au repos pour deux jours, et il semblait épuisé. "Oui", répondit-il. "Mais j'attends votre rapport complet sur mon bureau demain."
"Oui, Monsieur." Reed glissa du lit médical et se dirigea vers les portes de l'infirmerie.
"Malcolm, tous les Premiers Contacts ne se passent pas toujours pour le mieux", fit Archer. "Vous avez fait tout ce que vous pouviez, ne l'oubliez pas."
Reed se retourna vers son supérieur. Archer espérait qu'il avait compris ce qu'il essayait de dire. Reed marqua une pause pendant quelques secondes et hocha la tête en signe d'approbation. Puis il appuya sur le bouton pour ouvrir les portes et disparut dans le couloir. Les portes de l'infirmerie se refermèrent derrière lui.
Tucker bailla, couché sur le lit médical. "Ca a été une journée infernale."
Archer acquiesça, ne sachant pas quoi lui répondre d'utile. Il voyait bien que Tucker, tout aussi épuisé, n'aspirait plus pour le moment qu'à dormir.
"Il pense que c'est sa faute", continua pourtant Tucker.
"Et vous pensez que c'est la vôtre", répondit Archer, sachant d'avance la réponse.
"C'était moi le Commandant. Tout ce qui a mal tourné pendant cette mission est ma faute."
"Vous avez fait des choix raisonnables pour un commandant. J'aurais probablement fait exactement la même chose si j'avais été là."
"Je devais m'assurer que nous resterions près de la nacelle. C'était la procédure."
"Malcolm et vous avez probablement trouvé des informations importantes sur cette station d'écoute. Quant à savoir qui elle renseignait, on ne peut qu'imaginer qu'ils ne sont pas amicaux. Vous avez fait du bon travail, Trip."
"Ouais, dites cela à ces gens dans le village."
"Vous n'avez pas tué ces gens, Trip", insista Archer. La journée qu'avait vécue son ami avait été difficile. Il donna une tape amicale sur l'épaule de Tucker. "Dormez un peu, Commandant.
"Oui, Monsieur", répondit l'officier. Il bailla de nouveau et ferma les yeux.
Archer se permit un sourire avant de laisser Tucker prendre un repos bien mérité.
Fin.
 
   
 
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