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Base Stellaire Une, 2e partie
 
Ecrit par : Lindsay
Traduit par : Laurent
V.O. publiée le 19 novembre 2005
V.F. publiée le 01 septembre 2006
 
            Base Stellaire Une, 2e partie
 
Le Lieutenant Malcolm Reed était assis dans ses quartiers et étudiait sa console. L'écran affichait toutes les données qu'il avait rassemblées de la Base Stellaire Une pendant son enquête sur l'enlèvement de Shran. Il parcourut les schémas et les conduits de puissance, cherchant tout ce qu'il aurait pu avoir manqué. L'enlèvement de Tucker l'avait aussi fortement choqué. Il se sentait responsable de ne pas avoir vérifié lui-même l'origine des signatures anormales d'énergie. Désormais, il recherchait des signatures semblables, un quelconque indice qui pourrait l'aider à trouver un autre lieu caché où le commandant Tucker pourrait avoir été emmené. Ce n'était pas la première fois qu'il essayait, en fait il en était à sa troisième tentative.
"Allez", dit-il à voix haute, frustré. Il en arrivait à transpirer sous la pression. Il continua à faire défiler les schémas. L'ordinateur ne trouva rien, il devrait donc vérifier chaque conduit, chaque relais pour rechercher la signature qui l'intéressait. Tucker aurait pu l'aider à trouver plus rapidement la réponse, mais il n'était pas là, une autre pensée qui ajoutait à la frustration de Reed.
Le panneau de communication émit un bip sonore. "Archer à Reed."
Reed se leva et appuya sur le bouton de réception. "J'écoute, Capitaine."
Aux oreilles de Reed, Archer semblait tout aussi frustré. Il avait été trompé et il n'aimait pas cela. "Nous sommes partis depuis deux jours et demi de la Base Stellaire Une. Je veux que vous commenciez à intensifier les exercices de combat pour préparer les commandos à une opération d'abordage. Je veux être prêt à tout."
Reed soupira. Cela signifiait qu'il n'allait pas être capable de continuer ses recherches pour retrouver Tucker. "Oui, Monsieur. Je m'y mets immédiatement."
Reed appuya sur le bouton et retourna à sa console. Il ouvrit son planning et commença à programmer des séances et des séries d'exercices. Mais la culpabilité le rongeait et il savait que plus ils mettraient de temps pour retourner à la base stellaire, plus les chances de retrouver Tucker en bonne santé diminueraient.
 
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Le lieu était froid, silencieux et sombre. Il passa la main devant son visage et ne vit rien. Il n'était même pas sûr de savoir qui il était. Il essaya de bouger, mais ressentit immédiatement une vive douleur dans la tête. Il avait une sérieuse commotion. Chaque fois qu'il voulait bouger, il se sentait désorienté et malade.
"Que... qu'est-ce qui se passe ?" essaya-t-il de dire. Seul un chuchotement roque sortit de sa bouche.
La douleur n'était rien comparée au fait qu'il ne pouvait pas se souvenir qui il était. Il était mal à l'aise de ne pas se rappeler quoi que ce soit concernant sa situation actuelle. Il sentait ses forces lui revenir lentement à chaque nouvelle tentative de mouvement. Bien que ses muscles ressemblent encore à de la gelée, il pouvait faire de petits gestes. Il regarda la pièce autour de lui. Partout régnait l'obscurité. Malgré cela, il continua à tourner la tête, plissant les yeux, cherchant un indice qui pourrait l'aider à déterminer où il était. Il tourna subitement la tête quand quelque chose passa dans sa vision périphérique, à quelques mètres de lui. La forme disparut aussitôt, mais après une seconde ou deux, elle réapparut de nouveau. Il regarda fixement la zone, espérant qu'il n'avait pas tout imaginé. Elle revint. Une lumière verte clignotait lentement et régulièrement.
Il se dirigea lentement vers la source en rampant. Une fois qu'il fut assez proche, il se releva et la toucha. C'était légèrement chaud. Il tâta autour et trouva des boutons.
"C'est une console", dit-il, entendant le grincement de sa voix. Sa détermination à comprendre ce qui se passait le fit persister dans sa tentative. Une console, c'était bon signe. Il savait comment utiliser une console, comment l'activer. Il se hissa sur les genoux, loucha sur la forme sombre. Plus par chance que par habileté, il parvint à allumer le tableau.
Toutes les lumières du panneau lui firent mal aux yeux en s'allumant. Il se recoucha par terre jusqu'à ce que la douleur ait diminué. Quand ses yeux se furent de nouveau acclimatés, il se remit à genoux et détailla la configuration de l'appareil. Il y avait assez de lumière pour qu'il voie sa réflexion sur l'écran. Il vit la blancheur de sa peau, ses cheveux châtain clair, son uniforme bleu. Un déclic se fit. Il connaissait ce visage et, plus important encore, il connaissait cet uniforme, c'était celui de Starfleet.
Il n'était pas certain de ce qui était le plus important pour le moment, la console, qui pourrait lui dire où il était, ou le fait qu'il commençait lentement à se souvenir. Il regarda une nouvelle fois la console et sourit pour lui-même.
"Je suis Charles Tucker troisième du nom."
Et il sut exactement quoi faire. Ses doigts survolèrent le panneau tandis qu'il essayait de comprendre ce qui se passait.
 
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Archer parcourait la passerelle de long en large depuis maintenant quelque temps. "Combien de temps avant d'être à portée de tir?" demanda-t-il à Reed.
Ce dernier leva les yeux vers son capitaine. "Quinze secondes, Monsieur. Ils cherchent à se verrouiller sur nous."
Archer s'assit dans son fauteuil et se prépara à donner les ordres nécessaires. "Malcolm, mettez hors service leurs moteurs dès qu'ils seront à portée." Il entendit Reed programmer le verrouillage des armes tandis que le vaisseau grossissait à vue d'oeil sur l'écran principal.
T'Pol appela de sa station. "Ils tirent." Un flash jaune jaillit du vaisseau sur l'écran pour se diriger vers l'Entreprise. Le coup porta, mais fit à peine balancer le navire.
Reed annonça le bilan des dégâts à Archer. "Le placage de coque tient. Dégâts mineurs seulement, Monsieur"
Archer regarda Reed. "Répondez à leur tir, ralentissez-les un peu."
Reed obéit et l'équipage de la passerelle observa les traits rouges jaillir de leur propre navire pour frapper les moteurs de l'agresseur. Du plasma s'échappa, les moteurs s'arrêtèrent.
Archer se leva. "Travis, déployez le grappin."
Mayweather entra les commandes, puis présenta son rapport. "Monsieur, le grappin a une bonne prise. Ils n'iront plus nulle part."
Archer se tourna vers Reed. "Rapport."
Reed saisit d'autres commandes et annonça le résultat à Archer. "Beaucoup mieux, Monsieur. Nous avons achevé l'opération en dix-sept secondes de mieux."
Archer inclina la tête, satisfait que l'équipage soit prêt. Si seulement ils pouvaient désormais arriver plus vite à la Base Stellaire Une. "Malcolm, fin de procédure d'exercice de bataille." Il se tourna vers Sato. "Hoshi, vous avez quelque chose?"
Sato retira le petit appareil de communications de son oreille et répondit à la question d'Archer. "Capitaine, je suis presque certaine qu'ils restent sous silence radio. Personne ne répond à nos appels, même pas le Columbia."
Archer s'adressa alors à T'Pol. "Pour ce que nous en savons, il pourrait tout aussi bien ne plus y avoir personne là-bas pour nous répondre."
T'Pol, comme à son habitude, répondit d'une voix calme et posée. "Capitaine, nous ne serons pas à portée de détecteurs avant au moins un jour et demi. Il est trop tôt pour tirer des conclusions logiques de l'absence de données."
Archer hocha tranquillement la tête en guise d'accord. Mais au fond de lui, il était toujours aussi fâché de s'être fait dupé de la sorte. Il se leva pour se diriger vers l'ascenseur, et s'adressa à Sato en atteignant la porte. "Continuez à essayer de contacter la station." Les portes se refermèrent et il disparut.
 
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Les portes de l'infirmerie s'ouvrirent pour laisser entrer Archer. Il se dirigea directement vers Shran, que Phlox était en train de soigner. "Comment va-t-il, Doc?"
Phlox releva la tête. "Il a de nombreuses contusions. Il ne cesse de perdre et de reprendre connaissance. J'ai peur qu'il ne sache pas encore où il se trouve."
Archer regarda Shran, pour le moment inconscient. "Faites-moi savoir dès qu'il réveille." Il était sur le pas de la porte quand il entendit une faible voix l'appeler. "Arch... er." Il fit immédiatement demi-tour et vit que Shran le cherchait des yeux.
"Il semble que mon patient reprenne conscience", dit gaiement Phlox en confirmant sur son scanner médical. "Doucement, Commandeur." Il leva les yeux vers Archer, une légère ride entre les yeux contredisait sa bonne humeur. "Cela ne durera pas longtemps."
Archer hocha la tête et saisit l'avant-bras que Shran lui tendait faiblement. Il sentait le combat que livrait son ami pour rester conscient. "Shran, c'est moi, Jonathan Archer. Nous vous avons trouvé dans une soute à plusieurs années-lumière de la Base Stellaire Une, ligoté à une chaise. On vous a torturé. Que diable vous est-il arrivé? Qui vous a enlevé? La soute était vide, abandonnée."
Shran tourna la tête vers Archer. L'étendue des fractures des os de son visage lui sauta aux yeux. Ses yeux ternes révélaient aussi la douleur qu'il endurait. Le ton de Shran était morne, défaitiste. "Oui... Il m'a torturé. Je me rappelle cela. Je ne l'ai pas vu, mais c'était un homme. Je le sais à sa voix. Il a utilisé des machines." Il toussa, faiblement, par soubresauts. "Il n'a pas eu la décence de me torturer lui-même. Une machine."
Phlox le coupa. "Capitaine, je me suis mis en contact avec des médecins Andoriens. Ils ont passé en revue son dossier médical, ils ont été très efficaces. Il se remettra. Heureusement pour lui, il n'a subi aucun dégât irrémédiable. Il semble que le but ait été d'affliger un maximum de douleur."
Archer sentit la colère remonter en lui. Même Shran sentit la poigne d'Archer se tendre, il baissa les yeux vers la main du Capitaine. "Il n'a pas arrêté de poser des questions sur l'armement de la station. Il savait que j'en étais le responsable." La voix de Shran sembla alors plus forte. "Je ne lui ai rien dit. Rien."
Archer sourit. Shran êtait peut-être à moitié mort, mais c'était toujours un Andorien, et un ancien membre de la Garde Impériale, un soldat entraîné et conditionné pour résister à la torture.
Shran semblait se battre pour rester conscient. Il voulait visiblement en dire plus. "Votre amiral était sur cette planète depuis beaucoup plus longtemps que moi, des semaines, peut-être des mois. Il était maintenu en isolement. Quel que soit l'auteur de tout cela, il nous a tous dupés!"
Sur ces mots, Shran s'évanouit à nouveau. Archer lui lâcha le bras et se retourna vers Phlox. "Je sais que vous ferez ce que vous pouvez pour lui."
Phlox hocha la tête. "Et vous, qu'allez-vous faire, Capitaine?"
Archer se redressa et serra les dents. "Quelqu'un sur la Base Stellaire Une se fait passer pour un amiral de Starfleet. Votre analyse génétique du corps que nous avons retrouvé prouve qu'il s'agissait du véritable Amiral Gardner. L'homme qui se trouve dans la Base Stellaire Une, quelle que soit son identité, va peut-être tenter de détruire tout ce que nous avons fait pour construire cette alliance. Nous devons retourner là-bas. L'alliance doit vivre."
 
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Tucker releva la tête de sur son bras. Il s'était endormi. Il ne fallait pas. Il était dans une situation difficile et dormir ne l'aiderait pas si ses ravisseurs, quels qu'ils fussent, décidaient de revenir le surveiller. Il avait d'abord pensé qu'ils avaient été idiots de le laisser seul dans une pièce avec une console en état de marche. Mais il avait rapidement découvert que, bien qu'elle soit branchée, elle ne lui servait à rien. Il n'avait aucun accès aux données. Mais il tentait de la pirater depuis ce qui lui semblait des heures, essayant de découvrir où il était et comment sortir de là.
Les données étaient toutes protégées par des pare-feux et des mots de passe. Tucker ne voulait pas en essayer au hasard, cela déclencherait probablement une alarme. Il continua à lancer et arrêter différents tests pour voir jusqu'où la console avait accès. Il était passé de menu en menu pour finir par y parvenir de la façon la plus improbable. "Bienvenue sur la Base Stellaire Une!" L'écran de bienvenue disparut, des boules de couleurs se fondèrent ensemble pour reformer les mots, "Entrez pour commencer la visite."
Tucker n'en revenait pas. Il toucha l'écran pour entrer. La Base Stellaire Une. Alors il était toujours à bord. Mais dans quel secteur? Il n'en avait aucune idée. Il était probablement toujours dans la section scientifique. L'écriture ludique de l'écran de bienvenue, la voix féminine amicale, les boules colorées... Tucker soupçonnait qu'il devait se trouver dans la partie consacrée aux enfants. "Je dois accéder au coeur du réacteur", fit-il en étudiant le menu. Il dut explorer quelques pages de plus pour le trouver. "Une vue d'ensemble de la consommation énergétique", murmura-t-il en frappant une combinaison de touches pour fouiller le sous-menu éducatif. Il saisit ensuite la signature de puissance du coeur. Cette simple requête resterait non détectée. "Mais... Elle est trop forte de 0.3 pourcent."
Quelques questions précises et ciblées de plus lui révélèrent qu'une surcharge de puissance se développait lentement dans le coeur. Sa progression était lente et se produisait depuis des jours. Tucker évalua qu'il faudrait encore une semaine avant que les ordinateurs la remarquent en tenant compte de la barre d'erreur, mais il soupçonnait que les ordinateurs ne détecteraient rien. Il y avait certainement un saboteur à bord. Et bien que Tucker n'en connaisse pas encore très bien la date, il était certain que lorsque le coeur déclencherait sa cascade incontrôlable, les délégations, les dignitaires importants et les chefs d'Etat seraient à bord de la station. Ce serait un massacre.
Tucker ne pensait pas que les réserves de nourriture et de boisson dans lesquelles il avait littéralement trébuché durerait plus de quelques jours. Il reposa sa tête sur ses bras. "Capitaine, c'est quand vous voulez", marmonna-t-il. "Vous pouvez venir me chercher quand vous le voulez."
Mais pour le moment, ils ne l'avaient pas encore trouvé. L'Entreprise avait juste besoin d'un peu d'aide, c'était tout. Que pouvait-il faire? Il avait une console pour enfants, sans accès réel à quoi que ce soit d'autre que des questionnaires d'éducation. Il devrait pouvoir en faire quelque chose, quand même.
Il se frotta les tempes. Sa tête le faisait souffrir et il commençait à avoir faim et soif. Il était presque temps d'une autre pause. Dans une minute, il fermerait la console et s'autoriserait un petit somme. Mais d'abord, comment envoyer à signal à l'Entreprise.
Il appuya sur un bouton et lut le menu. "Communications". Cela semblait prometteur. A ce moment, il décida de mettre toute sa foi en Sato. Il devait risquer une transmission. Et il n'y avait aucune façon de crypter un message depuis cette console.
Il activa l'émetteur, saisit les codes d'accès au menu technique situé sous le menu en couleur pour enfant, spécifia la fréquence subspatiale et envoya son message. Il était discret, si discret que Sato ne le remarquerait peut-être pas. Mais également si discret que ses ravisseurs le prendraient peut-être pour une interférence mineure. La grande différence, c'était que Sato le chercherait.
A moins qu'elle ne pense qu'il était mort.
Tucker répéta le message, soupira et éteignit la console. L'émetteur continuerait à transmettre son message simple en boucle jusqu'à ce que lui ou quelqu'un d'autre l'interrompe. Dans les ténèbres qui régnaient à nouveau dans la pièce, il trébucha loin de la console et tomba par terre.
 
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Sur la passerelle, Archer voyait l'air frustré de Sato. Elle ne pouvait toujours pas rien faire pour améliorer la console, et ce malgré tous les trucs imaginables qu'elle avait essayés pour en étendre la gamme. Ils avaient encore un jour de voyage et ils étaient encore trop loin pour obtenir une quelconque information sur l'état de la Base Stellaire Une. Désormais, au-delà de ses craintes pour la vie de Tucker, Archer devait y ajouter celle pour la sécurité de la Base Stellaire Une et de tous ses occupants.
Archer se sentait trompé après ce simulacre d'expédition vers nulle part. Il avait reçu ses ordres d'un imposteur qui maîtrisait pour le moment toutes les cartes du jeu. Il était clair que l'Entreprise et son capitaine avaient été éloignés. Mais pourquoi?
Le reste de l'équipage semblait concentré, les exercices de combat et les simulations de secours y veillaient. Il s'assit dans le fauteuil de capitaine et commença à réfléchir à tout ce qui se passait. Un ennemi secret tentait tout ce qu'il pouvait pour déstabiliser l'alliance. Ils avaient construit des vaisseaux qui pouvaient changer d'apparence. Ils étaient indirectement impliqués dans l'organisation terroriste Terra Prime sur Terre et avaient même placé un espion sur son navire, sous l'apparence d'un scientifique Vulcain. A chaque fois, il avait réussi à arrêter la menace à la dernière minute, mais il n'avait jamais été capable de faire prisonnier l'un de ces ennemis, ni même de trouver quiconque possédant les réponses à ses questions.
Le seul indice que Starfleet avait leur nom, des Romuliens. Ces derniers s'étaient montrés pour détruire et empêcher toute alliance entre les races. De quoi avaient-ils peur? Archer était certain qu'ils étaient derrière ce complot, mais il ne pouvait pas le prouver. Il ne savait même pas à quoi ressemblait un Romulien. En fait, personne ne savait à quoi ressemblait un Romulien, pas même les Vulcains, avec leurs années d'exploration spatiale et leur impressionnante base de données.
Archer fut dérangé dans ses pensées par Sato. "Capitaine, je reçois un signal."
Archer se leva. "De la Base Stellaire Une?"
Sato secoua la tête et fronça les sourcils, visiblement embarrassée. "Oui et non. La télémétrie indique qu'il est probablement originaire de là-bas, ou d'un site tout proche. C'est comme... de la statique. Je ne l'ai détecté que grâce à un algorithme de mon cru."
Tout en appuyant sur le bouton afin que chacun sur la passerelle puisse l'entendre, elle enleva son écouteur. Archer fronça les sourcils en écoutant attentivement le son. Il n'entendait qu'un faible sifflement, comme un bruit, de la statique, comme Sato l'avait annonçé.
"Vous avez entendu?" demanda Mayweather en s'agitant, se retournant sur sa chaise.
"Quoi?" demanda Archer.
"Là. Juste là."
Cette fois-ci, Archer l'entendit. Un faible sursaut dans le bruit de fond, des pulsations courtes et longues. "SOS", comprit-il. Son coeur se souleva d'espoir.
"SOS", répéta Sato. "Le signal est omnidirectionnel. Ca ne peut venir que de lui. Ce n'est pas dirigé vers quoi que ce soit en particulier."
"C'est le commandant Tucker", fit Archer avec satisfaction. "C'est forcément lui." Il se précipita à travers la passerelle et tapa sur l'épaule de Sato. "Bon travail, Enseigne."
Tous sur la passerelle riaient de soulagement. "Cela signifie que la Base Stellaire Une est encore suffisamment intacte pour que quelqu'un envoye un appel au secours secret", fit Reed.
Sato le coupa. "Attendez, il y a d'autres informations."
Archer observa Sato, dont le visage reflétait sa concentration, écouter attentivement avant de saisir des données sur sa console. "C'est de l'alphabet morse", expliqua-t-elle en levant les yeux. "Après six séquences de SOS, le message dit 'surcharge du réacteur' et se répète.
"Surcharge du réacteur", répéta Reed. "Ce n'est pas bon."
"Je pense aussi", fit Archer d'un air fâché. Sato le coupa. "On nous contacte."
"Sur écran."
A la surprise d'Archer, un visage d'humanoïde Xindi les observait sur l'écran. Derrière lui, il y avait plusieurs arboricoles, tous regardant avec intérêt l'Entreprise. "Ici le Commandant Segrad du vaisseau Xindi Fengara. Vous semblez être pressés. Je suppose que vous vous dirigez vers la Base Stellaire Une pour les cérémonies d'inauguration?"
Archer s'assit dans son fauteuil et tenta de paraître détendu et maître de lui. "Commandant Segrad, je suis Jonathan Archer du vaisseau Entreprise. Oui, nous nous dirigeons vers la Base Stellaire Une, nous sommes un peu en retard. Nous avons rencontré des... des problèmes et nous sommes à cours de temps."
Segrad haussa les épaules. "Les cérémonies d'inauguration auront lieu dans deux jours. Vous aurez du mal à y arriver à temps. Comment dites-vous, déjà? L'art d'être en retard."
Archer s'éclaircit la gorge. "En réalité, il faut que je sois à l'heure. Je suis le nouveau commandant de la Base Stellaire Une. On doit l'annoncer durant la cérémonie d'inauguration."
Le Xindi rit. "Votre navire est trop lent", dit-il sur un ton faussement dédaigneux. "Distorsion cinq?"
Archer entrevit Mayweather réprimer une réplique, mais la façon dont il s'était retourné et regardait son capitaine valait toutes les paroles possibles.
"Euh, oui, distorsion cinq", répondit Archer. "Et le meilleur navire de la flotte."
"Bien sûr", fit Segrad.
"Il y a un petit... problème", admit Archer. Il n'avait d'autre choix que de lui révéler la vérité. "Je viens de recevoir la preuve que le coeur du réacteur de la station est en surcharge. Il doit être arrêté aussi vite que possible. Nous avons la preuve d'un sabotage, que je serais plus qu'heureux de partager avec vous si vous souhaitez monter à bord. Inutile de vous dire que l'alliance est en danger si nous ne parvenons pas à stopper cette surcharge et à prévenir la destruction de la Base Stellaire Une. J'aurais besoin de votre aide."
Segrad commença à incliner la tête. "Nous avons de la chance d'être tombés sur vous. Des choses étranges se sont passées, Capitaine. Un navire Xindi, déjà arrivé sur la Base Stellaire Une, nous a rapporté qu'on n'avait pas permis à son personnel d'entrer dans la station, même les équipes de travail qui devaient aider aux préparations de l'inauguration de la station. Tous les vaisseaux sont obligés de rester en orbite ou dans le dock. Et toutes les communications sont interrompues jusqu'à nouvel ordre. L'Amiral Gardner a resserré la sécurité." Il se leva. "Je viens à bord immédiatement pour examiner votre preuve."
Archer choisit ce moment pour signaler sa demande. "Nous aurions besoin de la technologie Xindie pour parvenir sur la Base Stellaire Une plus rapidement. Pouvez-vous nous aider?"
Segrad savait exactement ce que voulait Archer. "Vous voulez un vortex? Vos navires ne sont pas structurellement capables de supporter un tel voyage. Nous pourrions vous prendre à notre bord si vous le préférez."
Archer réfléchit à son offre. "J'aurais besoin d'au moins quinze personnes sur votre vaisseau, dont plusieurs commandos, afin de prendre d'assaut la Base Stellaire Une, et j'ai un Andorien grièvement blessé."
Segrad releva brusquement la tête. "Vous avez retrouvé le Commandant Shran?"
"Torturé et laissé pour mort", précisa Archer sur un ton de colère. "Il fait partie des preuves de sabotage. Une autre preuve gît dans la morgue, l'Amiral Gardner. Il s'agit du véritable Amiral Gardner, les analyses génétiques le prouvent. "Il secoua la tête." Je préférerais disposer de l'Entreprise. Y a-t-il un moyen d'effectuer les modifications structurelles nécessaires pour que nous puissions passer par le vortex?"
Segrad soupira. "Oui, mais cela nécessitera du temps, des moyens et de l'énergie. Je peux vous envoyer une équipe technique pour vous aider", offrit-il.
"Tout ce que vous pourrez faire pour nous aider", fit Archer.
Segrad inclina la tête respectueusement. "Les Xindis vous sont redevables d'une dette, Capitaine Archer. Nous ferons tout ce que nous pouvons."
Archer le regarda se retourner et indiquer quelque chose à un arboricole derrière lui. T'Pol prit la parole. "Capitaine, je reçois les procédures de modifications. Le navire sera éprouvé par le voyage, mais c'est possible."
"Combien de temps?" demanda Archer.
T'Pol fit quelques calculs sur sa console et le regarda à nouveau. "Si nous n'utilisons pas les moteurs de distorsion et si toute l'équipe technique est utilisée, les modifications peuvent être prêtes dans environ douze heures. Le voyage lui-même prendra trois autres heures."
Un jour. Archer n'avait aucune idée du temps depuis lequel la surcharge du coeur de réacteur se produisait sur la station. Il regarda T'Pol et hocha la tête. "Rendez-vous à l'ingénierie et aidez Monsieur Kelby dans les modifications. Vous serez notre liaison avec les équipes Xindies. Réquisitionnez toute l'aide dont vous aurez besoin."
T'Pol se leva. "Enseigne Mayweather, j'aurai besoin de votre aide pour modifier le panneau de contrôle de la navigation", fit-elle en se dirigeant vers l'ascenseur.
"Bien, Madame", répondit immédiatement Mayweather avant de se précipiter à sa suite dans l'ascenseur avant que les portes ne s'en referment.
Archer reporta son attention sur l'écran. "Merci pour votre aide. Je vous invite à bord dès que vous le pourrez. Nous avons beaucoup de choses à discuter."
Segrad le remercia d'un signe de tête. "Je viens immédiatement. Il semble que notre destin se trouve à nouveau entre les mains des Humains."
 
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Le temps s'était écoulé rapidement dans l'ingénierie, T'Pol en avait conscience. Elle avait déjà assuré au Capitaine quatre fois que les modifications des moteurs seraient prêtes dans les temps. Elle avait expliqué à Archer que les dégâts causés à l'Entreprise seraient considérables malgré les tentatives de l'équipage technique de protéger dès maintenant les systèmes vulnérables. Et bien que Segrad ait de nouveau offert d'utiliser son propre navire comme transport à Archer et tous le personnel dont il avait besoin, ce dernier restait inflexible sur le fait que l'Entreprise devait se trouver aux cérémonies d'inauguration, et non uniquement son capitaine. T'Pol trouvait son obstination illogique. Il était sans aucun doute plus logique d'accepter l'invitation de Segrad. Mais elle avait également compris, intellectuellement si non viscéralement, l'importance du symbole.
"Monsieur Mayweather, avez-vous achevé les modifications des systèmes de navigation?"
Mayweather leva la tête. "Presque. J'ai des difficultés à adapter les contrôles des tuyères. Nous en avons besoin pour effectuer une entrée parfaite dans le vortex."
T'Pol descendit l'escalier de la console principale du moteur et examina l'écran pour voir ce qui le dérangeait. Un examen rapide et ils trouvèrent l'origine du problème. "Il semble que le flux de puissance vers les tuyères soit gêné par la proximité du vortex. Monsieur Kelby devrait avoir fini de protéger les systèmes de puissance du pont C dans dix minutes. Faites-lui aussi protéger ces secteurs." Elle indiqua les secteurs concernés des tuyères sur l'écran. "Cela ne devrait pas lui prendre trop longtemps."
Mayweather hocha la tête. Il était sur le point de s'éloigner quand une lumière rouge s'alluma sur une console à un mètre de lui. "Quoi encore?" se demanda-t-il. Il s'approcha et commença à froncer les sourcils. Il frappa la console, peut-être un peu plus fort qu'il n'aurait dû. "Bon sang!".
T'Pol leva un sourcil. "Enseigne?"
Mayweather cria sa réponse. "Je viens juste de modifier ces systèmes il y a une heure, et le système s'est réinitialisé." Il frappa encore une fois la console, le fort clignotement attirant quelques ingénieurs qui travaillaient aux alentours. L'un d'eux protesta. "Du calme, Enseigne."
Sa réaction était disproportionnée par rapport à l'événement, mais T'Pol savait que les humains fatigués devenaient souvent nerveux. Cependant, elle sentait que quelque chose d'autre le dérangeait. Elle décida de prendre sur son temps, pourtant précieux, pour lui parler. "Enseigne, qu'est-ce qui vous dérange?"
Il la regarda tout en s'appuyant sur la console. "Rien. Je suis juste frustré."
T'Pol n'avait pas le temps d'attendre que Mayweather lui avoue la vérité, elle utilisa une tactique plus directe. "Monsieur Mayweather, nous sommes à cours de temps et j'ai besoin de vous pour exécuter votre devoir. Ou vous m'en parlez maintenant, ou vous retournez sur la passerelle."
Mayweather se pencha, les deux mains sur la console, l'air soucieux. Puis il releva la tête. "Vous vous souvenez quand nous sommes revenus sur Terre et que nous avons découvert les connexions entre les Romuliens et Terra Prime?"
"Bien sûr," répondit T'Pol.
Mayweather la regarda dans les yeux. "Commandant, je suis fatigué de tout cela. Nous travaillons dur pour unifier les mondes, et on nous attaque par derrière. Nous parvenons à mettre hors d'état de nuire un mauvais gars et un autre apparaît aussitôt. Nous... Nous nous rendons compte que nous aimons quelqu'un..." Son regard devint de glace, il résistait clairement pour ne pas laisser couler ses larmes. "...et on me l'enlève."
T'Pol le regarda dans les yeux. C'était l'origine de sa colère. "A qui vous référez-vous?"
Il regarda par terre, incapable de soutenir son regard. "Gannet", dit-il doucement. T'Pol se souvint du nom de la journaliste humaine et se rappela avoir entendu dire qu'il avait été impliqué romantiquement avec elle. "Commandant, j'ai compris après sa mort qu'elle signifiait plus pour moi que ce que j'avais bien voulu lui avouer. Je n'ai pas eu le temps d'arranger les choses entre nous avant qu'elle ne meure. Elle a apparemment été tuée à cause de Starfleet ou des Romuliens, ou d'autres enfoirés auxquels je ne peux pas casser la figure."
T'Pol savait qu'il ne finirait pas son travail s'il ne parvenait à se reconcentrer. "Croyez-vous que la vengeance vous aidera à vous donner satisfaction?" Mayweather demeura silencieux. "Enseigne, la galaxie est pleine de mystères. Elle nous traite comme il lui plaît et nous devons l'accepter. Que ce soit juste ou injuste, la meilleure façon de combattre la rudesse de la galaxie est d'agir à l'opposé de ce qui vous irrite. "C'était une version simpliste des études de T'rak, mais cela suffirait.
"Vous êtes en train de dire que je devrais... Que je devrais me contenter d'accepter qu'elle est morte et d'en être heureux?"
"Pas du tout", répondit-elle. "En réalité, vous devez être fâché de ce qui vous arrive, mais vous devriez honorer sa mémoire en vous battant contre ce que vous savez être juste. Notre mission aujourd'hui est de livrer l'une de ces batailles."
Mayweather se calma. "Oui, Madame", dit-il tranquillement. "Je pense que je comprends."
"Peut-être pourriez-vous me rapporter une tasse de thé à la camomille du mess", demanda T'Pol. Une petite pause vous fera le plus grand bien.
"Oui, Madame." Mayweather se dirigea vers la porte. "Merci, Madame", fit-il avant de sortir.
 
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L'entreprise était immobile. Ses moteurs semblaient briller d'une lueur plus intense qu'à l'habitude. Archer ne savait pas si c'était dû à son imagination ou aux modifications qu'ils avaient apportées au vaisseau. Il était assis dans son fauteuil de capitaine. Tout l'équipage de la passerelle semblait nerveux. Cette tentative de reproduction du voyage dans le vortex Xindi était risquée. Mais avec l'aide de Segrad et les instructions qu'il avait laissées juste avant de repartir vers la Base Stellaire Une quelques heures plus tôt, il semblait bien que l'Entreprise fut capable de faire le voyage.
"T'Pol, allons-y", ordonna Archer.
Il regarda T'Pol ouvrir un canal avec l'ingénierie. "Monsieur Kelby, initiez le flux d'énergie des moteurs. Augmentez le niveau de vingt pour cent toutes les quinze secondes."
La voix de Kelby résonna par le communicateur. "Bien Madame."
Le navire commença tout d'abord à vibrer puis, après quelques secondes, à trembler plus violemment. Les membres de l'équipage durent s'accrocher à leurs consoles pour ne pas être éjectés de leur siège. Le bruit des vibrations se fit de plus en plus fort, jusqu'à ce qu'il soit difficile d'entendre quoi que ce soit d'autre.
"T'Pol, est-ce que ça marche?" cria Archer.
T'Pol répondit aussi fort. "Nous le saurons dans un instant."
Archer regarda l'écran et vit l'espace normal qui vibrait. Après quelques secondes, un point de lumière commença à grandir au centre de l'image. Il s'étendit lentement jusqu'à ce qu'il occupe tout l'écran.
"Capitaine, nous devons entrer maintenant", cria T'Pol.
Archer hurla à Mayweather par dessus les grincements. "Travis, en avant, pleine puissance."
Les mains de Mayweather dansèrent sur les commandes. "Moteurs en route." Un panneau de console de la passerelle explosa, faisant jaillir des étincelles autour de lui. "Nous nous approchons du seuil du vortex. Cinq secondes avant entrée."
Archer avait beaucoup de mal à rester calme. Il avait besoin d'un vaisseau en état de marche quand ils auraient atteint l'autre côté. Mais il ne regrettait pas d'avoir rejeté l'offre d'accueil des Xindis. "T'Pol, est-ce que le navire va tenir?"
T'Pol n'essaya pas de parler. Elle se contenta d'incliner la tête. Archer, satisfait, reporta son attention à l'écran. Mayweather fit soigneusement entrer le vaisseau au centre du vortex et l'espace disparut. Bien que les choses aient commencé à se calmer, la puissance des moteurs restaient élevée et le vaisseau continuait à vibrer, toutefois moins fortement qu'à l'ouverture du tunnel. Après quelques minutes, il leur fut possible de se parler sans hurler. Archer se détendit un peu. L'Enterprise ne se briserait pas en morceaux aujourd'hui.
"Que toutes les stations fassent leur rapport", ordonna Archer en espérant que les réponses confirmeraient qu'il avait toujours un vaisseau en état de se défendre si nécessaire.
Mayweather commença par la sienne. "Les commandes de pilotage répondent normalement. Les moteurs ont subit un choc, mais nous serons capables de nous déplacer quand nous serons sortis du vortex."
T'Pol continua. "Efficacité des détecteurs à soixante treize pour cent."
Archer regarda alors vers Sato. "les systèmes de communication sont hors service. Je pourrai rétablir l'audio une fois que nous serons ressortis, mais le visuel prendra un peu plus longtemps."
Archer termina par Reed. "Un des canons phasiques arrière est hors d'usage. Il faudra un jour de travail pour le réparer. Mais toutes les autres armes sont entièrement fonctionnelles."
Archer se leva et alla jusqu'à la station de Mayweather et lissa doucement de la main le dessus de la console. Il se retourna vers ses officiers et s'adressa à eux solennellement. "L'Enterprise en a vu des pires." Il se rassit à sa place de commandement et continua. "Maintenez l'alerte tactique."
Il était assis au centre de la passerelle, tous ses officiers autour de lui. Tout ce qu'il pouvait faire désormais était d'attendre, et d'espérer.
 
******
 
La passerelle continuait de vibrer tandis que le vaisseau luttait dans le vortex. La porte de l'ascenseur s'ouvrit pour laisser sortir Phlox. Archer se retourna. Le Docteur voyait à l'expression de son visage que sa présence sur la passerelle l'ennuyait. "Capitaine, je dois examiner l'équipage pour vérifier les effets du vortex. Il semble que les moteurs émettent plus de radiations que d'habitude."
Archer regarda T'Pol, qui le rassura immédiatement. "Les niveaux d'exposition sont dans les limites acceptables."
Phlox haussa les épaules. Il avait été curieux de voir le vortex sur l'écran de la passerelle. "Il ne fait pas de mal d'être prudent", renchérit-il. Il sourit et commença à ausculter un par un les membres d'équipage présents. Il écouta Mayweather faire son rapport à Archer. "Monsieur, nous serons à destination dans cinq minutes. Notre trajectoire nous amènera à une distance assez éloignée de la station, conformément à votre demande."
Archer hocha la tête. "Merci, Enseigne. Vous êtes prêts à nous faire sortir de là?"
"Prêt comme jamais je ne le serai, Monsieur."
Phlox s'approcha d'Archer et lui parla doucement. "Capitaine, j'ai eu sept blessés à traiter suite à l'entrée du vortex. La sortie pourrait entraîner d'autres blessés."
Archer le dévisagea. "Si l'infirmerie devient trop petite, vous n'aurez qu'à utiliser l'une des baies cargo pour accueillir les patients supplémentaires."
Phlox était ennuyé par le fait qu'il pourrait avoir à traiter plus de blessés. Il n'appréciait pas quand ils prenaient tant de risques. Mais il savait qu'Archer était prêt à n'importe quoi pour sauver des vies sur la station et, dans ce cas, sauver l'alliance elle-même, qu'ils s'attachaient à construire avec tant d'efforts. "Capitaine, je veux juste vous avertir qu'avec un nouvel affrontement, je pourrais manquer de ressources médicales. Il pourrait y avoir des morts. Des morts évitables."
Archer posa la main sur le bras de Phlox. "Docteur, je sais que cela pourra vous sembler dur. Mais j'ai pleine confiance en vos compétences."
Phlox hocha la tête. "Je ferai de mon mieux, Capitaine."
Phlox repartit vers l'ascenseur. Juste au moment où il y entrait, Archer se retourna et l'appela. "Hé, Doc!" Phlox resta dans l'encadrement de la porte et regarda Archer interrogativement. "Prenez soin de mon équipage."
Phlox sourit. "Vous aussi, Capitaine." Une fois les portes refermées, Phlox espéra qu'il pourrait tenir cette promesse au capitaine.
 
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"Capitaine, deux minutes avant la Base Stellaire Une."
Archer se frotta les mains en se levant et alla se placer derrière Mayweather. La sueur de ses paumes lui rappelait combien était forte la tension. "A quelle distance de la Base Stellaire Une serons-nous quand nous sortirons?"
Mayweather fit le calcul. "D'après notre trajectoire et à pleine impulsion, nous serons à environ sept minutes de la station. Il est difficile d'être plus exact pendant que nous sommes à l'intérieur du vortex."
Archer posa la main sur l'épaule de Mayweather. "Bon travail, Travis. J'ai peur nous ne n'en ayons pas fini une fois que nous aurons atteint la base. J'aurai besoin de vos talents de pilote."
Mayweather leva les yeux vers Archer. "Monsieur, je suis prêt."
Archer serra l'épaule de Mayweather, un geste de remerciement et d'appui. Une voix sortit à ce moment du réseau de communications. "Kelby au Capitaine."
Un autre jour, Archer aurait répondu, "Je vous écoute, Trip." Il se rattrapa cependant. "Oui, Monsieur Kelby."
"Monsieur, nous sommes prêts à éteindre les moteurs pour revenir dans l'espace normal. J'ai passé en revue les préparatifs. Ce sera aussi brutal que lors de notre entrée dans le vortex."
Archer hocha la tête en signe d'accord, même si Kelby ne pouvait le voir. "Nous sommes prêts ici. Quel est l'état du vaisseau?"
Il y eut une pause. Archer supposa que Kelby cherchait la façon la plus facile de lui annoncer la nouvelle. "J'espère que la Base Stellaire Une a une excellente équipe de réparation."
Archer soupira. Les dégâts infligés à l'Entreprise ne pouvaient pas être évités. S'ils étaient arrivés en n'utilisant que la vitesse de distorsion, Archer serait arrivé trop tard et n'aurait pu qu'organiser l'évacuation de la station, pas la sauver. "Merci, Monsieur Kelby. Faites de votre mieux pour garder mon navire en un seul morceau."
"Oui, Monsieur. Kelby terminé."
Archer s'adressa alors à Reed. "Malcolm, est-ce que les équipes sont prêtes?"
Reed leva la tête, presque souriant. "Absolument, Monsieur. le Sous-commandant T'Pol dirigera une équipe pour arrêter la surcharge du coeur de réacteur de la station. Je localiserai le Commandant Tucker avec une autre équipe et j'ai affecté deux Commandos pour vous accompagner et arrêter l'amiral."
Archer sourit en réponse à Reed. "Il semble que vous ayez projeté une véritable invasion."
Reed hocha la tête. "Monsieur, quand nous aurons débarqué par les portes de la station, quel que soit l'auteur de ces troubles, il va devoir comprendre qu'il aura fort à faire pour se débarrasser de nous."
Archer fit face à l'écran. "Alors on dirait que nous sommes prêts."
A ce moment, T'Pol appela Archer. "Capitaine, notre arrivée dans le secteur de Marianis est imminente."
Archer commença à donner ses ordres. "Hoshi, avertissez l'équipage qu'il s'accroche à ce qu'il pourra. Travis, sortez-nous de là aussi doucement que vous le pourrez."
Mayweather répondit sans détourner la tête de sa console. "Oui, Monsieur. Mais je ne sais pas si les vortex Xindis connaissent la notion de douceur." Le vaisseau trembla violemment. Archer resserra sa prise sur les accoudoirs de son fauteuil et remarqua que le reste de l'équipage de la passerelle faisant de même. Mayweather les avertit. "Capitaine, il va encore y avoir quelques autres secousses comme celle-là."
Le vaisseau trembla de nouveau, cette fois plus forte. Les étincelles jaillirent du plancher de la console qui avait éclaté quand ils avaient pénétré dans le vortex. "Ce n'est rien de le dire", fit Reed à Mayweather.
L'image sur l'écran commença à verdir. Les détails se mirent alors à entrer lentement en rotation. Archer avait l'impression d'observer la lumière du bout d'un tunnel. Le vaisseau se précipitait vers sa sortie, qui forma lentement un cercle dans la noirceur de l'espace. Les vibrations auxquelles l'équipage s'était habitué pendant le voyage recommencèrent à s'intensifier jusqu'à devenir un grondement qui durerait toute le temps de leur sortie du vortex.
T'Pol annonça ce qui était évident pour tout le monde, bien qu'elle ait dû élever la voix pour se faire entendue par dessus le grondement du vaisseau. "Nous quittons le vortex."
Une gerbe d'étincelles jaillit de divers endroits de la passerelle. Les lumières vacillèrent, puis les vibrations cessèrent brutalement. Le vaisseau était immobile, seul le silence régnait.
Archer fit une évaluation rapide de l'équipage de la passerelle. Tous semblaient sévèrement secoués, mais en un seul morceau. Les consoles principales fonctionnaient, bien que certains écrans soient hors service. l'écran principal montrait la noirceur de l'espace et les têtes d'épingles blanches des étoiles. Il observa une forme grandir du fond de l'écran. C'était si proche, donnait l'impression d'arriver presque dans la passerelle. L'objet s'approcha de plus en plus jusqu'à ce qu'il reconnaisse la forme caractéristique de sa soucoupe. Les lumières y laissaient voir son identité.
"C'est le Columbia", fit Archer, excité. Au même moment, le rayon de l'un de ses canons phasiques surgit et frappa son vaisseau.
 
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"Pleine impulsion, Travis, positionnez-nous en dessous d'eux. Hoshi, appelez le Capitaine Hernandez."
Tout l'équipage de la passerelle réagit à la brutale secousse du vaisseau. T'Pol leva la tête de sa console. "Capitaine, notre puissance fluctue à cause de la sortie du vortex. Tous nos systèmes sont susceptibles de s'éteindre et de se remettre en route de façon aléatoire."
Archer stocka l'information en réserve dans son cerveau et commença à imaginer une stratégie pour empêcher le Columbia d'endommager trop sévèrement son vaisseau. "Monsieur Reed, visez les secteurs non essentiels. Tirez seulement aux canons phasiques."
Le vaisseau fut secoué d'une autre salve tirée par le Columbia. Reed essuya la sueur de son front. "Oui, Monsieur. Mais éviter les pertes humaines sera difficile, peu importe où nous les frapperons."
Le vaisseau trembla de nouveau. "Hoshi, vous avez réussi à les contacter?"
"Ils nous ignorent, Capitaine."
"Silence radio." Les soupçons de Sato se révélaient justes. Archer se leva pour se diriger vers la station de son officier des communications. "Travis, manoeuvres d'évasion. Essayez d'éviter leurs tirs."
Mayweather manipula les commandes. Ses mains volaient sur la console comme la peinture d'un artiste sur une toile. Archer s'adressa à Sato tandis que le vaisseau roulait sous le coup d'une nouvelle salve du Columbia. "Hoshi, il faut que je parle au Capitaine Hernandez. Il doit y avoir un moyen pour que vous puissiez lui passer notre message. Est-ce que les communications sont toujours hors service?"
"Oui. Et je ne peux pas les récupérer." Sato réfléchit un instant. "J'ai une idée, mais j'aurai besoin de quelques minutes."
Archer tapota sur son épaule. "Faites vite. Nous ne pourrons pas les tenir à distance longtemps."
Le vaisseau fut de nouveau secoué, cette fois beaucoup plus durement que précédemment. "Capitaine", appela Reed de sa station. "Ils viennent de tirer une torpille."
Pendant qu'il se glissait dans son fauteuil, Archer vit la petite boule de lumière se diriger vers son vaisseau. Quand elle les frappa, l'Enterprise trembla de plus belle et une explosion retentit dans la salle tactique derrière la passerelle. L'équipage esquiva les débris qui volaient. Le feu faisait rage après l'explosion. Archer cria à l'attention d'un enseigne. "Eteignez-moi cet incendie!"
Tandis que l'enseigne courait vers les extincteurs, Reed reprit. "Capitaine, notre placage de coque ne tiendra pas le coup à un autre tir direct comme celui-là."
Archer appela Mayweather et lui donna un ordre ferme. "Travis, nous devons rester assez près d'eux pour qu'ils ne puissent pas utiliser d'autre torpille. Malcolm, tenez-les occupés, faites ce que vous pouvez pour les empêcher de nous atteindre. Feu à volonté."
Reed tira aux canons phasiques et répondit. "J'ai quelques tours dans mon sac, Monsieur, mais ils nous auront vite détruits si nous ne faisons pas quelque chose."
Archer fit pivoter son fauteuil dans la direction de Sato. "Hoshi, c'est à vous de jouer maintenant."
 
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Le Capitaine Hernandez ressentit un léger choc quand le Columbia fut frappé par un autre tir de canon phasique de l'Entreprise. Son officier tactique semblait un peu perplexe. "Capitaine, ou bien les reptiliens qui ont attaqué et volé l'Enterprise ne savent pas comment tirer avec les armes de Starfleet, ou bien ils nous frappent délibérément dans des secteurs non vitaux."
Hernandez l'avait déjà remarqué quand elle avait senti l'impact des premiers tirs de l'Entreprise. Elle s'était attendue à voir les terroristes Xindis arriver sur eux en vitesse de distorsion. Mais d'une façon ou d'une autre, ils avaient adapté les moteurs pour créer un vortex, un mode de transport qui impliquait bien que les Xindis avaient effectivement pris le contrôle du vaisseau d'Archer. Elle avait immédiatement ordonné à son officier tactique de tirer, juste au cas où le vaisseau aurait essayé de s'échapper à grande vitesse de leur portée de tir pour rejoindre directement la station.
Quelque chose ne collait pas. Quelque part dans son esprit, malgré la preuve de cette technologie Xindie, elle avait de plus en plus de doutes sur la situation actuelle. Elle devait suivre les ordres, mais pour le moment, elle était contente de pouvoir prendre ses décisions elle-même. Elle donna l'ordre à son officier. "Lieutenant Jordans, verrouillez nos tirs sur leurs moteurs. Je veux que l'Entreprise soit mis hors service. Dès que ce sera fait, préparez une équipe d'abordage lourdement armée."
"Bien, Capitaine." Jordans semblait soucieux. "J'ai des difficultés à viser l'Entreprise. Ils sont trop proches pour que nous utilisions d'autres torpilles et leurs armes sont dirigées vers les secteurs qui brouillent nos détecteurs de visée."
Hernandez écarquilla les yeux. "Mais c'est une tactique de Starfleet. Ils essayent de nous empêcher de tirer. Elle s'adressa à son officier scientifique. "Lieutenant, les scanners fonctionnent-il encore?"
Le lieutenant leva les yeux. "Non, Capitaine. Notre proximité avec le vortex quand l'Entreprise en est sorti continue de causer des interférences. Je ne peux pas encore faire de balayage des signes de vie. J'ai besoin de quelques minutes pour réinitialiser les détecteurs."
Hernandez se rassit. "Nous n'avons pas le temps de nous amuser. Joseph, augmentez la puissance des moteurs d'impulsion à 110 pour cent et mettez-nous à distance d'eux. Kathleen, vous avez un seul tir pour les mettre hors de service."
Jordans sourit depuis la console tactique. "Je n'en aurai pas besoin de plus, Madame."
Hernandez savait que quelque chose n'allait pas. Les tirs non dangereux, typiques du manuel de tactique Starfleet, ne pouvaient pas être dus au hasard. Il semblait de plus en plus probable qu'il n'y avait pas de Xindis à bord. Et si c'était vrai, alors l'Amiral Gardner lui avait menti. Mais il surveillait la bataille. Elle ne pouvait pas risquer d'ouvrir les communications parce que cela l'avertirait. Elle ne pouvait pas non plus refuser d'obéir à un ordre direct sur la base de son instinct. Elle était vraiment coincée.
"Capitaine", appela l'Enseigne Joseph. "Sur l'écran."
Hernandez leva les yeux et, de surprise, se leva de son fauteuil. Elle n'arrivait pas à croire ce qu'elle voyait. l'écran était devenu noir et des lettres s'affichaient, l'une après l'autre, comme si quelqu'un les tapait sur un clavier démodé. Quand Hernandez eut lu le message complet, elle cria immédiatement son ordre. "Cessez le feu. Ouvrez un canal avec l'Entreprise."
Elle avait souri quand le message avait été complété sur l'écran. 'Ici Archer. Erika, arrêtez de nous tirer dessus.'
 
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"Capitaine, ils cessent le feu", annonça Reed depuis sa station.
Sato sourit. "Capitaine, ils nous appellent."
"Passez-les moi", ordonna Archer.
La voix d'Hernandez résonna sur la passerelle. "John, que diable se passe-t-il? On nous a dit que des reptiliens Xindis avaient pris le contrôle de votre vaisseau."
Archer cligna des yeux de surprise. Des Reptiliens? "Faites-moi confiance, je n'ai aucun appétit pour les souris. Je n'ai pas le temps de m'expliquer, mais je peux vous dire qu'aucun Reptilien n'est à bord. L'alliance entière est en danger si nous n'arrivons pas à la station."
Hernandez pencha la tête. "Je suppose que vous avez un plan. Vous avez toujours un plan. Comment pouvons-nous vous aider?"
Archer lui expliqua la situation et ce qu'il envisageait. "Nous avons subi quelques dommages, mais nous avons besoin de nous trouver à porter de téléporteur. Pouvez-vous nous guider?"
"Entendu. Enseigne, positionnez-nous à côté de l'Entreprise en formation d'escorte. Jordans, si la station pense qu'il y a un complot Xindi en cours, ils nous tireront dessus. Nous devons dévier leurs tirs."
Archer regarda Mayweather. "Travis, allons-y . Pleine impulsion." L'Entreprise et le Columbia firent route à pleine vitesse vers la station. Archer se tenait debout à côté de Reed et observait les informations des détecteurs. "Monsieur Reed, visez l'armement seulement. Coordonnez cela avec l'officier tactique du Columbia et détruisez les pièces qui nous verrouilleront."
Reed programma une séquence de tirs. "Oui, Monsieur. Mais nous n'avons pas beaucoup d'armes en réserve, et il y en a bien trop à détruire sur la station elle-même. Elle est armée jusqu'aux dents."
Archer tourna la tête et prit toute la mesure de la taille de la station qui remplissait maintenant l'écran. "Je sais, Malcolm." Un duel cruel se préparait.
Sur la représentation tactique, deux signatures Starfleet se dirigeaient à pleine impulsion en direction d'une troisième beaucoup plus grande. De petits flashes rouges et des alarmes montraient les échanges de tirs entre les trois signatures Starfleet. Les deux vaisseaux de Starfleet manoeuvraient pour éviter les frappes, mais cela ne parvenait pas à empêcher le puissant armement Andorien de la station de les frapper. Archer dut s'asseoir pour ne pas tomber sous les chocs successifs. Les alarmes sonnaient et les rapports de demandes d'assistance, de dommages et de décompressions de sections de ponts ne cessaient d'arriver. Archer et Reed donnaient leurs ordres et l'expertise de pilotage de Mayweather leur évita plus d'un coup direct. Tenant sa promesse, Hernandez multipliait les manoeuvres autour de l'Enterprise, volant entre le vaisseau et la Base Stellaire Une, leur évitant de nombreux tirs et dégâts.
T'Pol fit le rapport des dommages. "Capitaine, nous avons perdu les détecteurs. Fluctuations de puissance sur le pont E."
Reed enchaîna. "Monsieur, sans détecteurs, je ne peux pas viser."
Archer hocha la tête. C'était au Columbia de jouer, maintenant. "Travis, combien de temps?"
Mayweather vérifia sur sa console. "Nous ne serons pas à portée de téléporteur avant deux minutes." Il continua de regarder les données tactiques entrantes. A la vitesse où ils étaient touchés, ils n'y arriveraient pas. Les dégâts du Columbia s'amplifiaient aussi, leur situation serait bientôt pire que celle de l'Entreprise tant ils prenaient de coups. Comme si elle savait ce qu'Archer pensait, Hernandez les appela. "Capitaine, nous n'y arriverons pas, le feu est trop intense."
Archer passa ses options en revue. Hernandez avait fait tout ce qu'elle pouvait. Cela ne leur servirait à rien si le Columbia était détruit. "Columbia, éloignez-vous à distance de sécurité."
Hernandez hocha la tête et se retourna vers l'équipe de sa passerelle. "Enseigne, entrez une trajectoire pour nous mettre à distance de l'Entreprise. Faites feu de toutes nos armes simultanément, cela devrait attirer leur attention."
Archer regarda Sato. "Transmission terminée."
"Oui, Capitaine", répondit Sato.
Au même instant, c'est Reed qui hurla. "Monsieur! Le Fengara!"
Archer jeta un coup d'oeil à l'écran. Leurs amis Xindis étaient sortis d'orbite et manoeuvraient entre la Base Stellaire Une et l'Entreprise. "Le Commandant Segrad", fit Archer. "Il nous fait gagner du temps. Faisons-en bon usage. T'Pol, pouvez-vous créer un autre vortex?"
T'Pol ne parvint pas à cacher sa surprise. "Oui, Capitaine, mais avec nos dégâts et les fluctuations de puissance, nous ne pourrons voyager que sur une très courte distance. Si vous essayez de fuir en utilisant un vortex..."
Archer la coupa. "Ce n'est pas ce que je veux faire. Entrez les coordonnées du dock spatial."
C'est tout l'équipage de la passerelle qui semblait maintenant étonné. T'Pol tenta de protester. "Capitaine, les dommages que nous pourrions provoquer si cela ne fonctionne pas sont..."
Archer l'interrompit d'un ton sec. "Nous n'avons pas le temps! Ne faites simplement pas d'erreur. C'est la seule façon de nous approcher suffisamment prêt et vite. Le Fengara est sous le feu de la station. Travis, entrez à pleine impulsion et lancer la procédure d'arrêt d'urgence quand nous serons à l'intérieur."
Mayweather lança la séquence de pilotage. "Oui, Monsieur." Il inspira à fond. "Que chacun s'accroche à quelque chose. Cela va faire mal."
T'Pol fit son rapport. "Ingénierie prête. Moteurs de distorsion allumés."
Mayweather mit l'Entreprise en position face à l'entrée d'un nouveau vortex. Cette fois, il devrait ralentir de pleine impulsion à l'arrêt complet d'un coup. "Le vortex se forme. Nous entrons."
L'Entreprise disparut dans le vortex.
 
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L'Entreprise jaillit de l'autre côté. Cette fois, il avait visiblement été secoué par le court saut de vortex. Le plasma s'échappait de ses nacelles. A l'intérieur, l'équipage de la passerelle était au sol ou s'accrochait chèrement à ses consoles. Mayweather se releva et appuya sur la commande d'arrêt d'urgence. Les consoles explosaient, les étincelles sortaient de partout. La lumière était éteinte et l'éclairage de secours tentait de percer les nuages de fumée. Les officiers se réinstallèrent à leurs stations et essayèrent de faire le point sur ce qui venait de leur arriver. Mayweather fut le premier à parler. "Monsieur, nous sommes dans la station et à l'arrêt. Nous n'avons jamais été aussi prêts de nous écraser."
Archer regarda vers T'Pol. "Nos dommages sont considérables. Il y a aussi des dégâts structurels au dock interne de la station, mais la station elle-même n'est pas en danger. La puissance auxiliaire fluctue."
Archer tourna alors la tête vers Reed, qui lui adressa un signe de totale compréhension. Il appuya d'un coup sec sur sa console. "Reed à Sécurité. Équipes un, deux et trois au rapport au téléporteur."
 
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Archer se tenait devant le téléporteur avec T'Pol, Reed et le personnel de sécurité, dont plusieurs Commandos. "Que chacun rejoigne sa destination", ordonna-t-il. Chaque équipe connaissait sa mission. "T'Pol, stoppez d'abord cette surcharge, c'est le plus urgent."
Elle hocha la tête et son équipe monta sur les plots du téléporteur. Elle donna l'ordre de départ; "Energie."
Kelby les téléporta jusqu'au coeur du réacteur de la station. Pendant qu'ils miroitaient pour disparaître, Archer tournait déjà la tête vers Reed. "A vous, maintenant." Ce dernier sauta sur les plots en compagnie de deux Commandos. Ils partirent aussitôt. Finalement, Archer fit signe à son escorte de Commandos. "A nous."
Ils montèrent sur les plots. Archer fit signe à Kelby qui lui confirma sa destination. "Verrouillage dans le bureau de l'Amiral, Monsieur."
"Energie."
Kelby lança la séquence de téléportation une fraction de seconde avant que la voix affolée de Sato ne sorte du communicateur. "Ici Sato. Monsieur Kelby, annulez la téléportation. Il y a une baisse de puissance dans votre secteur."
"Trop tard, je l'ai déjà initialisée", répondit-il. Il vérifia le problème. Il y avait une fuite de puissance dans le système de téléportation, conséquence des dégâts qu'ils avaient subis. Il suspendit aussi vite que possible le transport et l'inversa. Deux formes scintillèrent sur les plots et se matérialisèrent. Il lui fallut seulement une autre seconde pour obtenir confirmation que la troisième téléportation avait réussi. Il lâcha un soupir de soulagement et fit son rapport à Sato. "Enseigne, la téléportation a commencé, mais la fuite de puissance l'a limitée à une seule personne."
Il leva la tête vers les deux Commandos, debout sur les plots. Le Capitaine, qui aurait dû se tenir au milieu d'eux, n'était plus là.
 
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T'Pol et les deux ingénieurs qui l'avaient accompagnée se matérialisèrent devant le coeur du réacteur de la station. Elle regarda autour d'elle et aperçut plusieurs techniciens qui abandonnaient leur travail et les fixaient du regard de surprise. Un ingénieur Tellarite, qui était le plus proche, l'interpella le premier. "Que faites-vous ici?"
T'Pol n'avait pas vraiment le temps de lui expliquer leur présence, mais elle savait que l'on ne lui permettrait pas d'essayer de stopper la surcharge à moins qu'elle ne convainque d'abord les ingénieurs qu'elle n'était pas là pour saboter la station. "Je suis le Commandant T'Pol du vaisseau Entreprise. Il y a une surcharge dans le coeur de réacteur de la station et nous devons l'arrêter immédiatement."
Le Tellarite rit. "C'est impossible, vous êtes ridicule. S'il y avait une surcharge, nous le saurions. Où est votre autorisation de présence dans cette section?"
T'Pol ne connaissait jamais la panique, mais si elle avait été Humaine, cela aurait été le moment idéal pour en éprouver le sentiment. "Je n'ai pas d'autorisation. Nous nous sommes téléportés à cause de ce cas d'urgence."
L'ingénieur Tellarite regarda ses collègues, qui l'observaient pour savoir ce qu'il voulait faire. "Je dois d'abord vérifier auprès de l'amiral. Lui saura si vous êtes autorisés à venir ici."
T'Pol savait qu'il était temps d'accélérer les choses un peu. Ils ne pouvaient pas contacter l'amiral, il ne devait pas être averti de leur présence. Elle dégaina son pistolet phaseur et le pointa sur le Tellarite. "Je n'ai pas de temps de vous expliquer. Laissez-moi passer, ou l'explosion nous tuera tous." L'ingénieur leva les mains en l'air par réflexe et ses collègues firent de même, apeurés. "Immobilisez-les", commanda T'Pol à l'un des ingénieurs de l'Entreprise qui se dépêcha de leur lier les mains. "Pas lui", fit T'Pol en indiquant l'ingénieur en chef. "Si vous voulez la preuve de la surcharge, je vous la fournirai. Je crois que vous coopérerez, ensuite. Venez ici."
L'ingénieur avança à contrecoeur pendant que ses collègues l'observaient, maintenus assis par terre. Il regarda curieusement par-dessus l'épaule de T'Pol debout devant la console la plus proche. Elle afficha une image du réseau de puissance de la station et identifia le chemin de la surcharge. Elle s'intensifiait lentement. Elle évalua que l'explosion ne se produirait pas avant une semaine, mais la surcharge elle-même approchait de son seuil critique irréversible.
T'Pol indiqua la surcharge de puissance. "Je ne suis pas aussi familière avec les réseaux de puissance de cette station que vous l'êtes. La surcharge est ici, comme vous pouvez le voir. Combien de temps avant qu'elle ne soit plus contrôlable?"
Le Tellarite s'approcha de l'écran. T'Pol vit le choc sur son visage. Il commença à secouer la tête d'incrédulité. "Je ne peux pas croire que je l'ai manquée. Ici." T'Pol recula et le laissa vérifier quelques données sur la console. "Dix-sept minutes. C'est le temps qui nous reste. C'est une excellente chose que vous soyez venus comme vous l'avez fait."
"Pouvez-vous la supprimer complètement sans risque?"
Le Tellarite manipula quelques commandes. "C'est assez facile, je dois juste la détourner ici, et ici, et isoler l'origine de la source." Les commandes du panneau affichèrent alors un avertissement rouge de sécurité. "Entrez le code d'autorisation." Le Tellarite regarda le panneau, visiblement sous le choc. "Il n'y a aucun code d'autorisation pour ce type de commande. Cela devrait fonctionner tout seul."
T'Pol appuya sur quelques commandes pour identifier la source du code. Elle saisit son communicateur. "T'Pol au Capitaine Archer."
Il n'y eut aucune réponse. T'Pol essaya de nouveau plusieurs fois, gardant à l'esprit qu'elle avait moins de quinze minutes pour obtenir l'aide du capitaine.
 
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Le miroitement commença à se dissiper. Archer fut momentanément désorienté, il faisait noir. Il se rendit compte immédiatement qu'il était seul. Il était sur le point de dégainer son pistolet phaseur quand une voix déchira l'obscurité. "Ne bougez pas, John."
Archer reconnaissait la voix. "Je sais que vous n'êtes pas l'amiral."
Il entendit un petit rire dans l'obscurité. "Félicitations, Capitaine. Peut-être devriez-vous aussi faire carrière dans l'espionnage. Tournez-vous lentement et laissez tomber votre arme par terre."
Archer se retourna lentement, mais il ne laissa pas tomber son arme. Il ne pouvait voir le visage de l'autre homme dans la pièce. "Pourquoi essayez-vous de détruire cette station?"
"J'ai mes raisons, Capitaine. Mais je ne serais pas un bon espion si je vous les donnais."
Archer insista, livrant ses soupçons. "Vous êtes un Romulien, comme Trannon." Bien que Trannon semblait être Vulcain, même Phlox l'avait pris comme tel, Archer se souvenait comment Sato l'avait démasqué à son accent. "Est-ce que vous êtes un Romulien chirurgicalement modifié, ou juste leur agent?"
"Tant de questions", fit l'homme. "Qu'est-ce que cela peut vous importer?"
"Et pour parler de Trannon", continua Archer. "Est-ce que ce fils de garce est aussi ici?"
"Monsieur Trannon devait me rejoindre ici. Malheureusement, ce plan a été modifié quand il a été découvert. Alors plutôt que de simplement assassiner plusieurs délégués, j'ai décidé de détruire cette station."
Archer sourit. "Et bien cela n'arrivera pas. Des gens à moi sont en train de sécuriser la station."
L'homme qui se faisait passer pour l'Amiral Gardner ne sembla pas inquiet. "Ils ne pourront rien faire contre mes mesures de sécurité. Laissez tomber votre arme sur le sol."
Archer tendit son pistolet phaseur comme s'il se soumettait, mais à la place, il fit feu vers le plafond. Son tir hasardeux fut chanceux, une gerbe d'étincelles s'échappa d'un conduit de puissance. Archer, momentanément ébloui, plongea au sol tandis que le Romulien répondait à son tir en faisant feu dans sa direction, ratant complètement sa cible. Archer rampa à travers la pièce, essayant de ne pas heurter ce qui semblait être un bureau, quand le Romulien reprit la parole.
"Capitaine, peu importe ce que vous faites. Cette station est condamnée. Mais même si ce n'était pas le cas, nous avons de nombreux plans et de moyens à notre disposition. Ce n'est qu'une question de temps avant que votre alliance ne soit éliminée." Sa voix changea. "Lumière!" L'éclairage surgit.
Archer, qui s'était abrité derrière le bureau dans lequel il avait failli rentrer, leva son pistolet phaseur et tira. Il manqua sa cible, mais le Romulien dût s'esquiver. Ce dernier tira en réponse vers Archer qui se cacha. Le faux Amiral continuait de tirer, le Capitaine devait agir, sa cachette ne serait pas longtemps un endroit sûr. Il jeta son communicateur d'un côté du grand bureau, qui cliqua sur le col en tombant. Le Romulien tira instinctivement dans la direction du bruit, donnant à Archer l'occasion de foncer sur lui. Il visa et tira, frappant l'intrus à l'épaule qui hurla sous le coup de la douleur. Quand Archer l'atteignit, il lui assainit un coup de poing puis le maîtrisa au sol. Il pointa le pistolet phaseur sur sa tête. "Il n'est pas sur la position paralysie, je vous préviens. Il est cependant au niveau le plus faible, alors vous aurez une méchante brûlure." Il ajusta rapidement la puissance de l'arme. "J'ai augmenté la puissance, tenez-vous le pour dit. Vous allez venir avec moi et me dire tout ce qui se passe."
Le Romulien sourit à nouveau. "Vous ne semblez pas savoir dans quel pétrin vos amis et vous vous êtes mis, Capitaine. Vous êtes inconscients."
Le Romulien ferma alors les yeux et mordit fermement dans quelque chose dans sa bouche. Il tomba, complètement inerte.
"Non!" cria Archer en se rendant compte que le Romulien se suicidait. Il voulut saisir son communicateur, mais se rappela qu'il l'avait jeté. Où était-il? De précieuses secondes passaient tandis qu'il fouillait la pièce du regard. L'appareil émit un signal au moment où il le ramassa. Quelqu'un essayait d'entrer en contact avec lui. "Ici Archer", haleta-t-il en revenant vers le corps du Romulien. Il chercha un pouls, mais ne trouva rien.
Il reconnut la voix de T'Pol. "Capitaine, nous essayons d'empêcher la surcharge, mais l'accès aux commandes est protégé par un mot de passe."
Archer baissa les yeux vers le Romulien mort. Ou bien n'était-ce qu'un agent des Romuliens? "J'ai trouvé notre imposteur", dit-il à T'Pol. "Nous ne pourrons pas l'interroger. Il s'est suicidé, une dose mortelle cachée dans une dent, je suppose. Je ne pense pas que je pourrai vous aider pour le mot de passe."
T'Pol accusa réception. "Compris, mais nous n'avons que cinq minutes avant que la surcharge ne soit irréversible."
Une voix qu'Archer ne reconnut pas s'éleva par dessus celle de T'Pol. "Capitaine, ici l'ingénieur Fine de la Base Stellaire Une. Je crois comprendre que vous êtes dans le bureau de l'amiral? Pouvez-vous contrôler sa console. Cela pourrait nous aider."
"Compris", répondit Archer en laissant le corps pour se diriger vers le bureau. Il avait besoin que Phlox récupère le corps pour l'autopsier, mais cela pouvait attendre. Il effleura la console pour la faire mettre en route. "Bonne idée, Monsieur Fine", fit-il dans son communicateur. "J'ai la confirmation que le blocage a été activé."
"Cela signifie que les protocoles informatiques que l'amiral a mis en place gèrent la surcharge", reprit l'ingénieur. "Vous devriez pouvoir la stopper depuis son terminal."
Archer activa le menu de commandes et, parmi les options disponibles, trouva celle qu'il cherchait, 'Annuler le blocage'. Il appuya dessus, mais un nouveau message apparut, 'Autorisation par empreinte digitale nécessaire'. Et bien, voilà qui paraissait aisé. "Attendez une seconde", fit-il dans son communicateur.
"Il nous reste une minute", répondit T'Pol.
"Pas de panique", murmura Archer en courant jusqu'au Romulien mort. Il traîna le corps inerte jusqu'au bureau et le hissa sur la table. Il saisit la main du mort et en plaça le pouce contre l'écran. Un léger bip retentit, et l'écran changea en 'autorisation accordée'. "Dites-moi que c'est bon", fit-il dit dans son communicateur.
Il y eut une longue pause. Archer s'appuya fortement contre le bureau pendant que les secondes s'égrainaient. Finalement, T'Pol prit la parole. "C'est fait, Capitaine. La surcharge a été stoppée."
Archer soupira de soulagement. "Je vais faire parvenir le corps de l'Amiral Gardner au Docteur Phlox. Veuillez rejoindre le Lieutenant Reed, priorité absolue à la recherche du Commandant Tucker. Archer terminé." Il saisit son scanner et commença à examiner le corps du mort. Il savait que Phlox pourrait faire des scans beaucoup plus détaillés avec l'équipement sophistiqué de l'infirmerie, mais il était curieux. Etait-ce vraiment un Romulien, chirurgicalement modifié pour sembler humain? Ou bien était-ce seulement un agent humain, chirurgicalement altéré pour ressembler à l'Amiral Gardner? La première chose était de découvrir la vraie physiologie des Romuliens.
"Qu'est-ce que?" murmura-t-il quand le scanner émit une alarme. Un instant plus tard, il entendit un son aigu sortir du corps. Cela commença faiblement puis alla en augmentant de volume. "Bon sang," fit-il, le souffle court en regardant fixement le scanner. Il réactiva son communicateur. "Archer à Entreprise. Téléportation de secours. Immédiatement!"
"Un instant, Capitaine", répondit une voix. Il s'écoula trois interminables secondes avant qu'Archer disparut dans le miroitement habituel du rayon téléporteur.
Un instant plus tard, le corps explosait, brisant les immenses baies et décompressant totalement le bureau.
 
******
 
Le Lieutenant Reed et ses deux commandos exploraient les couloirs sombres de la Base Stellaire Une. Reed avait scanné chaque pièce du secteur scientifique selon un schéma séquentiel basé sur les plans qu'il avait trouvés. Jusqu'ici, ils n'avaient rien trouvé. T'Pol venait de l'informer qu'elle allait se joindre à eux pour la recherche. La surcharge avait été maîtrisée.
"C'est une chance", commenta Reed tout en ouvrant la porte d'une nouvelle pièce pour en scanner l'intérieur. "Cela nous aurait forcés à abandonner la recherche après... quel était le délai après lequel la surcharge devait provoquer l'explosion de la station?"
"Une semaine, Monsieur", répondit l'un des commandos juste au moment où son scanner émit un signal. "Signes vitaux ici", dit-il.
"Bien", répondit Reed, encouragé, en rejoignant le militaire. "Couvrez-moi", ordonna-t-il en appuyant sur le commutateur de la porte. Elle s'ouvrit facilement. Reed, arme et torche électrique pointées droit devant, entra.
"Monsieur!" hurla l'un des commandos en pointant sa lumière sur un uniforme bleu dans l'obscurité. Dans cet uniforme se trouvait Trip Tucker.
Tucker se protégea les yeux. "Malcolm, c'est vous?"
Reed sourit. "Trip, est-ce que vous allez bien?"
Tucker sourit. Reed le rejoignit et lui pour lui tapoter sur l'épaule. "Vous avez pris votre temps pour arriver. Cela fait des jours que je vous attends."
Reed reprit son flegme britannique. "Et bien, sachez que pendant que vous dormiez ici, nous étions occupés à sauver la station."
"Alors Hoshi a eu mon message?" demanda Tucker avec inquiétude.
"Message reçu et compris", répondit Reed. "La surcharge vient juste d'être maîtrisée."
Tucker se détendit contre le mur. "Dieu merci. Maintenant, sortez-moi d'ici, emmenez-moi au mess, et puis j'irai prendre une douche. J'en ai sacrément besoin."
"Alors, comment êtes-vous arrivés ici?" demanda Reed.
Tucker y avait réfléchi. "Téléportation", répondit-il. "L'Amiral Gardner m'a donné une tablette électronique, celle que Shran avait laissée tomber avant de disparaître. Il s'est dit que je pourrais l'examiner et y découvrir quelque chose. Je l'avais dans ma poche quand T'Pol et moi nous sommes retrouvés dans le secteur scientifique. Quand je me suis réveillé ici", fit-il en indiquant la pièce, "elle avait disparu. Je pense que c'était une balise, vous savez, pour verrouiller le téléporteur."
"D'abord Shran, puis vous", dit lentement Reed. "Cela se tient."
Tucker secoua la tête. "Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi ils m'ont enlevé moi et pourquoi ils m'ont gardé vivant. Ils m'avaient laissé des barres de ration et de l'eau. Mais personne n'est jamais venu vérifier comment j'allais."
Reed sortit son communicateur de sa poche. "Encore des mystères. Pourquoi ne suis-je pas étonné? En tout cas, nous pouvons rentrer à la maison." Il donna un petit coup sur le capot pour l'ouvrir. "Reed à Entreprise. Nous avons retrouvé le Commandant Tucker."
 
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Archer était assis dans son bureau sur l'Entreprise. Il parlait à l'Amiral Novotny via le subespace. Ce dernier faisait route vers la Base Stellaire Une pour les cérémonies d'inauguration. "Nous avons contré les menaces contre la station, mais nous sommes loin de savoir comment les Romuliens ont réussi à infiltrer un faux amiral à bord de la station."
Novotny secoua la tête. "Capitaine, il semble que nous ayons tous été trompés. Les renseignements de Starfleet n'ont eu aucune connaissance de ce complot. Ce n'est que rétrospectivement que nous avons été capable de commencer à nous figurer ce que faisait l'imposteur. Nous avons toute une équipe d'informaticiens qui examine l'intégralité de ses journaux et transmissions, mais l'explosion du bureau de l'amiral a détruit les communications personnelles de l'amiral."
"J'ai réussi à scanner sommairement le corps avant qu'il n'explose", précisa Archer. "Le docteur Phlox les passe actuellement en revue."
"J'aimerais les avoir", fit Novotny.
"Bien entendu. Les résultats préliminaires indiquent que c'était un Vulcain", ajouta Archer.
Novotny resta pensif. "Cela m'inquiète", admit-il. "Je pense à Trannon, l'espion Romulien à bord de l'Entreprise. Il semblait aussi Vulcain. Si les Vulcains, nos alliés les plus proches, ont des relations avec les Romuliens... Pourtant, nous n'avons que peu d'indices pour continuer. Et bien sûr il y a le mystère des bâtiments de Philcon II, où vous avez retrouvé le Commandant Shran et le corps de l'Amiral Gardner, du véritable Amiral Gardner. L'endroit venait juste d'être abandonné quelques heures auparavant. Qui a enlevé Shran, cela reste un mystère? Je pense que nous savons par contre pourquoi."
"Tous les protocoles de sécurité ont été immédiatement changés", lui rappela Archer. L'enlèvement de Shran a cependant montré une sérieuse faille dans la sécurité de la station. "Mais Shran jure qu'il ne leur a rien dit, et je le crois."
Novotny haussa légèrement les épaules, il ne croyait visiblement pas Archer. Il ne connaissait pas Shran autant qu'Archer. "Il pourrait avoir parlé sous l'emprise de drogues", indiqua-t-il. "Il ne s'en souviendrait pas. Avec l'enlèvement de Shran et le remplacement d'un fonctionnaire de haut rang par un intrus, nous devons désormais supposer que l'intégralité des spécifications de la Base Stellaire Une, et pas seulement des systèmes d'armement, n'a plus de secret pour eux. "Il se tourna tandis qu'un aide se penchait pour lui chuchoter quelque chose à l'oreille en lui tendant une tablette." Capitaine, on m'appelle en réunion. Mais avant de vous quitter, nous devons parler des cérémonies d'inauguration de demain. Le protocole vient juste d'être approuvé et nous avons le planning de la cérémonie. Je vous le transmets immédiatement, avec quelques annonces que nous voudrions que vous fassiez dans votre discours d'ouverture."
"Bien reçu", répondit Archer, le coeur lourd. "Avez-vous reçu ma demande, Monsieur?" Il avait transmis une dernière fois sa demande de conservation du capitanat de l'Entreprise. Il ne voulait pas diriger la Base Stellaire Une.
"Oui", répondit Novotny. Son visage ne trahissait aucune émotion. "Elle a été étudiée avec soin. Bonne chance pour demain, John. Je vous verrai là-bas. Novotny terminé."
Archer se pencha en arrière, réfléchissant à tout ce qui était arrivé au cours de la dernière semaine. Il était fatigué, en fait il était sûr que tout l'équipage l'était. Il savait qu'un congé leur ferait le plus grand bien. Maintenant que la crise était passée, la Base Stellaire accueillerait de nouveau du personnel en permission, bien que le nombre de gens qui pourrait en profiter resterait limité du fait d'un personnel encore minimaliste et de toute la construction qui restait à faire. Les équipes de construction avaient même repris leur travail. Les Vulcains qui devaient installer et gérer le secteur scientifique avaient finalement été autorisés à monter à bord après une attente de trois jours en orbite. Tout était hors délais, mais la morale était sauve. Ils étaient vraiment sur le point d'y arriver, la Base Stellaire Une serait bien inaugurée, avec seulement un léger retard.
Il sortit de son bureau sur la passerelle. Il regarda autour de lui son équipage, les hommes et les femmes qui avaient à nouveau surmonté une nouvelle crise sous son commandement. Il aurait horreur de les quitter.
Il respira à fond et demanda leur attention. "Je veux vous remercier tous pour vos efforts pendant cette crise. De nouveau, vous avez prouvé que vous étiez le meilleur équipage de la flotte. C'est un honneur de servir avec vous. Hoshi, je veux que vous annonciez le premier roulement de permissions de l'équipage. Trip, programmez le détail des réparations de l'Entreprise avec les ingénieurs de la base, puis prenez aussi une permission. La cérémonie inaugurale aura lieu à huit heures demain matin. Ah oui, en uniforme de cérémonie. Comme bonus supplémentaire, j'ai parlé avec le Commandant Taylor. Elle nous a réservé l'un des complexes de divertissement pour ce soir. J'invite tout l'équipage au cinéma ce soir."
L'équipage de la passerelle sourit. T'Pol lança un regard vers Tucker, qui ne se retourna pas mais sourit à cette annonce d'Archer. "Ne laissez pas le Lieutenant Reed choisir le film cette fois", ajouta Mayweather.
"Vous n'êtes pas un fan de films d'actions avec explosions, Travis?" demanda Reed d'un ton faussement sévère, provoquant les rires des autres.
Archer reprit la parole. "Plus sérieusement, nous avons un nouvel ennemi sur les bras. Nous sommes en désavantage, car les Romuliens semblent en savoir plus sur nous que nous sur eux. Ils sont décidés à détruire cette alliance. Quant à moi, je suis tout aussi déterminé à m'assurer qu'elle se consolide. A la veille de ma prise de commandement de la Base Stellaire Une, je sais que je peux compter sur vous, sur l'Entreprise, et sur chaque vaisseau de Starfleet pour m'assurer que ce... ce..." Il cherchait le mot juste. "... que cette fédération d'espèces demeure intacte." Il regarda de nouveau autour de lui son équipage, pour la dernière fois, comprenait-il, en qualité de capitaine. "Film à vingt et une heures." Il sourit. "T'Pol sera responsable du pop-corn."
 
******
 
L'écran s'alluma mais n'afficha qu'un texte. Au fur et à mesure qu'il le lisait, il devint de plus en plus énervé. "Centurion!" cria-t-il.
Un officier Romulien de la passerelle se retourna et le salua dans le style Romulien. "Monsieur," fit-il, attendant un ordre.
"Ouvrez un canal avec Romulus sur ma ligne personnelle et transmettez-le moi à mon bureau."
Le centurion s'exécuta tandis que son commandant se dirigeait à grands pas vers une petite pièce dont il ferma la porte derrière lui. Le visage qui s'afficha sur l'écran pendant qu'il s'asseyait dans son fauteuil était celui d'un homme aux cheveux gris, son supérieur. "Votre rapport," gronda ce dernier.
"Monsieur, j'ai reçu un signal automatique de la station. Notre agent à échoué dans sa mission. Les espions en orbite près de la Base Stellaire Une ont envoyé des informations qui prouvent sans aucun doute que l'agent du Tal'Shiar personnifiant l'amiral de Starfleet est mort, suicide explosif."
Il y eut une pause pendant que son supérieur accusait le choc de ces informations.
Le Commandant ajouta nerveusement, "Il n'a bien entendu laissé aucune preuve physique de notre présence."
Son supérieur le regarda, l'air des plus mécontents. "C'est une preuve de plus que le Tal'Shiar ne devrait pas être chargé de cette opération. Votre agent a échoué et il est mort. Peut-être devriez-vous être tenus responsable de la catastrophe qui en résulte, cette cérémonie d'inauguration qui aura lieu dans quelques heures."
Le commandant contrôla sa colère, restant calme en apparence. "J'ai fait mon devoir. J'ai enlevé et j'ai interrogé l'Andorien, je l'ai laissé pour que les Humains le trouvent. J'ai formé notre agent. Son échec lui est clairement imputable et il a payé pour cela."
Son supérieur ne semblait pas convaincu. "Tous ces combats d'arrière-garde sont une perte de temps et d'argent. Présentez-vous au rapport sur Romulus pour un compte rendu complet. Avec leur alliance désormais renforcée, nous devrons sûrement employer des méthodes plus... directes."
Son supérieur coupa la transmission et laissa Trannon seul, débarrassé de son désormais inutile déguisement Vulcain, assis dans son fauteuil, à méditer ses pensées.
Il s'assurerait que l'équipage de l'Entreprise payerait pour l'humiliation qu'il avait endurée.
 
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L'équipage de l'entreprise s'éparpilla dans le complexe de cinéma et s'y installa comme chez lui. Reed et Mayweather trouvèrent un siège à côté de T'Pol, déjà installée. Elle gardait une autre place vide à côté d'elle avec un paquet de pop-corn pour Tucker. Reed et Mayweather se chamaillaient à propos du goût épouvantable de Reed pour les films. Sato s'assit à côté d'eux et se joignit à leur conversation, en prenant parti pour Mayweather, rien que pour taquiner Reed. T'Pol regardait vers la porte pour voir si elle avait raté l'entrée de Tucker au moment où Archer et Hernandez pénétrèrent dans la salle.
"Ces places sont-elles prises, Sous-commandant?" demanda Hernandez avec un sourire amical en indiquant le siège que T'Pol gardait pour Tucker.
T'Pol reprit le pop-corn et le posa sur ses genoux. "Non, Capitaine. Je vous en prie."
Hernandez s'assit, montrant la place à côté d'elle à Archer. Ce dernier se pencha par-dessus Hernandez pour s'adresser à T'Pol. "Le Capitaine Hernandez me disait justement que commander une base stellaire était une trop grande responsabilité pour moi."
T'Pol leva un sourcil de curiosité. "Capitaine, c'est vous qui m'avez dit votre résistance face à cette nomination. Le Capitaine Hernandez marque un point."
Hernandez reprit la parole. "On peut toujours compter sur la logique Vulcaine", dit-elle à Archer avec un sourire.
Archer soupira. "Ils semble que je sois en minorité, comme d'habitude. Erika, quelle est votre prochaine mission? Où irez-vous après les cérémonies d'inauguration?"
Hernandez sourit. "Nous resterons ici au moins une semaine, puis nous reprendrons la mission d'exploration qui nous occupait. C'est ce que nous faisons quand vous ne nous interrompez pas avec une autre crise, vous savez, pour vous sauver la peau, encore et encore."
Archer étouffa un rire tandis que le tintement de verres qui s'entrechoquaient ensemble résonna. Ils levèrent la tête et virent le Commandant Shran qui tenait un groupe de verres par le pied dans une main et son habituelle bouteille de bière Andorienne dans l'autre. "Salut, peaux roses. On dirait que vous m'avez gardé une place. Comme c'est délicat." Il s'assit avec le groupe. "Je trouve vos films vraiment très ennuyeux. Mais comment pouvais-je refuser votre invitation?"
Archer sourit. "Content de vous voir redevenu vous même."
"Merci. Vous savez, vous auriez dû m'en parler plut tôt, je vous aurais trouvé un bon film Andorien. L'un de mes favoris, un vrai classique, s'intitule 'Fierté en temps de guerre'." Il soupira." Il raconte une bataille à mort semblable à celle que vous et moi avons livrée l'un contre l'autre." Shran se pencha plus près. "Bien qu'aucun personnage n'y perde une antenne." Il offrit des verres à T'Pol, Archer et Hernandez, puis versa de la bière à chacun. "Portons un toast, Capitaines, Sous-commandant. A l'alliance et à l'avenir qu'elle nous apportera." Ils levèrent tous leurs verres et burent à cette perspective. "J'espère que les films Terriens ne sont pas tous aussi ennuyeux que ceux que j'ai dû supporter la dernière fois que j'étais à bord de l'Entreprise."
Archer se tourna vers lui avec le sourire. "Souvenez-vous juste de vous taire dès qu'il commence."
Les lumières s'éteignirent. T'Pol jeta un dernier regard autour d'elle à la recherche de Tucker. Elle n'avait pas vraiment eu l'occasion de lui parler depuis qu'il avait été sauvé. C'était étrange de voir un film sans lui. Il n'avait jamais manqué de projection.
 
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La gigantesque salle semi-circulaire bourdonnait de bruit et d'excitation. Plus de deux mille délégués et invités étaient venus à la station pour la cérémonie. Des projecteurs holographiques étaient disposés le long d'une galerie pour ceux qui ne pouvaient pas assister physiquement à l'événement, notamment les espèces qui ne respiraient pas l'air des humains, soient représentées. Bien que la station ne soit pas encore entièrement pourvue en personnel et qu'elle ne serait pas opérationnelle avant plusieurs mois, de nombreux secteurs commenceraient leurs opérations dès aujourd'hui. Du haut de l'estrade, les orateurs, tous parés de leurs plus beaux costumes, se congratulaient, serrant les mains de l'un ou l'autre avec de grands sourires.
Tucker regardait autour de lui. Il avait l'impression que toute la galaxie s'était efforcée de faire partie de l'inauguration officielle de la Base Stellaire Une. Bien que ses collègues de la passerelle et lui aient été bien placés, tous n'avaient pas la même chance. De larges écrans holographiques diffusaient à l'auditoire ce qui se passait sur l'estrade, afin que tout le monde puisse voir l'intégralité de la cérémonie. De plus, elle était rediffusée, tous les autres membres d'équipage restés sur l'Entreprise pourraient y assister sur les écrans du navire. Tucker voyait les immenses drapeaux des différents mondes de l'alliance qui ornaient les murs. Il reconnaissait les emblèmes d'Andoria, Xindi, la Terre et Vulcain et les montra à Sato qui s'était finalement assise dans son siège après avoir testé son Vulcain sur quelques délégués assis à quelques mètres.
"Faites confiance aux Tellarites pour faire la différence", fit Sato, s'expliquant. "Leur drapeau est rond et rembourré. Ce n'est pas un drapeau, c'est un oreiller! Et celui-ci, regardez. Huit côtés. Vous le reconnaissez?"
Tucker cligna des yeux. "Non", répondit-il. "Et il y a tant de peuples, d'espèces, en voici un autre que je ne reconnais pas non plus."
"N'est-ce pas merveilleux?" fit Mayweather en souriant. "La direction de l'alliance des Boomers est supposée être ici. Je n'arrive pas à trouver notre emblème, pourtant."
"Je suis sûr qu'elle est ici quelque part", le rassura Sato. "Avez-vous remarqué la bonne humeur du Capitaine Archer ce matin?"
"J'en ai été étonné". Reed, assis de l'autre côté de Tucker, se pencha pour se joindre à la conversation. "Sa dernière heure en tant que capitaine. Je m'attendais à le voir plus... Je ne sais pas, plus sombre ou quelque chose dans le genre."
Dans l'attente d'une réponse, il regarda Tucker qui leva les bras en l'air, l'air aussi surpris que Malcolm. "Il ne m'a rien dit. Mais il m'a ordonné de venir à la fête ce soir."
"Oh, il vous connaît", fit Reed. "Vous préféreriez recalibrer les moteurs ou subir quelque affreuse torture."
"Eh, je serai là, endimanché au possible", se défendit Tucker. "Au moins je ne serai pas obligé de porter cette tenue de cérémonie stupide." Il tira dessus. Il avait rarement l'occasion de la porter et il devait admettre qu'elle lui allait mal. Il n'avait jamais pris le temps d'en obtenir une autre plus à sa taille.
"Oui, le noeud papillon noir est beaucoup plus confortable", fit pensivement Reed. Tucker ne put s'empêcher de sourire. Reed était la seule personne qu'il connaissait à posséder un smoking. Tucker devait encore en trouver un. "Hoshi? Travis? Vous serez là?"
"Je ne suis qu'une simple enseigne", fit Sato. "Je ne suis pas invitée à la grande fête." Elle sourit. "Je ne vais qu'à la petite, celle qui a lieu dans la salle de bal de la Voie Lactée. Un officier de communications Xindi fort aimable et agréable m'a invitée."
"Elle se fait des amis partout où elle va", fit Mayweather. "Ils tombent tous pour son 'je voudrais pratiquer votre langue'. J'ai obtenu une invitation à une réception organisée par l'Alliance Boomer, alors c'est là que j'irai. Il devrait y avoir de la bonne nourriture, et peut-être quelques personnes que je connais et que je n'ai pas vues depuis longtemps."
"Shh", imposa Sato en tapotant sur la manche de Mayweather pour le faire taire. "Ca va commencer."
Le Commandant Taylor, qui avait remplacé l'Amiral Gardner à la place d'hôte, demanda l'attention de la foule. Les bruits de voix se turent. Tandis qu'elle faisait quelques remarques et annonces d'ouverture, Tucker aperçut Archer et T'Pol debout à côté de Shran et d'Hernandez. T'Pol semblait peu à l'aise dans sa robe Vulcaine.
Tucker fit de nouveau attention au discours au moment où Taylor s'apprêtait à céder sa place. "c'est avec un grand plaisir que je laisse la parole au premier capitaine de Starfleet d'un vaisseau de distorsion cinq, Jonathan Archer."
Tucker et le reste de l'équipage de la passerelle se levèrent comme un seul homme, Mayweather mettant même ses doigts dans sa bouche pour siffler alors que Tucker et Reed applaudissaient à tout rompre. Et ils n'étaient pas les seuls, la salle retentit d'un tonnerre d'applaudissements qui dura plus de deux minutes. Archer attendit nerveusement debout derrière le pupitre en levant les mains en vain pour demander le silence.
"Merci", répéta Archer jusqu'à ce que la foule finisse par s'asseoir en cédant. "Le jour où j'ai lancé l'Entreprise pour sa première mission, je n'aurais jamais imaginé que nous irions aussi loin. Comme vous le savez, le premier contact de la Terre fut avec les Vulcains, nos amis et mentors qui nous ont guidés. Ils sont nos alliés les plus loyaux. Ce premier contact a ouvert nos yeux à une galaxie d'Andoriens, Tellarites, Kreetassiens, Klingons, Xindis et beaucoup d'autres encore, dont beaucoup sont ici avec nous aujourd'hui, trop nombreux pour être tous cités. L'humanité a grandi de ses contacts avec l'univers, de même que l'humanité a touché beaucoup d'entre vous. Aujourd'hui, je suis fier d'être là, le jour où de nombreuses races rencontrées se réunissent ensemble sous la bannière d'une alliance interstellaire des planètes."
La foule applaudit à nouveau, puis Archer reprit.
"Certains se sont opposés à notre alliance. La Terre a été profondément attristée de la montée de Terra Prime, dont la vision ne représentait pas ses sentiments. Si qui que ce soit voulait défier cette alliance, si quelqu'un doutait des capacités de nos espèces à accomplir de grandes choses ensemble, nous n'aurons qu'à lui montrer cette station et les peuples qui vivent et travaillent ici. A partir d'aujourd'hui, pour la première fois, des équipages de tous les mondes de l'alliance travailleront ensemble côte à côte et seront la preuve vivante qu'il est plus profitable de coexister non seulement comme des alliés, mais aussi comme des amis."
La foule applaudit de nouveau.
"J'ai maintenant le plaisir de vous présenter le premier commandant de cette station." Archer fit une pause tandis que Tucker fronçait les sourcils et échangeait un regard avec Reed. "Le nouveau commandant de la Base Stellaire Une est un diplomate expérimenté et un administrateur dont les négociations de traités entre espèces sont légendaires. Cette personne a travaillé étroitement avec toutes les espèces pendant la construction de la station et en sait plus que toute autre personne sur chaque détail de la station, chaque élément de puissance et de défense . Je vous prie d'accueillir l'Amiral Antonin Novotny, le premier commandant de la Base Stellaire Une."
Ses dernières paroles furent noyées dans les cris d'approbation et les applaudissements. De nouveau, Tucker se leva et applaudit. Mais il n'acclamait pas Novotny et sa nouvelle affectation. Il acclamait son capitaine, parce qu'il allait le rester, rester à bord de l'Entreprise, là où était sa véritable place.
Novotny remplaça Archer derrière le pupitre, l'air sévère dans sa tenue de cérémonie malgré son large sourire. Quand il fut possible de l'entendre à nouveau, il énonça les paroles officielles de l'inauguration. "c'est avec un grand plaisir que je déclare la Base Stellaire Une désormais officiellement ouverte." Avant que l'auditoire ne puisse réagir en applaudissant à nouveau, il poursuivit immédiatement. "Si mes chers amis délégués veulent bien se lever et indiquer leur monde."
Il y eut une petite agitation à cette surprise. Tucker observa alors des personnes se lever, s'agiter et converger dans les allées centrales. Il y avait notamment là Archer, T'Pol et Shran, qui ouvraient la marche devant les autres vers le pupitre.
Au signe de tête de Novotny, Archer énonça à forte et distinstible voix. "Terre."
"Vulcain", poursuivit T'Pol, immédiatement enchaîné de "Andoria" par Shran. Tandis que Tucker écoutait et regardait, l'énoncé continuait, paroles prononcées fièrement. "Tellaria". "Kreetassa". "Alliance Boomer." Une à une, dans la salle, chaque espèce ou gouvernement se nomma.
Sato souffla bruyamment pendant que les paroles continuaient la liste, chaque monde prononcé dans sa langue natale par un membre de son espèce.
Tucker savait ce qu'elle ressentait. C'était vraiment une occasion historique. Et bien qu'il sache que l'avenir connaîtrait inévitablement des heurts, tant les intérêts et les peuples rivalisaient entre eux, comment pourrait-il d'ailleurs en être autrement? Aujourd'hui, tous les peuples étaient unis dans une même entente.
Fin de l'épisode.
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