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SAISON 6 VIRTUELLE - Arrieres gardes
 
 
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Ecrit par : Sal
Traduit par : Michele - Laurent
 
V.O. publiée le 20 octobre 2006
V.F. publiée le 16 novembre 2007
 
    Arrieres gardes
 
L'ambassadeur T'Pol avait passé cinq ans à vivre et travailler avec les humains. Sa compréhension de l'espèce humaine avait été aidée par de nombreux concours de circonstances, plus qu'inhabituels pour un vulcain. Depuis sa première rencontre avec le V'tosh K'Tur, en passant par sa dépendance au trellium D, sans oublier le lien particulier tissé avec le commandeur Tucker, indubitablement, elle était dans une situation unique. Pourtant, alors qu'elle scannait la salle du conseil, elle trouvait difficile de définir son humeur au travers de ces expériences. Son regard sonda l'ensemble de la délégation. Les membres de la sécurité Vulcaine étaient calmes, en contraste avec les humains présents. Une sorte d'impression latente, qu'elle ne pouvait définir, traînait dans l'air, résultant de l'atmosphère tendue et d'un étrange pressentiment.
"Ah." Le silence fut brisé par l'arrivée de l'amiral Boone et de son escorte. "Ambassadeur, continua-t-il à voix forte, mes excuses pour mon arrivée tardive."
Il ne donna pas d'explication à son retard de plus de trente minutes, et elle n'en attendait aucune! Les ondes de mécontentement émises par les autres membres de la délégation humaine suggéraient qu'ils n'étaient pas d'accord avec la tactique de l'amiral, et T'Pol se promit d'étudier cette information plus tard. Qu'il s'agisse d'une insulte calculée était évident pour elle, elle l'avait même envisagée. S'il avait été en cours de négociations avec les Andoriens ou les Tellarites, il aurait obtenu la réponse souhaitée, la fin de la rencontre avant qu'elle ne commence. Mais le fait est que personne ne pouvait y trouver un intérêt.
Elle inclina gracieusement la tête, comme si elle était honorée, et s'employa à augmenter la bouffée de satisfaction sur son visage. "Nous vous remercions du temps que vous nous consacrez Amiral, dit-elle calmement, Pouvons nous commencer?"
Ils s'installèrent autour de la table ovale, et T'Pol ouvrit la séance. "Je vous souhaite la bienvenue à l'Ambassade Vulcaine, et j'adresse tous mes remerciements à nos collègues de Starfleet qui ont accepté cette rencontre. Les récents événements sur Proxima du Centaure nous concernent tous, et il semble approprié de discuter des procédures conjointes de sécurité et de ce qui doit être modifié si nécessaire". Elle s'arrêta un court instant, le temps que son regard survole l'assemblée et qu'elle apprécie les réactions."Bien que j'ai organisé cette réunion, je ne suis pas une experte en sécurité, et j'ai demandé au commandeur S'Levan, du conseil de sécurité vulcain, de présider la séance."
S'Levan était un homme grisonnant, une figure aristocratique avec assez d'autorité et de prestance pour imposer silence à toutes les objections que T'Pol devinait sur les traits de Boone, qui s'était attendu à prendre la parole dès son arrivée. L'un des aides de camp de Boone s'adressa discrètement à lui et Boone acquiesça, bien qu'il fut évident qu'il était loin d'être content.
T'Pol s'assit et se prépara à regarder et écouter. Depuis le début, il était dans son intention de laisser la présidence de la réunion, afin de profiter au mieux de cette opportunité. Elle croisa les bras sur sa robe de cérémonie Vulcaine, sereine et impassible, observant ceux qui étaient autour d'elle.
S'Levan focalisa la discussion sur les détails des pratiques de sécurité qu'ils devaient mettre en place, et T'Pol pensa aux instructions du Lieutenant Malcolm Reed. Son expérience serait précieuse en ces circonstances, pensa-t-elle. Contrairement à Boone, il n'aurait jamais sous-estimé le niveau de danger auquel ils faisaient face. Elle identifia clairement ceux de la délégation Humaine qui étaient en désaccord avec eux, mais il y avait une subtile aura de menace venant du jovial amiral et d'aucun de ses subordonnés assemblés autour de lui n'osait aller contre ses dires à haute voix.
Quelle que soit sa position, et malgré son calme, T'Pol réalisa que Boone était mal à l'aise. Elle savait bien que l'amiral pouvait bien être au courant que cette rencontre était un prétexte et que, dans une certaine mesure, elle exposait ses propres intérêts. Aucune de ces réflexions ne transparaissait dans son expression tandis qu'elle continuait à écouter calmement et à observer. Le fait que Boone soit mal à l'aise suggérait un manque de confiance. Elle devrait être capable de se servir de cela.
De l'autre coté de la table, le calme regard de T'Pol fut attiré par celui de l'amiral et avec sa connaissance des Humains, elle reconnut son incertitude et sa colère.
 
******
 
L'air était frais, et T'Pol resserra sa robe autour d'elle pour se protéger de la fraîcheur nocturne pendant qu'elle suivait le chemin sinueux entre les bosquets de fleurs et les arbres. Le parc était calme, la plupart des gens, même en ces temps de paix sur Terre, trouvait aventureux de s'y promener la nuit. Elle fixait la nuit étoilée, tandis que son formidable esprit calculateur essayait de savoir exactement à quelle vitesse et à quelle distance pouvait bien se trouver l'Enterprise.
"Dites-moi, qu'êtes-vous en train de faire?"
Elle ne l'avait pas entendu approcher. Sa voix était glaciale, si étrange par rapport à ce que T'Pol connaissait de cet homme qu'elle resta momentanément sans voix. Elle reprit rapidement ses esprits et se retourna vers lui. "A quoi faites vous allusion Lieutenant Reed?" répondit-elle pour se donner le temps de réfléchir et analyser le nouvel aspect de cet home qu'elle connaissait depuis cinq ans. Quand elle avait reçu un message codé anonyme lui fixant ce rendez-vous, T'Pol savait qu'il s'agissait de Reed. Pendant ses derniers jours à bord de l'Enterprise, elle avait, avec l'aide d'Hoshi Sato, mis au point un code simple leur permettant de communiquer et d'échanger des informations. Il était basé sur une expérience commune, qu'elles espéraient capable de tromper l'ennemi.
"Pas Lieutenant", lui rappela Reed sèchement. Elle comprit que son attitude restait visiblement la même que celle qu'il avait toujours eu, simplement sans cette déférence qu'il montrait avant aux officiers supérieurs. Certes, elle n'était plus son officier supérieur, mais elle était l'ambassadeur de Vulcain sur Terre.
"Je n'avais pas conscience que je devais vous justifier mes actions, Monsieur Reed", le reprit-elle en insistant légèrement sur son titre correct.
"Vous savez que j'enquête sur Boone", fit Reed en s'approchant, le visage éclairé d'une faible clarté. "Je me suis approché suffisamment de lui pour pouvoir l'inquiéter, même s'il n'est pas sûr de l'identité de la personne qui est après lui. Et j'ai tout fait pour que cela reste secret. Si vous êtes directement concernée, il jettera un autre regard sur l'équipage de l'Enterprise. Il saura que j'ai démissionné de mon poste. Même si je me suis assuré que les autorités croient que je suis loin d'ici, et si comme nous le croyons, il est impliqué dans les affaires secrètes de la section pour laquelle j'ai travaillé, alors il connaîtra mon implication précédente et fera la liaison avec Harris, et il en arrivera à la seule conclusion logique." Reed s'appuya contre un arbre, et soudain sa colère disparut. Il semblait simplement épuisé en continuant. "S'il croit qu'il n'a à faire qu'avec vos soupçons, alors il utilisera tout son pouvoir pour vous faire déplacer. Paxton est peut-être mort, mais il reste assez de soutien en faveur de Terra Prime pour qu'il n'ait aucun souci à commanditer un crime. Et vous savez ce que cela signifierait en terme de relations entre la Terre et les espèces aliens qui souhaitent rester de notre côté."
Dans son analyse, elle saisit son inquiétude, et elle comprit finalement que sa colère était due plus à l'inquiétude qu'il ressentait pour elle que pour toute autre considération sur son enquête.
"Je prends toutes les précautions nécessaires", dit-elle pour le rassurer
"D'accord." Il ne semblait pas particulièrement convaincu."Avez-vous des nouvelles de l'Enterprise?" Sa voix se faisait soudain plus impatiente."Comment vont-ils?"
"J'ai rencontré le Capitaine Archer avant qu'il ne parte, il allait bien. Je crois qu'il préférerait nous avoir à son bord."
Il sourit doucement, puis changea de sujet. "Qu'avez-vous fait de Boone?"
T'Pol se souvint de la bravade de Boone lors de la réunion. "Je pense qu'il se doute qu'il est suspect."
Reed acquiesça. "C'est aussi ce que me disent mes sources. Ce qui signifie qu'il devrait bientôt bouger. Je pense qu'il cherche un bouc émissaire, quelqu'un qu'on pourra démasquer et qui lèverait les soupçons qui pèsent sur lui. Sauf s'il sait que cela ne fonctionnera pas forcément avec certaines personnes". Son ton était sinistre, et T'Pol comprit qu'il l'avertissait. Elle commença à répondre, mais baissa soudain la voix quand il leva la main. "Chut", ordonna-t-il brusquement.
Elle haussa les sourcils. Même avec ses capacités auditives supérieures, elle n'avait rien détecté d'inhabituel dans les environs. Après un long moment, Reed commença à se détendre progressivement.
L'instant d'après, Reed poussa brutalement T'Pol sur le sol en lui jetant sa robe sur la tête, une tentative ayant pour but d'embrouiller la cible, comprit-elle, même si elle s'efforçait de rester calme. Si son assassin potentiel était équipé d'une vision nocturne, la tactique de Reed ne pourrait la sauver. Elle entendit le bruit distinctif d'un pistolet phaseur retiré de son étui, suivi du son de vieux tirs traditionnels. Elle entendit ensuite la décharge d'énergie du pistolet phaseur, des mouvements précipités, des bruits de pas d'une retraite, et finalement le silence.
Reed effectua une lente rotation autour de lui-même, puis sortit de la position défensive qu'il avait prise. Il tendit la main vers T'Pol pour l'aider à se relever. "Toutes mes excuses, Ambassadeur", fit-il doucement, "mais je pense que ma théorie vient de se vérifier." Son regard était toujours en vigilance, ses sens en alerte. "Je dois vous raccompagner à l'intérieur, et vite", poursuivit-il en saisissant de la main le coude de la Vulcaine pour l'entraîner avec lui. Comme cela lui était souvent arrivé dans le passé, elle était surprise par la force de ce jeune Humain.
En quelques instants, elle le guida jusqu'au complexe Vulcain et les fit entrer par un passage sécurisé, ignorant le regard étonné de Reed. Elle le conduisit directement à l'endroit d'où elle avait parlé à Archer.
"Cette pièce est-elle sécurisée?" demanda Reed.
"Elle l'est, cependant..." Elle hésita. "Personne dans l'ambassade n'était au courant de mes mouvements. Personne ne savait que je devais vous rencontrer. Je suis... inquiète... de la sécurité ici. Je me suis assurée que personne n'était informé de notre rencontre. Je suis certaine d'avoir quitté le bâtiment sans être détectée."
Reed hocha la tête, visiblement aussi frustré qu'elle. "Vous avez pu être surveillée et suivie même dans l'ambassade. Ce n'est pas particulièrement surprenant." Son expression devint pensive.
"S'ils nous ont vus ensemble, Monsieur Reed, j'ai bien peur d'avoir compromis votre enquête."
"Ils peuvent aussi supposer qu'il s'agit de la rencontre de deux vieux compagnons."
T'Pol se demanda lequel d'entre eux deux était le moins convaincu de cette possibilité.
Reed soupira, se passant la main dans ses cheveux, visiblement dérangé par la tournure des événements. "Il serait peut-être temps de pousser Boone à l'action. Vous allez faire un rapport?"
"Je dois le faire immédiatement", confirma-t-elle. "Qu'allez vous faire?"
"Continuez à creuser. J'essaye de retrouver la trace de Harris, mais il est sacrement bon pour se cacher."
"Vous n'êtes pas sans expérience non plus, Monsieur Reed."
Il cligna des yeux puis haussa les épaules, mais T'Pol sut qu'il était sensible au compliment. "Je ne suis pas mauvais", accepta-t-il mais Harris a vingt ans d'expérience dans ce domaine. Et il a plus d'informations que n'importe lequel d'entre nous. C'est pareil pour Boone." Sa frustration était évidente.
"Je vous contacte si j'apprends quoi que ce soit d'intéressant", l'assura-t-elle.
Il hocha la tête. "Faites attention, Ambassadeur, restez le plus possible dans le complexe Vulcain."
Sèchement, elle répliqua, "Et croyez-vous réellement que j'y serai en sécurité, Monsieur Reed?"
"Plus en sécurité qu'ailleurs, peut-être." Il hésita avant de poursuivre. "Si vous prenez contact avec l'Enterprise..."
"Je leur transmettrai votre bonjour."
Il y eut une courte pause pendant qu'il cherchait ses mots. "Dites à Trip qu'il ferait mieux de faire le nécessaire pour qu'il maintienne l'armurerie en parfait état de marche!"
Elle comprit. "Je suis sûre qu'il fera tout son possible pour garder l'Enterprise en parfait état jusqu'à votre retour."
"Je sais." Brusquement il se redressa, et la fugitive impression d'un jeune homme à qui manquait sa maison et ses amis disparut, remplacée par celle d'un officier sûr de lui. "Appelez-moi si nécessaire", lui dit-il.
"Je le ferai", promit-elle en le raccompagnant sans attendre le regarder disparaître dans la nuit.
 
******
 
"Capitaine, je reçois un message de Vulcain." La voix de l'Enseigne Hoshi Sato était aussi calme qu'à l'habitude, mais le froncement de ses sourcils était le signe de sa surprise, tous les contacts actuels entre la Terre et Vulcain se faisaient à un plus haut degré.
"Je le prends dans mon bureau", Archer ne fit rien qui puisse montrer son propre étonnement ou son inquiétude, mais il ne put retenir un sursaut de surprise quand l'écran s'alluma et que son contact apparaissait. "T'Pau." Il se reprit et continua calmement. "C'est un grand honneur."
T'Pau le coupa rapidement. "Merci, Capitaine Archer, mais permettez moi d'en venir au fait. Vulcain doit vous demander votre aide. Mes représentants ont parlé avec le Commandement de Starfleet qui a accepté notre requête. Mais je préfère vous le demander personnellement."
"Je vous écoute." Il était prudent maintenant, et il ne pouvait déchiffrer l'expression de T'Pau.
"Il y a eu une tentative d'assassinat sur notre ambassadeur sur Terre." T'Pau fit une pause, le temps qu'il mesure toutes les implications de ce qu'elle venait de dire. Archer souffla. "Est-ce qu'elle va bien?" Il n'en avait pas entendu parler.
"La vie de l'ambassadeur a été sauvée grâce à une de ses connaissances humaines." Elle le fixait droit dans les yeux puis releva un sourcil en le voyant sourire. Il avait compris le sous-entendu. Reed. "Il serait dangereux pour elle de rester sur Terre plus longtemps. Un remplaçant a été trouvé et est en route. Nous avons aussi demandé une réunion au sommet sur Betazed. Notre requête, quant à l'Entreprise, est que vous emmeniez notre représentante, l'ambassadeur T'Pol, sur Betazed, et qu'ensuite, vous la raccompagniez sur Vulcain... Cela au moment que vous jugerez opportun."
"Nous serons ravis de vous aider", répondit Archer.
"Merci, Capitaine." Elle leva la main, les doigts écartés en signe Vulcain. "Une vie longue et prospère."
Il lui adressa automatiquement le même geste, une réminiscence de son expérience sur Vulcain lors de leur première rencontre.
"Une vie longue et prospère T'Pau."
Quand l'écran ne laissa plus apparaître que le logo de Starfleet, il soupira. "Mais bon sang, que se passe-t-il?" Puis il sortit de son bureau pour ordonner le nouveau cap et en expliquer la raison à ses officiers.
 
******
 
T'Pol regardait le communiqué. Elle éprouvait une certaine confusion en le lisant. Certes elle aurait été négligeant de sa part de ne pas informer son gouvernement de l'attentat dont elle avait été victime, mais elle ne s'attendait pas à une telle réponse. Elle était rappelée sur Vulcain et un remplaçant était déjà en chemin pour prendre la charge d'ambassadeur. De plus, des arrangements avaient été pris pour son retour sur Vulcain. Elle serait contactée, pour plus de détails, en temps voulu, l'informait le bref message.
L'interphone sonna et une voix atone en sortit. "L'amiral Boone est là." Un instant elle pensa à sa sécurité. Logiquement, Boone était incapable de l'attaquer ici. Qui plus est, elle devrait être capable de récolter des preuves contre lui.
"Dites à l'Amiral de me rejoindre", ordonna-t-elle en se levant pour le recevoir.
Boone avait la même apparence joviale qu'à la réunion de sécurité, mais la subtile aura de menace planait toujours. T'Pol l'invita à s'asseoir."Que puis-je faire pour vous Amiral?" Il haussa les sourcils, et elle réalisa qu'elle avait posé sa question d'une manière plus Humaine que Vulcaine.
"J'ai été désolé d'apprendre que vous aviez été attaquée, Ambassadeur, et j'aimerais savoir pourquoi cela n'a pas été officiellement rapporté aux forces de sécurité terriennes. Ils sont toujours à la recherche des membres de Terra Prime et toutes sortes d'informations seraient bienvenues.
Reed avait raison, pensa-t-elle, Terra Prime aurait le parfait coupable pour porter le chapeau si l'attentat avait réussi. Une organisation moribonde était un bouc émissaire idéal."J'ai rapporté les faits à mes supérieurs, Amiral", répondit-elle. "Ils prendront les dispositions nécessaires."
"C'est un humain qui vous a sauvé, si j'ai bien compris", insista Boone.
"C'est exact."
"Bien", continua Boone, et elle pensa que si elle avait été Humaine, le ton de l'Amiral serait excessivement irritant. "Vous devez nous dire de qui il s'agit, pour que nous puissions le remercier comme il se doit."
"Il s'agissait de ce que vous appelleriez un bon samaritain, je ne crois pas qu'il aimerait que nous parlions de son héroïsme." C'était plus une approximation qu'un mensonge.
"Vraiment." Le scepticisme transparaissait dans sa voix mielleuse. "J'apprécierai de le rencontrer, je pense que nous pourrions avoir quelque chose en commun." Il sourit, claqua ses mains sur ses genoux et se releva."Et bien je sui soulagé qu'il ait été là. Bonne journée Ambassadeur."
Il laissa T'Pol, avec l'impression que sa dernière remarque sous-entendait beaucoup plus que les mots employés. Elle décida de contacter Reed et de l'informer des derniers événements. Il était aussi évident que Boone avait beaucoup plus accès à ses communications qu'elle ne le pensait. Le sentiment d'être espionnée s'accrut.
Pour l'instant, elle devait faire son devoir, et elle se mit à préparer une réunion pour discuter d'un échange culturel qui enverrait des moines bouddhistes au monastère reconstruit de P'Jem.
 
******
 
Sur l'Enterprise, le Capitaine Archer se rendait à la salle des machines, à la recherche de son Premier Officier absent. Il trouva le commandant Tucker et Hess, officiellement nouvel ingénieur en chef, en grande discussion sur une série de plans.
"Commander?" Malgré ses efforts, Archer ne pouvait cacher son exaspération, et l'expression coupable de Tucker ne l'aidait pas. "Je dois vous parler Trip."
"Bien sûr, Capitaine." Il se retourna vers Hess. "Bien, Chef, c'est à vous. Je vous reverrai plus tard." Puis il suivit le capitaine.
"Allons manger un morceau." Archer choisit d'être pratique, il attendrait qu'ils soient installés dans sa salle à manger privée, prêts à déjeuner, pour lui parler de ce qu'il avait en tête. "Vous savez que nous retournons sur Terre pour récupérer T'Pol."
Tucker, la bouche pleine, murmura une réponse affirmative, et Archer continua, le regard amusé et heureux de la façon dont son officier attaquait son repas. Qu'était-il advenu de ces gars, pensa-t-il en se souvenant du temps où Trip et Reed avaient besoin d'un ordre pour manger ou dormir.
"Je pensais à ce qu'a dit T'Pau", continua Archer."Elle a dit que nous devions ramener T'Pol sur Vulcain, au moment où nous le jugerions opportun."
"Ouais..."
"Et bien, il pourrait ne pas être facile de trouver le temps d'aller sur Vulcain avant un certain temps. Et si T'Pol est à bord, elle peut tout à fait redevenir notre officier scientifique. Je voulais juste savoir ce que vous en pensiez." Il retint son souffle. Tucker avait eu des difficultés à laisser la salle des machines, quand il avait accepté de devenir Premier Officier, et il avait tout fait pour être le meilleur. Mais Archer savait très bien que son coeur était ailleurs. Il attendit que son ami prenne conscience de tout ce que sa suggestion impliquait.
Tucker déglutit lentement"Vous pensez à ce que je pense?"
"Et à quoi pensez vous?" lui sourit Archer.
"T'Pol pourrait aussi redevenir votre Premier Officier."
"Elle le pourrait." Archer ajouta consciencieusement"Qu'en pensez vous?"
"Vous rigolez? Capitaine Je serai ravi de laisser ce poste administratif pour les prochaines années." Il remarqua alors l'air sérieux de son capitaine."Qu'est-ce qu'il y a?"
On arrivait à la véritable raison de cet entretien, la progression de Tucker en tant qu'officier. "Vous devriez prendre quelques instants pour réfléchir à ce que vous voulez comme carrière, Commandant." Il avait toute l'attention de Tucker maintenant. "Vous seriez un bon capitaine, Trip, peut être même excellent. En devenir un est en partie le rôle du Premier officier, pas seulement s'occuper des taches administratives, et je pense que vous l'avez déjà compris. C'est la qualité de l'homme. Et quand on y pense, c'est là que réside votre véritable force."
L'expression de Tucker changea. Il avait presque l'air coupable, "Je sais que vous avez raison, Capitaine. C'est juste que... Tant de choses sont arrivées ces deux dernières années. Je voudrais juste pouvoir prendreun peu de temps pour réfléchir. Vous comprenez?"
Archer l'admirait et soupira, C'était profondément vrai, son ami avait suivi un dur chemin depuis la mort de l'enfant. Et peut être que sa volonté de rester dans la salle des machines tenait plus d'une protection émotionnelle que de l'amour de son métier.
"D'accord, je vous rétrograde au rang de Chef Ingénieur. Avec cependant une responsabilité en plus. Vous êtes désormais responsable des revues de performance."
Tucker sourit, visiblement heureux de son sort. "Avec joie, Cap'taine." Puis il fronça les sourcils. "Je me demande comment je vais le dire à Hess."
Archer y avait déjà songé. "Je ne crois pas que cela la traquasse vraiment. Et je m'assurerais qu'elle comprenne qu'elle est automatiquement responsable de la salle des machines si vous êtes absent. Je suggère que vous la nommiez officiellement ingénieur en chef adjointe et que vous lui confiez la responsabilité de la seconde équipe. Cela l'aiderait à mieux prendre les choses en main pour sa carrière, également."
Tucker acquiesça. "Bonne idée, Capitaine. Je vais aller lui en parler tout de suite."
"Non, il n'en est pas question", rétorqua Archer en pointant du doigt le siège que Tucker venait d'abandonner. Comme il le dévisageait dans l'expectative, Archer reprit. "Pas avant que vous ayez fini tout ce qu'il y a dans votre assiette, Monsieur Tucker."
Tucker rit doucement et s'assit. "D'accord M'man."
 
******
 
C'était bientôt la fin du service quand Tucker revint à l'ingénierie, et bien qu'il ne soit pas pressé d'avoir cette conversation, il avait refusé la proposition du capitaine d'être présent. Il s'agissait de sa responsabilité, mais il avait noté la chaleureuse expression compatissante du capitaine.
"Commandant", appela Hess pour qu'il la rejoigne devant une console qui lui posait problème.
"Vous avez trouvé le problème?"
"Je le crois, j'attends le diagnostic final." Elle lui jeta un coup d'oeil et demanda, "Qu'y a-t-il?"
"Nous devons parler", répondit Tucker et il l'entraîna dans un coin tranquille. Une fois installé, il regarda Hess nerveusement avant de commencer. "Ceci n'est pas encore connu de tout le monde, et vous devez le garder pour vous, mais il semble que T'Pol va bientôt rejoindre l'équipage."
Hess était brillante, et elle fit rapidement le rapprochement. "Vous allez redevenir ingénieur en chef?"
"Ouais. Le capitaine vient juste de me le dire. Je suis désolé." A la hâte, avant qu'elle ne puisse parler, il continua. "J'aimerais que vous soyez mon officier en second, et vous dirigerez la seconde équipe, directement et sans avoir à m'en rendre compte. Vous êtes un sacré bon officier ingénieur, Lieutenant, et vous ferez un bon chef."
Elle l'interrompit."Oui, mais pas aujourd'hui."
Tucker hésita. "Non pas aujourd'hui."
Hess eut un sourire authentique bien que teinté d'ironie. "J'aurais intérêt à avoir un bon rapport lors de la prochaine inspection."
"Je n'en doute pas, Lieutenant." Tucker lui sourit, soulagé, tout en s'assurant en son for intérieur que Hess profiterait de la première occasion pour bénéficier d'un avancement mérité.
 
******
 
L'ambassadeur T'Pol avait passé plusieurs jours à attendre patiemment les informations concernant son départ de la Terre. Pendant ce temps, elle continuait, aussi discrètement que possible, d'enquêter sur l'Amiral Boone et ses associés, utilisant des sources auxquelles elle seul pouvait avoir accès. Elle transmettait toutes ses informations au Lieutenant Reed dans l'espoir qu'il pourrait en faire bon usage dans son enquête. Elle ressentait pourtant quelques inquiétudes, consciente que pendant qu'elle était surveillée, toutes ses communications pouvaient être interceptées. Mais les informations qu'elle envoyait étaient cruciales pour l'enquête. Après avoir résumé ses plus récentes découvertes et les avoir codées pour qu'elles ressemblent à un simple et banal échange entre anciens collègues, elle envoya le message.
Elle releva brusquement la tête vers la porte de son bureau qui s'ouvrait. Très peu de personnes pouvaient se permettre d'entrer sans frapper. Ajouté à cela la dernière agression dont elle avait été victime, elle bondit sur ses pieds. Sa main était déjà sur le phaseur dissimulé sous son bureau.
"Ambassadeur T'Pol."
T'Pol fit appel à toute son expérience pour cacher sa surprise. "Soval." Elle hésita un moment. "C'est agréable de vous voir." C'était la vérité, découvrit elle. Pendant les années passées à bord de l'Enterprise, elle avait été le témoin du chemin parcouru par Soval, depuis sa méfiance initiale envers Archer jusqu'à son soutien sans réserve au capitaine. Une fois dépassée son opinion tranchante et peu flatteuse sur l'humanité, lui et T'pol avaient commencé à comprendre que lorsque les Humains avaient commencé leur mission d'exploration, ils avaient aussi initié quelque chose de beaucoup plus important, un changement dans la façon dont les espèces, groupes, planètes et races interagissaient. C'était le début d'une approche commune, qui allait définitivement changer l'équilibre des forces dans cette petite partie de la galaxie. Quelque chose qui les avait mené directement dans l'époque dangereuse qu'ils vivaient actuellement.
Comme à son habitude, Soval attendit tranquillement d'avoir toute son attention avant de parler. "J'étais déjà en chemin pour ici lorsque j'ai appris l'attentat dont vous avez été victime. Le Conseil Vulcain a souhaité que je reprenne de nouveau le poste d'ambassadeur jusqu'à ce que votre remplaçant arrive." Il regarda autour de lui. "Je suis resté enfermé plusieurs jours, nous pourrions peut-être faire quelques pas dans le jardin?"
Immédiatement T'Pol réalisa qu'il avait beaucoup à lui dire et elle lui montra le chemin jusqu'à l'aire protégée du jardin, attendant qu'il s'asseye sur le banc. La blancheur de sa peau et sa lassitude l'inquiétèrent."Vous allez bien?"
Soval pondéra sa réponse. "Je vais... convenablement", répondit-il finalement avant de changer de sujet de conversation. "T'Pau m'a demandé de vous informer qu'elle considérait qu'il était dangereux pour vous de rester sur Terre. T'seren vient d'être désignée comme nouvelle ambassadrice, elle arrivera ici une fois qu'elle aura fini son travail sur Vulcain. Pendant ce temps, je resterai là. J'ai été chargé d'enquêter sur le personnel de l'ambassade et tous les vulcains résidant sur Terre. T'pau a demandé à l'Enterprise de venir vous chercher. Le capitaine Archer vous conduira sur Betazed comme représentante pour une réunion. Il lui a été suggéré qu'il vous raccompagne sur Vulcain, mais au moment qu'il lui conviendra. Cela nous aiderait si vous restiez notre officier de liaison sur l'Enterprise. Toutes les informations que nous obtiendrons passeront par vous et vous nous transmettrez tout ce que le capitaine apprendra. T'Pau insiste sur le fait que cet arrangement soit expliqué au capitaine, nous ne vous demandons pas d'espionner."
"Ce serait une méthode logique pour échanger des informations", acquiesça T'Pol.
"De plus, nous voudrions que vous informiez Archer que nous avons été approchés par les autorités Dénobuliennes. Ils ont reconsidéré leur position et souhaitent ouvrir des discussions avec la Terre. Cependant, ils ne sont pas encore prêts à le faire ouvertement et souhaitent que nous menions les négociations pour eux. Vous serez chargée des pourparlers et garderez votre statut d'ambassadeur pendant cette période. Vous avez toute autorité pour prendre toutes les décisions au nom de Vulcain. Officiellement, vous êtes là-bas pour mettre en place un traité commercial entre Dénobulia et Vulcain. Seul Archer connaîtra la vérité."
"D'autres ont-ils fait les mêmes approches?"
"Non mais ils le feront. Les Romuliens ne seront pas satisfaits de briser toute autre alliance que la leur, Ils veulent s'étendre et conquérir. Il ne faudra pas longtemps pour que les autres races commencent à le comprendre."
"Mieux vaudrait qu'ils le fassent rapidement", insista T'pol.
"En effet", répondit Soval sobrement.
 
******
 
Reed poursuivait sa proie le long de la rue, intrigué et légèrement alarmé du fait que non seulement la femme savait qu'elle était suivie, mais en plus, elle le menait. Pendant un moment, il envisagea d'abandonner la poursuite, considérant que s'il tombait dans un piège, ce serait un moment plus que délicat. La femme jeta un coup d'oeil par-dessus son épaule et s'engouffra dans une allée. Il étudia les diverses options qui s'offraient à lui. Il faisait jour et il était armé. Il allait inspecter l'allée avant de décider ce qu'il ferait. Prudemment, en restant le plus discret possible, il s'approcha du coin de la rue et regarda autour de lui. Il vit la femme qui l'attendait tranquillement.
"Je suppose que c'est moi que vous attendez", lui fit-il remarquer en marchant vers elle. Si quelqu'un avait voulu l'empêcher de l'approcher, avait conclu Reed, ce serait fait depuis longtemps.
"Pourquoi me suivez-vous?" demanda-t-elle.
"Vous travaillez pour Harris."
"Qui?" répondit elle innocemment.
Reed leva les yeux au ciel et s'adossa contre le mur. "Pourquoi m'avez-vous laissé vous suivre?"
La femme répondit"Pour vous transmettre un message de la part d'un ami commun."
"Oh", fit-il de manière indifférente.
"je perds mon temps si vous ne voulez pas l'entendre."
Il laissa échapper un long soupir. "Je n'ai pas de temps à perdre à jouer, Si vous voulez retourner voir notre ami commun et lui dire que vous n'avez pas pu délivrer un simple message, allez-y." Puis il rebroussa chemin.
Cela retint son attention. "L'Enterprise vient pour la Vulcaine, Elle n'arrivera jamais jusqu'à l'embarcadère. Regardez autour de vous."
Elle se déroba devant lui et s'engouffra dans la rue pour disparaître dans la foule.
Pendant un moment, il resta planté dans l'allée, songeant à ce qu'il venait d'entendre. Ce n'était pas vraiment une surprise, pourtant il était surpris de voir que leurs ennemis voulaient toujours la mort de T'Pol, même si celle-ci quittait la terre et ne semblait plus poser un problème.
Il se demanda ce qu'il ignorait d'autre.
Pourquoi était-elle toujours considérée comme un danger?
 
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L'enseigne Travis Mayveather appréciait un repos bien mérité. Il venait d'effectuer deux services d'affilée sur le pont parce qu'ils tentaient de rentrer le plus vite possible sur Terre. Son communicateur résonna comme une fausse note dans son sommeil. Il jura doucement en s'extirpant de sa couche pour répondre.
"Désolée, Travis." La voix de Sato était feutrée. "J'ai un message de votre frère et il veut vous parler immédiatement. C'est au sujet de l'Horizon, il dit que vous en êtes le copropriétaire et il a besoin de votre accord pour une urgence."
"C'est bon Hoshi, passez-le moi." En son for intérieur, il se demandait ce qui se passait, Paul ne l'avait jamais consulté quant au travail, et il n'était copropriétaire que sur le papier, comme leur soeur. Il n'avait pas son mot à dire dans la marche du vaisseau et c'était dans un parfait accord avec son frère. Il accueillit son frère d'un air confus. "Paul?"
"Salut Travis. Comment vas tu?" Paul semblait en bonne santé, un peu plus gros, pensa Travis.
"Bien, merci, tout va bien,, est-ce que le vaisseau va bien?
"Oui, tout va bien. Oh, et Lisa te salue" Paul fit une pause et attendit de voir sur le visage de son frère qu'il comprenait. Lisa, la Boomer qu'il avait rencontrée pendant la mission sur Proxima du Centaure, et qui gérait leur réseau. "J'ai quelques informations sur le travail à échanger, mais ça fait longtemps que nous ne nous sommes pas parlés face à face. Tu as une tablette informatique à portée de main?"
"Bien sûr." Mayweather tenta de ne pas faire voir son excitation, conscient qu'ils étaient sur un canal non sécurisé et que toutes les informations transmises par son frère pouvaient compromettre non seulement son frère, mais aussi tous les Boomers. Il attrapa une tablette.
 
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Archer, Sato, Mayweather, et Tucker firent irruption dans le bureau d'Archer. Collins et Weber n'étaient pas invités à cette réunion. Pour Archer, ils n'étaient pas encore assez fiables, et pour cette mission, il avait besoin d'être absolument sûr de son équipe.
Collins avait prouvé sa valeur pendant l'enquête sur les sabotages, mais même ainsi, la situation était trop risquée pour y inclure quelqu'un qu'il ne connaissait pas suffisamment. Elle était également vigilante et il avait été averti par Tucker qu'elle s'était plongée dans tous les rapports de l'équipage, passés et présents. Il y avait sûrement une excellente raison logique à cela, se disait-il, mais jusqu'à ce qu'il en sache plus sur elle, il y aurait des moments comme ceux là, où elle serait tenue à l'écart.
Quand ils furent tous installés aussi confortablement que possible, le capitaine commença. "Travis, pourquoi ne présenteriez-vous pas la situation?"
L'expression de Mayweather était grave. "Les Boomers nous ont transmis des informations. Il va y avoir une autre tentative d'assassinat contre T'pol. La sécurité de Starfleet a organisé son transport depuis l'ambassade Vulcaine jusqu'au spatioport. Les Boomers ne connaissent pas tous les détails, mais leurs sources confirment que quelque chose est prévu en chemin."
"Ce qui veut dire", l'interrompit Archer, "que nous devons trouver une autre façon pour T'Pol de quitter la Terre."
"Est-ce qu'elle le sait?" demanda Tucker.
"Pas encore, admit Archer, mais nous sommes assez sûrs que quelqu'un pourra l'intercepter avant que l'agent du commanditaire ne s'en charge."
Tucker sourit. "Quelqu'un de pas très grand, brun et généreux?" ironisa-t-il.
"Je lui dirai que vous avez reconnu qu'il était généreux", sourit Sato, les yeux noirs brillant de joie tandis qu'elle gardait l'air sérieux.
Mayweather ajouta un commentaire de son cru. "Et je lui dirai que vous avez dit qu'il était petit."
"Ça va", protesta Tucker.
Archer leur laissa un moment pour qu'ils se sentent rassurés, comme il l'avait été un peu plus tôt, du fait que Reed pourrait protéger T'Pol, puis il ramena les problèmes sur le tapis. "Des idées et des propositions?" demanda-t-il.
"Le téléporteur", suggéra Sato.
Tucker secoua la tête. "Cela ressemble à la meilleure solution, mais la sécurité laisse à désirer. Tous ceux qui peuvent avoir organisé cela auront prévu ce que nous pourrions faire contre eux au cas où. Je pense qu'il fait trouver quelque chose de moins repérable."
Mayweather et Sato le fixèrent.
"Qu'est-ce qu'il y a?" demanda-t-il.
Archer sourit. "Vous avez eu l'air aussi suspicieux que Malcolm pendant un moment", expliqua-t-il.
"Et bien, si vous voulez s'insulter, je garderai mes idées pour moi."
Ils s'esclaffèrent et Mayweather revint à la discussion principale. "Je pense que nous devrions lancer les deux nacelles en expliquant qu'il s'agit d'un test, pour que l'équipage ne se pose pas trop de questions."
"C'est bon pour moi", accorda Tucker.
Sato ajouta sa note. "Nous pouvons encore plus brouiller les pistes en prévoyant des passages des nacelles sur les colonies lunaires ou sur la station Jupiter, partout où l'Enterprise serait susceptible de la récupérer."
Tucker sourit. "Je sais. On pourra la ramener dans le vaisseau cellulaire"
Archer fronça les sourcils. Ils travaillaient sur la technologie Suliban depuis presque quatre ans et ils n'étaient pas plus avancés. Ils l'avaient gardé secrète, Forrest avait beaucoup insisté là-dessus au temps de la capture de ce vaisseau, et Archer n'avait eu aucune raison de remettre cet ordre en question. Même, et surtout, maintenant. Heureusement, le hangar où il était rangé n'avait pas été endommagé pendant l'attaque et personne à Starfleet ne s'en était inquiété.
"Le système de camouflage n'est toujours pas très fiable." Archer prit note de l'avertissement. "Et si nous sommes vus, nous perdrons un avantage tactique majeur."
"C'est vous qui décidez, Cap'taine", fit Tucker. "On peut faire le voyage avec les nacelles."
Ils furent tous attentifs à sa décision.
Archer se décida. "Hoshi, créez autant de confusions que possible dans toutes les directions. Travis, Trip, vous organisez les départs des nacelles, puis travaillez sur le vaisseau Suliban, vous partez tous les deux. Je piloterai l'une des nacelles et Collins l'autre. Des questions?" Il regarda autour de lui, vit leurs visages résolus et eut sa réponse. "Au boulot. Nous n'avons pas beaucoup de temps."
Alors que Tucker partait avec les autres, Archer lui prit le bras pour qu'il reste. Devant son regard interrogateur, il s'expliqua. "Si vous voyez Malcolm, essayez de le convaincre de revenir à bord. Cela devient trop dangereux et j'ai vraiment besoin de quelqu'un en qui je puisse avoir confiance pour assurer mes arrières." Sa défiance envers Collins était sous-entendue.
Tucker acquiesça. "Je ferai de mon mieux, Cap'taine, mais vous connaissez Malcolm, ce n'est pas le genre à vouloir partir avant d'avoir fini un boulot."
Comme ils sortaient, Archer vit Collins qui venait vers eux, son expression indiquant son étonnement tandis qu'elle scrutait les visages de ceux qui quittaient la pièce. "je vous présente mes excuses capitaine, je n'étais pas au courant d'un réunion des officiers."
Archer était quelque peu mal à l'aise. "C'était informel, Lieutenant, juste une... conversation." Il tenta de changer de sujet. "Nous allons prendre les nacelles pour les tester avant de rejoindre la Terre. Cela vous donnera la possibilité d'exercer vos talents de pilote."
"Je vois, Monsieur." La voix de Collins était froide, "Et cette décision a été prise pendant votre dernière conversation."
Archer retint un soupir. Il réalisa qu'il n'avait pas vraiment bien évalué sa réponse et qu'il n'y aurait pas de façon courtoise de s'en sortir.
"Je ne savais pas que je devais vous justifier mes actions ou mes décisions, Lieutenant." Son ton léger modérait ses paroles, mais il surveilla sa réaction, réalisant qu'elle était à la fois mécontente et suspicieuse.
Il mit fin à cette rencontre. "Rompez."
 
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T'Pol attendait dans le hall d'entrée de l'ambassade Vulcaine. Soval était à ses cotés, ils restaient silencieux en attendant que le transport arrête devant les portes. La présence des membres de la sécurité Vulcaine les empêchait d'échanger leurs dernières préoccupations. Pour l'instant, elle soupçonnait tout le monde, Soval était le seul à qui elle faisait confiance.
De toute façon, pensa T'Pol, tout avait déjà été dit.
Une fois passées les portes de l'ambassade, les forces de sécurité terrienne insistèrent pour prendre en charge le contrôle du convoi et sa sécurité personnelle jusqu'à ce qu'elle soit en sécurité dans le spatioport. Son assistant avait tenté de l'accompagner, mais elle avait refusé sa présence. Si le pire devait arriver, l'informa-t-elle, il serait illogique que plus d'une vie soit perdue. Il avait accepté son raisonnement, même s'il était inquiet. Silencieusement, elle avait aussi admit que, en dépit du fait qu'elle n'avait jamais eu de raisons de douter de sa loyauté, le moment serait mal choisi pour le mettre à l'épreuve.
Soval s'inclina vers elle. "Je vous souhaite un bon voyage, Ambassadeur T'Pol. Une vie longue et prospère."
"Une vie longue et prospère", répondit-elle avant de quitter l'immeuble sans se retourner. Si elle l'avait fait, elle aurait vu le bref spasme qui déforma son visage et avait disparu tout aussi vite.
"Madame." L'officier en uniforme lui tendit la main pour l'aider à monter dans le véhicule. Elle accepta l'aide inutile et s'assit sans excès de mouvement, regardant droit devant elle alors que la voiture s'introduire dans le trafic des rues de San Francisco.
 
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En même temps, deux pâtés de maison en avant du convoi, l'embuscade était prête. T'Pol vit le véhicule massif qui déboucha d'une rue annexe, leur coupant la route, et qui les fit s'arrêter. A l'arrêt, une flopée de portes s'ouvrirent et claquèrent avant que l'homme assis à côté d'elle ne tire son arme et la pousse à terre, le poids de son corps la maintenant immobile. C'était inconfortable, non seulement physiquement, mais aussi parce qu'elle avait conscience que cet étranger risquait sa vie pour la protéger.
Les portes s'ouvrirent brutalement. U moment plus tard, il y eut un tir de phaseur paralysant et le poids sur elle devint celui d'un corps inconscient. Il y eut un bref moment de calme et le poids fut enlevé.
Calmement, bien que légèrement secouée, elle s'assit en face de deux personnes, cagoulées, rendant toute identification impossible.
L'une d'elles parla. "Sortez de la voiture, Ambassadeur. Pas de mouvements brusques, et gardez vos mains bien en vue."
T'pol obéit. Elle supporta calmement l'indignité d'être fouillée en quête d'armes, sa seule réponse après qu'on lui ait soustrait son phaseur Starfleet étant un haussement de sourcils. Elle fut alors jetée sans ménagement dans un taxi qui venait de s'arrêter à leur hauteur, ses kidnappeurs l'encadrant et lui agrippant fermement les bras.
La voiture roula quelques minutes, puis ils s'arrêtèrent et changèrent de taxi. Ils changèrent deux autres fois de véhicule et de direction, si bien qu'elle ne savait plus très bien où elle était ni où ils voulaient l'emmener. Son escorte ne perdait pas de temps à discuter avec elle, et elle ne tenta pas non plus d'entrer en communication. Finalement, elle fut transférée dans un véhicule ordinaire où son escorte ne la rejoignit pas. Elle les vit au contraire s'engouffrer dans un autre taxi où se trouvait, si ses yeux ne la trompaient pas, une femme brune portant une robe Vulcaine identique à la sienne.
La voiture s'inséra dans le trafic et elle resta silencieusement assise à l'arrière. Dans son for intérieur, elle était pratiquement sûre que ses ravisseurs ne voulaient pas lui faire de mal. La logique aurait voulu dans ce cas qu'ils la tuent immédiatement. Le luxe de précautions prises pour masquer leur fuite suggérait une autre explication. Sa théorie se vérifia quand la voiture s'arrêta devant une porte de garage ouverte avant d'y pénétrer.
Le moteur s'arrêta et le conducteur s'exprima. "Jusqu'ici, tout va bien."
"Monsieur Reed." Elle le reconnut tandis qu'il se tournait vers elle.
Il s'excusa. "Je suis désolé de ne pas avoir pu vous informer de ce qui allait se passer, mais il était plus sûr que le moins de personnes possible soit au courant."
"Vous avez visiblement bénéficié de beaucoup d'aide." Elle ne put dissimuler la question implicite.
"Oui", répondit-il, mais il ne s'étendit pas. Elle n'insista pas.
"Il s'agissait d'une opération risquée, Monsieur Reed. Je pense que vous aviez vos raisons pour passer à l'action."
"J'ai été averti qu'un attentat contre vous se préparait sur le chemin du spatioport. Je n'y croyais pas tout à fait, mais je ne voulais prendre aucun risque. Cela pouvait aussi être une ruse pour me forcer à me découvrir, je n'en suis pas sûr. En tout cas, vous détenez suffisamment d'informations pour être une menace et donc une cible", conclut-il.
"Et maintenant?"
"Maintenant, je vous accompagne au lieu de rendez-vous. Ceux de l'Enterprise doivent y être, maintenant." Il consulta sa montre. "Nous avons trente minutes et vous devez vous changer". Il prit une pile de vêtements sur le siège et lui tendit. "Je vous attends devant la porte."
T'Pol considéra le tas de vêtements avec un haussement de sourcils. Il y avait un pantalon peu recommandable, une chemise informe, de vieilles chaussures et une casquette. La garde-robe idéale pour un ambassadeur vulcain sur Terre, s'amusa-t-elle. Si cela la faisait sortir de ce guêpier en sécurité, cependant, elle était plus que partante pour porter ce déguisement. Rapidement, elle se changea.
Quand elle le rejoignit, elle s'aperçut que Reed s'était également changé. Dans la pénombre, ils pouvaient passer pour deux adolescents, surtout quand Reed lui tendit l'une des cigarettes peu recommandables qu'il tenait. Après avoir vérifié les alentours, ils se mirent en route. Elle s'assura que sa casquette cache bien ses oreilles et elle essaya d'imiter sa démarche, consciente que son allure habituelle ne serait pas appropriée.
"Vous retournez sur l'Enterprise?"
"Pas encore." Sa réponse était laconique et T'Pol réalisa qu'il ne voulait pas en parler. Elle garda ensuite le silence.
Ils marchèrent jusqu'à un parc, y pénétrèrent par la grille centrale et gagnèrent la place centrale du lieu. Grâce à son ouie exceptionnelle, elle entendit le juron murmuré par Reed.
"Y a-t-il un problème?"
"Ils devraient être là depuis..."
Il fut interrompu par l'ouverture, au milieu de nulle part, d'une porte, et l'apparition du visage souriant de Tucker; "Quelqu'un veut faire un tour?"
"Trip, Dieu merci. Avez-vous réussi à faire disparaître une partie de votre corps, cette fois-ci?" Ils s'approchèrent du vaisseau cellule Suliban, et comme si Reed ne pouvait pas s'en empêcher, il adressa un large sourire à Tucker, puis à Mayweather qui était assis au poste de pilotage. T'Pol inclina à peine la tête pour les remercier, mais elle était aussi ravie de les revoir.
"Eh, vous aviez promis d'arrêter de vous moquer de moi à ce sujet." Puis Trip sourit à nouveau. "Prêt à rentrer à la maison?"
Reed secoua la tête. "Je suis ici simplement pour m'assurer que T'pol sera en sûreté. Je n'ai pas encore fini, ici."
Tucker redevint sérieux. "Le Capitaine est inquiet pour vous, Malcolm, Bon sang, on s'inquiète tous pour vous!"
Reed secoua la tête. "Tout ira bien."
Mayweather et Tucker grognèrent en l'entendant, mais Tucker eut la présence d'esprit de ne pas insister. "Drôle d'uniforme, T'Pol", dit-il en reportant l'attention sur elle. "Pas vraiment réglementaire!"
Elle haussa les sourcils. "Exact, mais remarquablement confortable. Je vais sûrement l'inclure dans ma garde-robe."
Elle entendit la remarque murmurée par Reed. "Elle recommence à plaisanter", ainsi que la réponse de Tucker, "il y a trop longtemps qu'elle fréquente des Humains."
Mayweather les interrompit, "Je déteste avoir à dire cela, messieurs mais nous n'avons qu'une fenêtre de quarante minutes et il ne nous en reste que dix."
T'Pol se tourna vers Reed. "Merci, Monsieur Reed. J'espère que votre enquête sera fructueuse très bientôt."
"Je l'espère", répondit-il avant de saisir la main que Tucker lui tendait.
"Prenez bien soin de vous, d'accord? Et rentrez vite à la maison."
"Dès que possible, Trip, Portez vous bien, tous."
Reed recula à une distance de sécurité et regarda la porte se refermer, le séparant de ses amis. T'Pol était en sécurité et retournait sur l'Enterprise, là où était sa place. C'était le plus important. La pelouse et la végétation environnante se couchèrent et un long sifflement traversa l'atmosphère tandis que les moteurs de la navette se mettaient en route et que le vaisseau quittait le sol. Mais Reed resta longtemps dans le parc, et quand il s'en alla, ce fut le coeur lourd.
 
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Plus tard, habillée de façon plus appropriée, T'Pol rejoignit le Capitaine Archer dans sa salle à manger. Ils mangèrent ensemble dans le calme, comme ils l'avaient souvent fait au cours des premières années de leur mission. T'Pol songea que le silence, s'il avait souvent été signe de malaise autrefois, était désormais celui que l'on partage entre des amis qui éprouvent un respect mutuel.
Pendant qu'ils finissaient leur repas, la conversation porta sur les événements récents, et T'Pol l'informa de ses découvertes et de ce qu'elle savait de celles de Reed. Elle passa sur la requête des autorités Vulcaines. Elle s'en trouvait honorée tandis qu'Archer souriait.
"En fait, T'Pau a dit que nous devions vous raccompagner sur Vulcain à notre convenance, et il semble que cela ne soit pas possible avant un certain temps. D'ici là, que penseriez-vous d'occuper le poste de Premier Officier ainsi que celui d'officier scientifique?
Elle leva un sourcil. "J'avais cru comprendre que le Commandant Tucker était Premier Officier." Rien dans le ton de sa voix ne suggérait une quelconque inquiétude à reprendre ce poste au commandant, ni sa surprise quand Archer éclata de rire et secoua la tête.
"Trip est ravi à cette perspective, il a hâte de redevenir Chef Ingénieur."
"Il serait illogique de ne pas occuper un poste adéquat pendant mon séjour à bord, capitaine."
Archer sourit et commença à parler mais fut interrompu par la voix de Sato dans le communicateur. "Capitaine, nous avons reçu l'autorisation de quitter les docks spatiaux."
"Merci Hoshi, nous arrivons."
Ils se dirigèrent vers la passerelle, et T'Pol ressentit un curieux sentiment de paix en sortant de l'ascenseur pour aller prendre sa place habituelle à la console scientifique. Elle regarda autour d'elle et vit les sourires de ceux qu'elle connaissait. Ils appréciaient réellement son retour. Tucker souriait tellement qu'il s'attira un lever de sourcil. Il haussa les épaules en réponse et reporta son attention sur la console d'ingénierie. Son attention fut attirée par le regard inquisiteur de Collins. Le capitaine lui avait seulement dit son nom et son poste, mais elle pensait qu'il ne l'appréciait pas. Le regard de l'officier tactique rappela à T'Pol le souvenir de Reed. Elle espérait simplement qu'elle n'avait pas compromis la sécurité de Reed et l'avancée de son enquête. Se rappelant vivement qu'elle n'avait aucun contrôle sur cela, elle commença à travailler.
Ils glissèrent doucement hors des amarres spatiales. Ils eurent l'air de tous souffler de soulagement quand ils furent de nouveau libre, dans l'espace.
"Programmez un itinéraire pour Betazed, Monsieur Mayweather, distorsion trois." Archer regarda autour de lui et ressentit un sentiment de satisfaction en voyant son officier scientifique.
"En voici une de retour", pensa-t-il. "En avant toute, Enseigne."
Fin.
 
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