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Amère récolte
 
Ecrit par : Kathy Rose
Traduit par : Laurent
V.O. publiée le 03 février 2006
V.F. publiée le 27 octobre 2006
 
            Amère récolte
 
L'Enseigne Travis Mayweather, assis aux commandes du vaisseau Entreprise, regardait l'écran principal avant lui. Une planète luxuriante, vert-bleu, tournait paisiblement. De fins nuages blancs se dissolvaient dans l'atmosphère de la planète comme les volutes fibreuses d'une barbe à papa.
Mayweather secoua la tête. Il avait vraiment besoin de vacances, vue la fréquence de ses rêveries éveillées. Non seulement l'Entreprise venait fournir de l'aide à la colonie d'Arctura III, mais le personnel du vaisseau allait aussi avoir l'occasion de passer quelque temps sur la planète pour se détendre.
Non pas qu'il y ait grand chose à faire. Arctura III était une colonie agricole et il n'y avait pas beaucoup d'animations modernes sur la planète. Mais peut-être pourrait-il faire quelques randonnées et escalades. Et si rien de cela ne pouvait se faire, il y avait toujours le pique-nique que le Commandant Tucker projetait.
Un pique-nique. Pittoresque, pensa Mayweather. Et probablement très relaxant dans le genre rester assis par terre à ne rien faire. L'idée de manger à l'extérieur en plein air sur le sol d'une planète était réellement quelque chose de nouveau pour lui, sachant qu'il avait passé la plus grande partie de sa vie à bord de navires spatiaux plutôt que sur des planètes.
Il espérait juste ne pas s'ennuyer. Tout ce qu'il faisait était depuis quelque temps ennuyeux, toujours les mêmes tâches encore et encore, et peu d'occupations autres que ses devoirs de pilote. Oh, bien sûr, il semblait y avoir des urgences à chaque nouveau changement de cap, mais il n'était mis à contribution que trop rarement à son goût.
Il avait parfois l'impression de servir moins dans Starfleet qu'auparavant, comme membre d'équipage de l'Horizon, le cargo de sa famille. Starfleet semblait, au moins de l'avis de Mayweather, favoriser la spécialisation. Une fois que vous étiez catalogué avec une étiquette, vous pouviez oublier toute autre opportunité pour des années.
Le Capitaine de l'Entreprise était un bon exemple. Jonathan Archer en avait été nommé capitaine quand le vaisseau avait été lancé. Plus de quatre ans plus tard, il en était toujours capitaine. C'était parfait pour le Capitaine Archer, supposait Mayweather. Archer n'avait jamais fait caché le fait qu'il était d'abord et avant tout un explorateur. Cet homme faisait ce qu'il aimait. Il avait vu à quel point le capitaine avait été malheureux à l'idée qu'il allait prendre le commandement de la Base Stellaire Une. Il aurait probablement été très déstabilisé si cela s'était vraiment réalisé.
Mayweather savait exactement ce qu'il aurait ressenti. C'était exactement ce qu'il ressentait maintenant. Il ne pouvait pas s'empêcher de se demander s'il aurait jamais d'opportunités pour se sortir de sa position actuelle.
Et finalement, il y avait eu Gannet. Il n'avait pas compris à quel point elle comptait pour lui jusqu'à ce qu'elle ait disparu. Et son désespoir après sa mort était renforcé par sa conviction qu'il était d'une façon ou d'une autre en partie responsable de ce qui lui était arrivé. S'il n'avait pas été dans Starfleet, menant la jeune femme à s'inquiéter pour lui, peut-être n'aurait-elle pas été impliquée dans le désastre de Terra Prime et tout ce qui était arrivé à cause de cela.
Une partie de lui se rendait compte qu'il ne faisait que ressasser ces idées noires en lui-même, mais cela ne le soulageait pas des remords qu'il éprouvait. C'était encore une autre raison de s'abrutir au travail pour éviter d'en rêver.
La voix d'Archer le fit sursauter et sortir de sa rêverie noire. "Allons, Travis", fit Archer, un pied sur le niveau supérieur de la passerelle, en route vers l'ascenseur. "Vous pilotez la première nacelle pour la planète."
Mayweather laissa les gouvernes à un officier suppléant et suivit Archer dans l'ascenseur. Le capitaine le congratula d'un large sourire en appuyant sur le panneau de configuration pour fermer la porte et les envoyer vers le hangar aux nacelles.
"Je ne sais pour vous, Travis", fit Archer. "Mais cela va me faire le plus grand bien de sentir enfin un peu la terre ferme sous mes pieds."
Mayweather haussa les épaules avec bonhomie. "Si c'était possible, Monsieur, je préfèrerais quelque chose comme quatre vingt pour cent de la gravité terrestre."
Archer rit. "C'est vrai. Votre père maintenait toujours la gravité artificielle un peu légère sur l'Horizon, n'est-ce pas? Vous m'aviez raconté qu'il disait que cela lui mettait un... un..."
"Un ressort sous ses pieds", acheva Mayweather.
Archer hocha la tête. "Et bien, Arctura III possède une gravité presque semblable à la Terre. Je ne pourrai sans doute pas faire la différence, mais vous en serez probablement capable."
"Peut-être, Monsieur", répondit Mayweather évasivement.
A l'intérieur du hangar aux nacelles, ils rejoignirent le reste de la première équipe à descendre sur la planète. Le commandant T'Pol était là, de même que le Commandant Tucker et le Docteur Phlox. Pendant qu'Archer rejoignait les trois autres, Mayweather grimpa dans la nacelle et prit la place du pilote. Il entendait les conversations de ses collègues pendant qu'il préparait le lancement.
"Dès que j'aurai parlé au chef de leur hôpital, j'établirai un programme pour aller voir tous ceux qui auront besoin de traitement médical", annonçait Phlox à Archer en montant dans l'appareil.
"Vous vous attendez à des problèmes particuliers?" demandait Archer en s'asseyant dans l'un des sièges situés juste derrière Mayweather.
"Je n'en ai aucune idée", répondait Phlox. "Ils nous auraient notifiés quoi que ce soit de sérieux, mais avec une population de cent mille habitants et très peu de docteurs, dont la plupart sont des généralistes, on peut penser qu'il devrait y avoir au moins quelques cas qui exigent mon attention, hmmm?"
"Ce qui semble les préoccuper au plus haut point, c'est leur équipement agricole", fit Tucker en s'installant en face de Phlox sur l'une des banquettes.
T'Pol, à la console auxiliaire derrière Mayweather, se retourna vers Tucker, un sourcil levé. "Arctura III est principalement une colonie agricole", lui fit-elle remarquer. "Il est logique que le fonctionnement optimal de leur équipement soit important aux yeux des habitants de la colonie."
Tucker lui accorda ce point d'un hochement de tête.
"Officiellement, Starfleet fournit de l'aide à la demande de la colonie", précisa Archer. "La raison officieuse est que les voies de communication doivent être maintenues avec les Humains qui ont établi des colonies loin de la planète mère."
"Vous voulez dire pour les tenir en laisse", l'interrompit Tucker.
Archer prit un air agacé en le regardant. Se penchant en avant vers Mayweather, il ajouta, "si vous êtes prêt, Travis, allons-y."
 
**********
 
Le capitaine était parti parler avec l'un des administrateurs de la colonie. T'Pol et Phlox était partis pour l'hôpital. En l'absence de quoi que ce soit d'autre à faire, Mayweather décida de suivre Tucker. D'habitude dans de telles situations, il restait près de la nacelle par précaution pour calmer la curiosité des habitants locaux. Cependant, les gens d'ici étaient Humains, et qui plus est, partis depuis peu de temps de la Terre. Il ne devrait donc pas y avoir de problèmes.
Du moins, c'est ce qu'il pensait. Pendant qu'ils roulaient dans un véhicule tout terrain, les pensées de Mayweather revinrent à la froideur de leur accueil. Seuls un administrateur planétaire, un docteur de l'hôpital et un contremaître d'usine les avait rencontrés sur le site d'atterrissage. Le docteur avait semblé heureux de les rencontrer, mais les deux autres hommes avaient agi comme s'ils avaient de meilleures choses à faire.
Le contremaître d'usine les emmenait visiter une usine de fabrication d'équipement agricole. Mayweather écoutait Tucker qui essayait de récupérer des informations par ses nombreuses questions, mais tout ce qu'il recevait, c'était des réponses courtes, sans aucun détail. Malgré la nature joviale de Tucker, il semblait ne pas parvenir à ce que l'homme se confie.
"Alors, du peu que vous m'en avez dit..." La voix de Tucker s'estompa. "Euh... Je suis désolé. Comment m'avez-vous dit que vous vous appeliez?"
Le contremaître, qui avait gardé le regard fixé tout droit sur la route, targua Tucker d'un regard glacial. "George Smith." Puis il reporta de nouveau son attention sur la route.
Tucker lança à Mayweather un regard exaspéré avant de repartir à la charge. "Du peu que vous m'en avez dit, George, il y a un problème avec la résistance d'un des alliages que vous utilisez."
Smith hocha la tête brusquement. "C'est ça", répondit-il. "Nous avons assemblé l'équipement comme nous l'avons toujours fait, mais ces derniers mois, certaines des pièces sont devenues cassantes à peine quelques semaines après avoir été fabriquées."
"Pouvez-vous me donner des exemples?"
"Une commande principale de puits qui casse en opération. Un foret qui se déforme d'un coup avant de casser. Des panneaux extérieurs de tracteurs qui montrent une usure extrême alors qu'elles devraient encore être neuves, même après vingt ans d'utilisation!"
La véhémence du ton de l'homme déconcerta Tucker. Mayweather regarda l'ingénieur d'un air interrogatif. Tucker secoua la tête légèrement et roula des yeux avant de reporter son attention sur Smith. "Et bien, j'imagine que le problème pourrait provenir de la qualité des pièces que vous importez."
Smith adressa un regard incrédule à Tucker. "Les pièces que nous importons?" Il répéta deux fois cette phrase. "Certainement pas! Nous n'importons rien du tout. Nous sommes totalement autosuffisants. Nous ne demandons rien que nous ne sachions faire par nous-même, et pour nous-même. Nous extrayons même le minerai dont nous avons besoin pour les pièces de métal."
La fierté indubitable de ses paroles toucha Mayweather. Elle ressemblait fortement à l'attitude d'autosuffisance de ceux qui, comme sa famille, travaillaient dans des cargos spatiaux. Soit vous faisiez avec ce que vous aviez, soit vous vous en passiez. C'était aussi simple que cela.
Devoir demander de l'aide extérieure devait être une honte pour ces colons, comprit Mayweather avec un sentiment d'empathie. C'était comme d'admettre qu'ils ne pouvaient pas faire quelque chose tout seuls. L'accueil froid qu'ils avaient reçu était maintenant complètement clair. De sa propre expérience à bord de l'Horizon, Mayweather savait que la fierté des colons leur ferait accepter encore plus difficilement l'aide dont ils avaient besoin.
 
********
 
L'hôpital d'Arctura III était moderne et propre, mais, Phlox devait l'admettre, limité à l'essentiel. Il n'y avait aucune décoration superflue comme des plantes ou des tableaux, qui aidaient à remonter le moral des patients. L'équipement se limitait à un environnement stérile qui encourageait les patients à récupérer aussi rapidement qu'ils le pouvaient, dans le seul but qu'il ressortent dès que possible.
"A quoi pensez-vous?" demanda le Docteur Jones, homme mince aux cheveux grisonnants, la cinquantaine.
Travailler dans le programme interespèce d'échange médical avait appris à Phlox à faire montre de diplomatie. Il fut donc capable de répondre au docteur avec une honnêteté délicate. "Cela semble très... efficace."
"Je sais", répondit Jones avec le sourire, ni dupé, ni offensé par la réponse de Phlox. "Cet endroit semble très froid pour s'occuper de gens malades."
"Et bien..." commença Phlox, avant d'être brusquement interrompu par T'Pol qui l'accompagnait dans cette visite de l'établissement.
"L'environnement esthétique serait à revoir", fit-elle. "Chez les Humains, une présentation agréable facilite souvent le processus de guérison."
Jones hocha la tête. "C'est vrai. Mais nos ressources sont limitées et il y a tant à faire", répondit-il. "Nous sommes satisfaits de pouvoir au moins fournir les meilleurs soins médicaux possibles sur Arctura III."
Phlox détourna la conversation vers des cas médicaux inhabituels que Jones avait rencontrés sur la planète. Il eut le plaisir de constater qu'ils n'avaient pas vraiment besoin de ses services ici. D'une part, les colons avaient maintenu un bon niveau d'immunisation après leur installation. De plus, il n'y avait aucune nouvelle maladie associée à la planète, bien qu'il existe une forme de vie insectoïde venimeuse. La plupart des difficultés médicales étaient le résultat d'accidents liés au travail. L'agriculture était toujours une occupation dangereuse, à l'extérieur et par tous les temps, et aussi avec des équipements lourds comme des tracteurs.
"Il n'y a pourtant aucun produit chimique", fit Jones. "Toute l'alimentation cultivée ici est biologique. Cela contribue à la bonne santé générale de la population. C'est aussi une des raisons de la création de cette colonie, afin de vivre une vie sans technologie inutile."
Phlox hocha la tête en compréhension, mais ne répondit rien. T'Pol et lui se contentèrent de suivre Jones dans un couloir. Le docteur de la colonie continua de parler de la vie sur la planète.
Jones les mena jusqu'à la salle d'attente des patients. Plusieurs personnes étaient assises sur chaises aux dossiers droits. Au moment où ils entrèrent, un assistant médical entra de l'autre côté de la pièce. Un fort éternuement fit se retourner Phlox et T'Pol vers un jeune qui, de toute apparence, souffrait d'un gros rhume de cerveau, pathologie disparue sur Terre depuis longtemps.
"J'ai peur que vous deviez m'excuser", fit Jones en saisissant un diagramme que lui tendait l'assistant. "Nous avons eu une recrudescence de pathologies respiratoires récemment." Jetant un coup d'oeil autour de lui vers les gens qui attendaient, il ajouta, "il y a toujours une hausse de ces maux mineurs à cette époque de l'année. C'est le printemps dans cet hémisphère sur Arctura III."
Jones s'interrompit en entendant une nouvelle quinte de toux du garçon qui avait éternué. Elle continuait sans faiblir, et l'enfant n'arrivait plus à retrouver son souffle. Jones et Phlox se précipitèrent à ses côtés.
"Aidez-moi à le porter dans la salle d'examen", fit Jones.
 
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"Rude gars", déclara Trip en sortant de l'usine avec Mayweather. Smith venait de s'excuser pour aller chercher le véhicule.
Mayweather, se remémorant les regards sombres dont les ouvriers les avaient gratifiés pendant leur visite de l'usine, ne pouvait qu'être d'accord. "Ca me fait me demander pourquoi nous nous donnons la peine de venir s'ils ne veulent pas de notre aide", fit-il en rejoignant tranquillement le véhicule de Smith.
Trip haussa les épaules en s'arrêtant devant la voiture. "Ils peuvent ne pas vouloir notre aide, mais ils en ont besoin. C'est tellement évident." Il scruta l'échantillon d'alliage qu'on lui avait donné à l'usine.
Indiquant le morceau de métal que Tucker tenait, Mayweather semblait surpris. "Je suis étonné qu'ils nous l'aient même donné."
"Et bien, ils ne savent plus quoi faire contre ça", répondit Tucker, frottant du doigt la bordure déchiquetée de l'échantillon. "Ils ont déjà fait tous les tests auxquels j'aurais pu penser, et je n'ai aucune idée de ce qui leur arrive. Il va falloir qu'on tente d'inventer autre chose dès que nous serons de retour à bord de l'Entreprise. Nous avons quelques scanners hors de portée de leur technologie." Une pointe de fierté perçait dans sa voix.
Smith remonta à bord et leur ouvrit la porte pour qu'ils puissent entrer dans le véhicule. Mayweather vit que Tucker prenait une profonde inspiration en s'asseyant.
"George, y a-t-il un endroit dans les parages où notre équipage pourrait se détendre et s'amuser?" demanda Tucker.
Smith fronça les sourcils. "Nous n'avons pas de boites de nuit fantaisiste ni quoi que ce soit de ressemblant, si c'est ce que vous avez en tête", répondit ce dernier.
"Non, je pensais plus à un truc du genre activités de plein air et pique-nique, ou bien football?" Tucker laissa sa voix se perdre dans un soupir d'espoir.
Pour la première fois, un sourire traversa le visage de Smith. "J'imagine que même les types de Starfleet ont besoin d'un peu d'air frais de temps en temps", fit-il.
"Ca c'est sûr", répondit Tucker, sincèrement.
"Dans ce cas, vous serez probablement intéressé par nos parcs naturels."
A la surprise de Mayweather, l'homme devint d'un coup intarissable. Il parla sans s'arrêter de la beauté naturelle d'Arctura III et ce que les colons avaient fait pour en préserver la nature. L'homme parlait toujours quand ils arrivèrent à la nacelle. Le capitaine Archer était debout à l'extérieur de l'appareil.
Tucker sortit du véhicule en premier et se retourna vers Smith pendant que Mayweather sortait. "Je verrai ce que je peux faire pour ceci", fit Tucker par la fenêtre ouverte en montrant le morceau d'alliage.
Immédiatement l'expression de Smith se referma. "Ouais, on verra", dit-il, avant d'enclencher la vitesse et de démarrer sec avant même que Mayweather n'ait refermé la porte.
L'appel d'Archer leur fit oublier le départ rustre du contremaître d'usine. "Bonnes nouvelles, Trip! J'ai pu obtenir l'autorisation des permissions pour l'équipage.". Il jeta un coup d'oeil autour de lui. "Ce n'est pas qu'il y ait grand chose à faire d'autre que de nous dégourdir les jambes. Mais vous savez, vu ce qui est arrivé pendant les permissions sur Bétazed, ça me va parfaitement."
Tucker grimaça au souvenir de leur précédente halte. Pendant leur arrêt sur la planète Bétazed le mois dernier, un des hommes d'équipage de l'ingénierie avait été suspecté à tort de meurtre, un incident interplanétaire qui avait failli réduire à néant les négociations entre Bétazed et la Terre. "Ce sera parfait, Capitaine. Je m'occupe de tout", fit Tucker. Il montra du doigt Mayweather derrière lui. "Peut-être que nous pourrons même apprendre à notre Boomer ce que les gens de ce pays font pour s'amuser un peu."
Archer rit et grimpa dans la nacelle.
Mayweather reprit sa place de pilote et lança les contrôles des systèmes avant le décollage, en attendant que Phlox et T'Pol reviennent. Il avait effectué cette procédure des centaines de fois auparavant, et il était capable d'écouter en même temps les conversations de ses passagers. Les deux officiers se racontaient comment s'étaient passées leurs réunions respectives. Ils parlaient depuis peu quand T'Pol revint, seule.
"Où est Phlox?" demanda Archer.
"A l'hôpital", répondit T'Pol tout en prenant place à la console auxiliaire derrière Mayweather. "Il y avait un cas d'urgence médical. Le docteur Phlox aide le docteur local."
"C'est sérieux?"
"Un problème respiratoire", répondit-elle. "Le docteur Phlox a exécuté une intubation d'urgence sur un garçon de dix ans."
T'Pol ne livra pas plus de détails, Mayweather ne put alors pas s'empêcher de demander, "Est-ce que l'enfant va bien?"
T'Pol se tourna pour lui faire face avant de répondre. "Je crois que c'est pour cela que le Docteur Phlox a voulu rester. Il veut être certain que l'enfant ira 'bien'."
"C'est une bonne chose qu'il soit là", dit Archer.
"Le médecin local est sans aucun doute aussi qualifié", répondit T'Pol sèchement. "Cependant, le Docteur Phlox possède une expérience chirurgicale considérable, plus que le Docteur Jones. L'enfant reçoit donc les meilleurs soins médicaux actuellement disponibles sur la planète."
Mayweather saisit le regard amusé qu'Archer et Tucker s'échangèrent face à cette évaluation de T'Pol sur le médecin du vaisseau. Souriant pour lui-même, il finit de préparer le lancement de la nacelle. On pouvait dire cela de Starfleet, ses membres étaient les meilleurs, peu importe leur profession.
Le voyage de retour fut, comme Mayweather s'y attendait, pure routine. Plus ils s'approchèrent de l'Entreprise, cependant, plus il ressentit l'impression d'ennui profond. Il se força à se concentrer sur le pilotage pour y faire abstraction. Le problème venait de toute cette routine, les procédures, les commandes, même la vue. Une fois la nacelle arrimée dans son hangar, il dut laisser paraître un peu de son ennui, car Tucker l'aborda et le tira doucement par le bras. L'ingénieur le regardait, l'air inquiet.
"Vous allez bien?" demanda Tucker.
"Ouais", répondit Mayweather en tournant la tête pour s'étirer le cou comme s'il se décoincait. "Juste un peu fatigué."
"Bon, alors surtout n'oubliez pas notre pique-nique de demain", lui rappela Tucker. "Nous descendons à dix heures pile. Vous voulez conduire?"
Mayweather se força à sourire. Il se rappelait qu'il y a quatre ou cinq ans, une telle proposition l'aurait fait sauter de joie. "Bien sûr".
 
*********
 
Finalement, Mayweather ne fut pas le pilote de la nacelle du pique-nique. Michel Rostov, de l'Ingénierie, évoquant son besoin d'effectuer quelques heures de pilotage pour conserver sa certification de vol, était aux commandes quand le groupe partit.
Mayweather savait que Rostov était toujours un peu frustré après avoir été accusé à tort de meurtre sur Bétazed. Lui permettre de piloter serait une façon de l'aider à reprendre confiance en lui. Mais paradoxalement, le premier pilote de l'Entreprise n'était pas sûr d'apprécier que quelqu'un d'autre pilote, bien qu'il n'ait pas vraiment eu envie de tenir la place. Il décida finalement que ce devait être le sentiment de perte de contrôle qui le dérangeait. S'ils s'écrasaient, pensa morbidement Mayweather, au moins ce ne serait pas lui que l'on blâmerait.
"Le commandant T'Pol ne viendra pas avec nous", annonça l'Enseigne Hoshi Sato en prenant place à côté de Mayweather sur l'une des banquettes. "Elle essaye de comprendre la cause du problème de l'échantillon métallique que le Commandant Tucker a rapporté. Et le Capitaine Archer a dit qu'il avait trop de paperasserie pour nous accompagner."
De la console auxiliaire, le Lieutenant Malcolm Reed se plaignit. "Alors que fait Porthos avec nous?"
En entendant son nom, le beagle aboya joyeusement et remua la queue. Le chien était perché entre Tucker et un énorme panier de pique-nique, sur l'autre banquette.
Sato rit avant de lui répondre. "Porthos a besoin d'un peu de repos, lui aussi. C'est probablement encore plus dur pour lui d'être enfermé sur un vaisseau que ça l'est pour nous. Ne vous inquiétez pas, Lieutenant, je le surveillerai."
S'étaient aussi joint à leur groupe de pique-niqueurs deux autres membres de l'Ingénierie. Mayweather supposait que le Docteur Phlox serait venu. Un pique-nique aurait réveillé l'insatiable curiosité du Dénobulien concernant les traditions Humaines. Mais, d'après Sato, le docteur travaillait et ne pouvait venir s'amuser avec eux. Phlox était resté la nuit sur la planète, quelque chose à voir avec d'autres colons atteints d'une sorte d'affection respiratoire.
"Détendez-vous, Travis", dit Sato en remarquant sa distraction. "Michel pilote parfaitement."
Mayweather lui adressa un sourire, respira à fond et essaya de se détendre. La situation était ironique, pensa-t-il. Il s'ennuyait à toujours faire les mêmes choses comme de piloter. Et quand il y échappait, il s'apercevait qu'il préférait finalement encore piloter la nacelle qu'en être un passager.
 
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Phlox regarda le dernier des patients ressortir de la salle des urgences sur son fauteuil roulant. Son tempérament toujours jovial l'avait quitté. "Je ne comprends pas." Phlox enleva ses gants chirurgicaux. "Quatre tracheotomies en moins d'une journée. Vous m'avez dit que vous n'en faisiez même pas une par an habituellement."
"C'est la période de la grippe", lui rappela le Docteur Jones. "Mais quatre personnes atteintes de la même pathologie potentiellement mortelle qui nécessite ce que nous considérons comme une procédure de dernier secours, c'est une coïncidence peu probable."
"Je ne crois pas que ce soit une coïncidence non plus", renchérit Phlox.
Jones le regarda d'un air soucieux. "De quoi pourrait-il s'agir? Une mutation du virus de la grippe?"
"C'est possible. C'est peut être aussi quelque chose qui a causé la modification d'un insecte que les Humains ont apporté ici quand Arctura III a été colonisée. Ou peut-être est-ce juste le temps qu'il aura fallu à un virus local pour s'adapter au système immunitaire Humain", fit Phlox. Il haussa les épaules. "Je ne le saurai vraiment qu'après quelques analyses supplémentaires. Il est intéressant de noter que cela ne s'est pas propagé. Au moins cela signifie que ce n'est probablement pas transporté par l'air. Je voudrais décoder le génome du microorganisme que nous avons découvert par culture cellulaire."
Jones passa une main dans ses cheveux clairsemés. "Vous parlez d'une procédure de laboratoire très sophistiquée. Nous n'avons pas de tels équipements."
Phlox lui adressa un sourire rassurant. "Ne vous inquiétez pas, nous avons tout ce qu'il nous faut à bord de l'Entreprise."
 
*********
 
"Chuuuuut! Vous devez être silencieux quand vous leur grimpez dessus, ou bien vous les énerverez et ils pourront devenir désagréables."
Mayweather jeta un regard douteux à Tucker. "Ce sont des vaches. Je ne suis peut-être pas un gars de la ferme, mais je sais quand-même que ce sont des animaux dociles apprivoisés.
"Peut-être, Travis, mais le vôtre est un taureau!"
Mayweather, prononçant un "Oops!" étouffé, changea d'un coup de cap à travers le champ et se rabattit sur une autre cible d'aspect plus tranquille. Comment avait-il pu laisser le commandant l'entraîner là-dedans?
Ils étaient restés assis là après l'excellent déjeuner que leur avait préparé le Chef. La nouveauté du pique-nique était passée rapidement et Mayweather avait senti revenir l'ennui en écoutant les discussions des autres. Puis Tucker avait commencé à parler des choses que lui et ses frères et soeurs faisaient pendant leurs vacances d'été. L'instant d'après, il s'était retrouvé dans ce champ, sur le point de tenter son premier rodéo à dos de vache, avec Tucker qui le poussait.
Il n'avait jamais entendu parler de rodéo à vache. La plus grande partie de sa vie s'était déroulée dans l'espace et les vaches ne courraient pas les coursives là-haut. Mais même s'il n'était pas très familier avec les animaux de la ferme, son erreur concernant le taureau était plutôt embarrassante. Il ne savait pas que les taureaux n'avaient pas toujours de cornes.
Se déplaçant discrètement, il s'approcha d'une vache par le côté. Tucker était à quelques pas derrière lui, lui chuchotant ses instructions.
"Ca va, c'est bien, Travis. Maintenant, mettez vos mains sur son arrière-train."
Debout à côté de la vache, Mayweather plaça précautionneusement ses mains sur l'arrière-train de l'animal. Il regarda par dessus son épaule. Derrière Tucker, il voyait Sato, Reed et les autres qui l'observaient depuis l'autre côté de la barrière qui séparait le champ du parc dans lequel ils avaient pique-niqué. Porthos tirait sur sa laisse, tenue par Sato.
"Ne vous arrêtez pas maintenant", lui fit Tucker sur un ton d'encouragement. "Vous voulez être le premier Boomer à monter une vache, n'est-ce pas? Alors grimpez et donnez lui un bon coup maintenant."
Mayweather regarda la vache. C'était un animal d'une forte taille, qui semblait bien campé sur ses quatre pattes. Il devrait l'être, puisqu'il semblait dormir sans tomber au sol. Il ne savait pas s'il réussirait à tenir sans rien sur la vache, mais il donna à l'animal un coup pour le faire avancer.
Rien ne se passa.
"Oh allons, Travis!" fit Tucker. "Vous pouvez faire mieux que ça."
Grinçant des dents, Mayweather recommença, plus fort. Toujours rien.
"Mettez-y les deux pieds!" renchérit Tucker.
Quelque chose dans la voix du commandant fit brusquement tourner la tête de Mayweather vers ses compagnons. L'ingénieur se moquait de lui, et les autres en faisaient de même, alignés sur la barrière. Mayweather se rendit compte qu'il était le jeu de quelque plaisanterie.
Il donna à la vache un dernier coup pour s'amuser, et aussi par irritation contre Tucker qui avait tiré des conclusions un peu rapides le concernant. Et finalement, l'animal jusque là immobile se rendit compte de ce qui se passait et s'agita. Déséquilibré par ce déplacement aussi inattendu que soudain, Mayweather tomba par terre, face contre terre. La vache émit un meuglement plaintif et se planta quelques mètres plus loin, de nouveau immobile.
Mayweather resta au sol quelques secondes, résigné à être la risée de ses camarades, quand il entendit Tucker lui crier quelque chose sur un ton alarmiste.
"Levez-vous, Travis!"
Mayweather releva la tête pour découvrir qu'une tonne de viande de boeuf se dirigeait vers lui à toute allure. Apparemment le taureau n'avait pas du tout apprécié que quelqu'un s'amuse avec son troupeau.
"Merde", murmura Mayweather dans un souffle.
Bondissant sur ses pieds, il se mit à courir derrière Tucker jusqu'à la barrière que les deux hommes sautèrent ensemble. Pour ajouter au ridicule la blessure, le pied de Mayweather glissa sous lui quand il atterrit de l'autre côté, et il termina sa course sur les fesses.
Le taureau, satisfait d'avoir chassé les intrus de son territoire, renifla, gratta la terre deux ou trois fois et, avec une chiquenaude de la queue, se retourna pour rejoindre son troupeau.
Tucker riait si fort qu'il s'en tenait les côtes. Mayweather le regarda, l'air vexé. "Alors les vaches sont moins nerveuses que les taureaux?"
"Normalement", glapit Tucker d'une voix rauque, en riant de plus belle.
Sato, traînant Porthos par la laisse, les rejoignit et s'accroupit à côté de Mayweather. "Ca va?" demanda-t-elle, l'inquiétude ne masquant que partiellement la lueur amusée qu'elle avait encore dans les yeux.
"Seule ma fierté est blessée", répondit-il, tendant la main pour tapoter la tête du beagle. "Tu te serais bien occupé de ce grand taureau, n'est-ce pas, mon chien?"
Le son inattendu de plusieurs communicateurs retentit par dessus leurs rires. Tucker, dans l'incapacité de répondre après sa crise de rire, fit signe à Reed de répondre à sa place.
Reed prit son communicateur de sa poche de manche et l'ouvrit. "Ici Reed."
"Lieutenant Reed", fit la voix de T'Pol. "Toutes les permissions sont annulées. Veuillez ramener votre groupe à bord de l'Entreprise dès que possible."
Les membres de l'équipe en permission se calmèrent immédiatement à ces paroles.
"Qu'est-il arrivé?" demanda Reed, tout en jetant un coup d'oeil autour de lui aux autres.
Le silence dura quelques secondes avant que la voix de T'Pol de réponde. "Le docteur Phlox a déclaré l'état d'urgence médicale. Chaque membre de votre équipe doit passer directement en décontamination quand vous rentrerez."
 
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"Aucun de vous ne semble avoir été infecté par ce qui touche les colons", annonça Phlox par le haut-parleur de la fenêtre d'observation de la chambre de décontamination. "Vous êtes libres de sortir."
Alors que l'équipe d'exploration quittait la chambre, Reed s'arrêta à côté du docteur. "Qu'est ce qui les infecte, exactement?" demanda-t-il.
"Nous n'en sommes pas encore sûrs", répondit Phlox. "Cela ressemble à la mutation d'un rhinovirus basique, mais avec des conséquences extrêmes. Sans intervention, cela peut être fatal."
Reed pâlit aux paroles du docteur. Tucker, derrière lui, donna une claque rassurante à l'officier tactique sur le bras. "Arrêtez de vous inquiéter, Malcolm. Doc a dit que nous sommes en parfaite santé."
Mayweather sortit à son tour, mais s'arrêta au milieu de l'infirmerie. Son regard se fixa sur les lits médicaux, tous occupés. Les établissements médicaux d'Arctura III, faisant face à un nombre sans précédent de patients, en envoyaient certains sur l'Entreprise pour être traités. L'avantage qu'en retirait Phlox était qu'il pouvait prélever des échantillons de tissu des patients pour l'aider dans ses recherches.
A la surprise de Mayweather, l'un de ceux qui occupait un lit était le contremaître d'usine, George Smith.
Phlox saisit l'expression préoccupée de Mayweather. "Il y a une chose dont nous sommes sûrs. Ce n'est pas transmis par l'air. Ne vous inquiétez pas, vous n'attraperez rien. Maintenant, si vous voulez bien m'excuser, j'ai des recherches à faire."
"Puis-je parler à Monsieur Smith?" demanda Mayweather à Phlox.
Phlox se retourna. "Bien sûr. Je vous l'ai dit, vous ne risquez pas d'attraper quoi que ce soit des colons en respirant le même air qu'eux. Mais ne le touchez pas, c'est plus prudent, à tout hasard."
Mayweather s'approcha prudemment de Smith. "Hé", fit-il doucement. "Comment vous sentez-vous?"
Smith grogna et leva une main d'un air fatigué en guise de salutation. "Comme si l'un de mes tracteurs m'avait écrasé. Mais votre docteur dit que j'irais parfaitement d'ici peu."
"Si le Docteur Phlox le dit, vous pouvez y compter", répondit le pilote. "C'est le meilleur. J'en sais quelque chose, il m'a sauvé plus d'une fois."
Smith leva la tête obstinément vers le jeune homme à côté du lit. "Je dois vraiment vous faire des excuses", fit-il.
"Pourquoi?" demanda Mayweather.
"J'ai été grossier quand vous et les autres officiers êtes venus à l'usine", dit Smith. Mayweather ne répondit pas, il continua. "Nous avons besoin d'aide pour les alliages et ma fierté ne m'a pas laissé l'admettre. J'avais du ressentiment à votre venue."
Mayweather voulut l'interrompre, mais Smith leva la main. "Ne me dites pas le contraire, je sais que j'ai été stupide. Maintenant, je suis content que votre vaisseau soit ici. Je serais mort si votre docteur n'avait pas été là."
 
**********
 
Phlox était dans une impasse. Il avait effectué toutes les analyses qu'il connaissait, mais il ne pouvait toujours pas expliquer comment le virus progressait comme il le faisait. Il abattait une personne si rapidement que le potentiel de défense normal du corps ne pouvait s'y attaquer. La conséquence la plus grave dans beaucoup de cas était quand l'encombrement des voies aériennes du patient allait jusqu'au bouchon, d'où le nombre incroyable de trachéotomies.
Il vérifia le dernier rapport du nombre de cas annoncés et fut choqué de voir que plus de deux cents personnes avaient contracté l'étrange maladie. Trois des victimes, qui n'avaient pas été capables d'atteindre l'aide médicale à temps, étaient mortes. Presque tous ceux qui étaient atteints habitaient les environs de la petite capitale dont il avait visité l'hôpital. Cela indiquait une certaine forme de transmission, sinon depuis une source centrale, au moins de personne à personne. Mais même cela n'avait aucun sens, parce que certaines des victimes n'avaient eu aucun contact avec une autre personne infectée.
Au moins, le Docteur Jones et ses collègues étaient parvenus à une solution moins extrême que celle de la chirurgie pour ouvrir une voie aérienne sur les patients. Le sérum qu'ils avaient développé à partir des informations que Phlox avait rassemblées lors de ses recherches génétiques soulageait les symptômes, s'il était administré à temps. Par chance, l'un des collègues de Jones avait une spécialisation en épidémiologie. Ses compétences avaient énormément réduit le délai de formulation du sérum.
Le travail de Jones avait permis à Phlox de travailler sur l'origine du mal. S'il savait d'où il venait ou comment il était transmis, il serait capable de trouver une façon de l'arrêter. Il s'assit à un poste de travail pour revoir ses notes de recherche quand T'Pol entra dans l'infirmerie.
"Je voudrais votre avis sur quelque chose", fit-elle. "Si je ne vous interromps pas, bien sûr."
Phlox lui fit signe de la main. "Non. En fait, une distraction sera la bienvenue. Qu'est-ce que c'est que ça?"
T'Pol lui passa un petit conteneur. "C'est une pièce d'alliage que le Commandant Tucker a rapportée de la planète. Je crois que j'ai découvert la raison de sa fragilité. La structure moléculaire d'un des métaux de base a été modifiée."
Phlox leva les sourcils. "Je suppose que vous pouvez corriger le problème, maintenant que vous savez ce qui le cause."
"Peut-être", répondit-elle en penchant la tête. "Cependant, je voudrais une confirmation de ce que je crois avoir changé la structure."
Elle reprit le conteneur des mains de Phlox et alla jusqu'au microscope moléculaire. Elle inséra le conteneur dans l'appareil dont elle ajusta les réglages. Le moniteur révéla ce que Phlox s'attendait à voir, la représentation typique d'une substance métallique.
A part quelques cellules tordues.
"Ces groupes-là ne devraient pas être là", fit-il, fasciné.
"Absolument", confirma T'Pol. "Ce devrait être inerte. Au lieu de cela, il y a une sorte d'organisme vivant."
Phlox s'agita et se mit à sourire. "Je crois que vous venez de me donner un indice sur le mystère de l'infection des colons."
Il se précipita dans le secteur des patients et tira de côté le rideau du lit de Smith. "Vous travaillez à l'usine où a été détecté le problème de l'alliage?" demanda-t-il.
"Oui", répondit Smith.
"Pouvez-vous me dire d'où le minerai utilisé dans l'alliage est extrait?"
 
*********
 
Le lendemain matin, Archer et Phlox se tenaient devant la table tactique quand T'Pol les rejoignit. Phlox venait d'informer le capitaine que les établissements médicaux d'Arctura III étaient proches d'être saturés par l'afflux de patients. Le docteur Jones pouvait à peine synthétiser assez de sérum pour maintenir le mal à son niveau actuel.
"Le problème de l'alliage est certainement causé par le même virus qui affecte les colons", annonça T'Pol en remettant une tablette de données à Phlox.
Archer se frotta le menton. "Alors l'alliage a un rapport avec l'épidémie des colons?"
"Pas nécessairement", répondit Phlox qui venait de commencer à parcourir les données. "Certaines personnes travaillant sur l'alliage ont contracté la maladie, d'autres non. D'autres, qui sont tombés malade, n'ont eu aucun contact avec."
"Alors comment l'ont-ils attrapé?" demanda Archer.
Phlox comptait sur T'Pol pour expliquer cela. Elle posa les mains sur le bord de la table tactique et expliqua son hypothèse. "Il semble que ce soit la mutation artificielle d'un rhinovirus humain commun qui, une fois absorbé avec de l'eau dans le corps, cause cette violente réaction."
"L'explication la plus probable est que les colons ont bu de l'eau contaminée par le virus", résuma Phlox.
"Mais d'autres, comme les ouvriers de l'usine, ont pu l'avoir contracté par contact de leur sueur avec l'alliage", ajouta T'Pol. "L'alimentation en eau de la colonie où le minerai est raffiné est la source la plus probable de la contamination. Puisque l'eau est utilisée dans le processus de raffinage, il est logique de conclure que l'alliage a été contaminé par elle."
Le silence régna plusieurs secondes tandis que les deux hommes soupesaient les conséquences des paroles de T'Pol. Archer la regarda soudain. "Vous avez dit que la mutation était 'artificielle'? Quelqu'un l'a délibérément créée?"
"Cela semble être le cas", confirma-t-elle.
"Mais pourquoi ?"
T'Pol le regarda fixement en silence. Elle n'avait apparemment aucune réponse à lui fournir.
Phlox s'éclaircit la gorge. "Excusez-moi, mais nous avons un souci plus urgent. Nous sommes à peu près sûrs que le virus se trouve dans l'alimentation en eau située près de l'usine de raffinage du minerai, mais nous devons vérifier toutes les sources d'eau. Tous les colons qui ont attrapé le virus ne peuvent être reliés à cette seule source d'eau."
 
**********
 
Adieu l'ennui, pensait Mayweather. Cela faisait huit heures qu'il pilotait sans interruption la nacelle, emmenant une équipe de techniciens aux rivières et lacs utilisés comme sources d'eau par les colons. Ils rassemblaient des échantillons pour que Phlox et T'Pol les analyse.
Le docteur avait mis son veto à l'idée d'utiliser le téléporteur pour rapporter des échantillons d'eau au vaisseau. En plus d'être difficile à réaliser, remonter de l'eau directement dans des conteneurs hermétiques, Phlox avait déclaré que le processus pourrait affecter l'eau. Son raisonnement était basé sur le fait que quelque chose qui avait été falsifié à un niveau moléculaire pourrait être à nouveau affecté par le processus de téléportation. Les échantillons ne seraient pas originaux.
Mayweather éprouva un accès de colère en compensant un courant ascendant lors d'un autre atterrissage. Qui voudrait faire du mal aux colons? Ils essayaient juste de vivre une vie paisible sur cette planète en en faisant leur maison. Qu'est-ce qui pouvait déranger quelqu'un là-dedans?
La nacelle atterrit avec seulement un léger heurt. "Dernier arrêt", cria-t-il aux membres d'équipage dont l'un ouvrit l'écoutille.
Ils se levèrent pour sortir. Mayweather soupira bruyamment. La journée avait été longue, mais il ne regrettait pas le temps qu'il avait passé à cette tâche. Les colons n'avaient pas les ressources pour traiter ce mal mortel. Aux dernières nouvelles, plus de dix personnes en étaient mortes. Quelqu'un devait les aider. Si l'Entreprise n'avait pas été là, personne n'aurait pu dire combien de gens seraient morts.
De nombreuses personnes risquaient encore de mourir, d'ailleurs, s'ils ne trouvaient pas rapidement la réponse à leur question. Et si cela devait signifier qu'il devrait piloter la nacelle jusqu'à ce qu'ils y parviennent, quel que soit le temps que cela prendrait, alors il en serait ainsi.
 
************
 
Phlox examinait les échantillons d'eau depuis ce qui lui semblait des heures. Il se frottait les yeux quand les portes de l'infirmerie s'ouvrirent pour laisser entrer le Capitaine Archer.
"Des progrès?" demanda Archer.
"Le sérum que le Docteur Jones a développé marche bien", dit Phlox, donnant d'abord ainsi à Archer les bonnes nouvelles. "En fait, les colons commencent à recevoir un vaccin basé sur une version améliorée du sérum. Aucun des colons ayant reçu le vaccin n'a été affecté par la maladie."
Phlox regarda le microscope qu'il avait utilisé quand le capitaine le rejoignit. "Quant à ce sur quoi je travaille... Il ne semble pas y avoir de modèle cohérent à ce que je trouve. Une seule source d'eau n'était pas contaminée par le rhinovirus muté, et chaque site infecté l'était par une version modifiée du virus."
Archer était surpris. "Alors vous dites que chaque source d'eau possède sa forme propre du rhinovirus, et qu'il n'y en a pas deux semblable?"
Phlox hocha la tête. "Oui. Mais le plus embarrassant est que certaines d'entre elles sont plus ou moins dangereuses, celle utilisée par la raffinerie de minerai étant la plus mauvaise. D'autres sont presque inoffensives. Et puis il y a cet emplacement où il n'y a aucun virus du tout. La situation entière me rappelle..."
Les yeux de Phlox se perdirent dans le vague comme s'il réfléchissait intensément à quelque chose.
"Docteur?" l'incita Archer tandis que le silence s'étirait.
"C'est cela!" dit Phlox en essayant de se mordre les doigts. "Nous savons que nous avons affaire à un virus artificiel, quelqu'un qui l'a délibérément fabriqué. Ici, ils l'évaluent sur les colons. La source non contaminée sert de témoin pour mesurer les autres. La planète est utilisée comme un laboratoire géant et les colons sont les sujets d'un essai."
"Quelqu'un essaye de mettre au point une arme biologique contre des humains", résuma Archer, l'expression stupéfaite alors qu'il venait de franchir ce saut intuitif. "Et quel meilleur endroit pour l'évaluer qu'une colonie isolée peuplée seulement d'humains? Mais qui voudrait faire cela?"
Phlox claqua dans ses mains en contemplant le travail qui restait à faire. "C'est une réponse que vous devrez découvrir par vous-même", répondit-il. "Le docteur Jones et moi devons nous concentrer sur la façon de rendre le virus inoffensif sous toutes ses formes. La vaccination des colons est un pas dans la bonne direction, mais n'importe quel humain visitant la planète dans l'avenir serait en danger jusqu'à ce qu'il reçoive une inoculation. Et il y a toujours la possibilité que le virus puisse être accidentellement transporté ailleurs."
"Il semble que nous ayons tous les deux du travail", fit Archer l'air mécontent. "Bonne chance, Docteur."
"A vous aussi, Capitaine."
 
*********
 
Archer était à nouveau à la table tactique le matin suivant, avec T'Pol et Reed. Il avait l'impression de passer la plupart de son temps ici depuis quelques jours, et il espérait que cette nouvelle réunion répondrait à certaines de ses questions.
"Phlox est certain que le virus muté sera éradiqué?" demanda Archer à T'Pol. "Je savais qu'il était bon, mais savoir qu'il a résolu ce problème en moins d'un jour m'impressionne."
"Vous devez avoir mal compris le docteur", dit-elle, l'allure raide. "Il serait le premier à vous dire qu'il n'est pas responsable. Il semble que le virus se soit spontanément détruit, tout seul."
Archer et Reed restèrent sans voix à cette nouvelle.
T'Pol s'expliqua. "Soit le virus répond finalement comme tout rhinovirus commun en mourant quand il ne trouve pas d'hôte vivant réceptif, soit il a été conçu par ses concepteurs pour avoir une durée de vie limitée. Cette dernière possibilité est des plus déconcertante."
"Ses concepteurs ont voulu effacer toutes traces de leur méfait avant que quelqu'un ne débarque pour découvrir ce qui avait éliminé la colonie entière", supposa Archer, visiblement en colère.
"Ou bien les concepteurs sont également sensibles au virus", supposa Reed. "Si leur but était de purifier la planète des Humains pour pouvoir s'en emparer, ce serait une hypothèse de travail. Y a-t-il quoi que ce soit sur la planète qui lui donnerait particulièrement de la valeur?"
"Non. Juste de bonnes terres cultivables. C'est pourquoi les colons se sont installés ici en premier lieu", dit Archer. Il regarda au loin un instant avant de reporter son attention sur ses officiers. "En tout cas, nous avons sacrément de la chance que les choses se soient passées ainsi. Si la colonie n'était pas entrée en contact avec Starfleet pour l'aider dans cette histoire d'alliage, nous n'aurions jamais été présents quand l'épidémie s'est déclarée."
"Peut-être que les effets du virus sur l'alliage n'étaient pas prévus", dit T'Pol pensivement.
"Si c'est le cas", dit Archer, "ils seront probablement plus prudents pour l'essayer à nouveau dans l'avenir."
T'Pol remua sur ses pieds, mal à l'aise. "Jusqu'à ce que nous sachions qui sont les responsables, spéculer ne nous fournira aucune réponse solide."
"Je miserais gros sur les Romuliens", fit Reed obscurément, croisant les bras sur la poitrine.
"Nous ne savons pas s'ils sont les coupables", dit T'Pol.
"Mais nous sommes relativement proches du lieu où nous sommes tombés dans leur champ de mines il y a quelques années", reprit l'officier tactique en refusant de céder. "Et qui nous a causé la plupart de nos ennuis récemment? Nous avons eu un Romulien déguisé en Vulcain, puis un complot pour détruire la Base Stellaire Une. Nous savons que les Romuliens disposent de la technologie de camouflage. Ils pourraient être restés invisibles en orbite en semant le virus sur cette planète. En fait, ils pourraient toujours être ici, à observer les résultats."
T'Pol ouvrit la bouche pour répondre, mais Archer la coupa d'un geste de la main.
"Nous ne savons pas qui a fait cela", dit Archer fermement. "Personnellement, j'espère que c'était les Romuliens. La Terre n'a pas besoin d'un autre ennemi inconnu. Nous avons eu assez de conflits dans les dernières années. Nous ne connaissons pas grand chose des Romuliens, mais au moins nous les connaissons."
Phlox, sortant de l'ascenseur sur la passerelle, arriva à temps pour entendre les paroles d'Archer. "Votre voeu est exocé, Capitaine. J'ai souhaité vérifier les effets personnels laissés derrière lui par Trannon, notre espion Romulien déguisé, avant notre visite à la Base Stellaire Une. J'y ai trouvé un cheveu sur une pièce de tissu, ainsi que quelques cellules de peau. Il y a assez de ressemblances dans la structure connective des génomes de la peau et celle du virus pour être certain que quelqu'un de la même espèce que Trannon en est le responsable."
Les lèvres d'Archer se serrèrent tandis qu'il regardait ses officiers. "Je continue à me rappeler ce que le Romulien déguisé en Amiral Gardner sur la Base Stellaire Une m'a dit. Il a déclaré qu'ils avaient de nombreux plans et de moyens à leur disposition pour éliminer la nouvelle Alliance des planètes. C'était peut-être un test pour l'une de ces méthodes."
Phlox se pinça les lèvres. "Ils ont choisi un virus bien compris et commun, que les colons penseraient n'être qu'une mutation naturelle. S'il n'y avait pas eu l'équipement sophistiqué de l'Entreprise, nous n'aurions peut-être jamais découvert la vérité."
T'Pol hocha la tête. "Une arme biologique qui pourrait décimer la population Humaine aurait un effet défavorable sur l'alliance, c'est le moins que l'on puisse dire. Les Humains ont contribué à promouvoir la nécessité d'une alliance. Sans leur présence, elle pourrait se désagréger."
Ce compliment de T'Pol envers les humains plut à Archer, mais la gravité de la situation l'empêcha de lui en faire la remarque.
 
************
 
Mayweather était à nouveau aux commandes de la nacelle. Cette fois, cependant, il ne jouait pas les guides pour un groupe en mission de récolte d'échantillon. Il ramenait certains des colons qui avaient été traités sur l'Entreprise sur Arctura III.
"Monsieur Smith", dit-il par dessus son épaule au contremaître d'usine. "Vous voulez que je vous dépose à votre maison après avoir laissé tous les autres à la capitale?"
Il entendit Smith, installé à l'une des consoles auxiliaires derrière lui, la seule place non occupée par des colons, rire. "Vous pouvez faire cela?"
"Du moment qu'il y a assez d'espace pour 'faire atterrir cette coque de noix'", répondit Mayweather, souriant en ajustant les paramètres de vol. "Cela ne pose aucun problème. Où vivez-vous?"
"Vous êtes allé à ce pique-nique, n'est-ce pas?" demanda l'homme en retour. Mayweather fit oui, et l'homme continua. "Et bien, il y a un grand pâturage avec le bétail à côté du parc où vous étiez. Cela fait partie de mes terres."
C'était maintenant au tour de Mayweather de rire. "Je comprends tout."
"Pourquoi dites-vous cela?"
Mayweather secoua la tête. "Je suppose que vous connaissez les rodéos de vache?"
"C'est une plaisanterie qu'on joue aux gars de la ville", dit Smith, riant de nouveau.
"Et aux Boomers aussi, apparemment", lui indiqua Mayweather.
Sur un ton plus sérieux, Smith reprit. "Je voudrais vous remercier pour tout ce que vous avez fait."
Mayweather était embarrassé et heureux d'être aux commandes pour que Smith ne puisse pas voir son visage. "Moi? Je n'ai pas fait grand chose."
"Vous en avez fait largement", lui assura au contraire Smith. "Et les autres personnes de votre vaisseau aussi. Si vous n'aviez pas été là, cette situation aurait pu devenir bien plus mauvaise qu'elle ne l'a été. C'est une bonne chose que Starfleet existe."
Toutes les réponses qu'aurait pu donner Mayweather n'auraient pas eu autant d'effet que le tonnerre d'applaudissements des colons qui avaient entendu leur conversation. Il n'avait encore jamais observé personne applaudir Starfleet de cette manière auparavant.
Quelques minutes plus tard, il posa la nacelle devant l'hôpital, le débarcadère choisi à l'avance pour les colons. Smith décida finalement de partir avec eux, rejetant l'offre de Mayweather de le ramener directement chez lui.
"Nous allons probablement nous faire enregistrer à l'hôpital ou quelque chose de ce genre", fit Smith, debout devant l'écoutille avant de sortir. "Je suppose qu'ils gardent une trace de toutes les affaires."
"C'est exact", retentit une voix par l'écoutille ouverte. Le docteur Phlox colla sa tête dans l'ouverture et continua. "Le Docteur Jones vous attend pour examiner votre groupe une dernière fois avant de vous déclarer officiellement guéris."
Remerciant une dernière fois Mayweather ainsi que Phlox pour leur aide, Smith descendit de l'appareil.
"Est-ce que vous êtes le seul passager pour le voyage de retour?" demanda Mayweather à Phlox qui montait à bord.
"Je crois bien, Enseigne", répondit Phlox, s'installant dans un siège derrière lui. "Le programme de vaccination semble avoir stoppé la progression du mal parmi ceux qui ont été infectés avant que le virus n'ait commencé à s'autodétruire. Aucun nouveau cas n'a été rapporté depuis que la vaccination est achevée."
"Tous les colons ont été vaccinés?"
"Oui", répondit Phlox avec le sourire. "Quand ils sont déterminés à faire quelque chose, ils ne laissent rien se mettre en travers de leur route. Ils l'ont fait en un temps record."
Mayweather sourit. Il savait déjà que les colons étaient des gens décidés, pour ne pas dire indépendants et bornés.
Il fit décoller la nacelle et la tourna vers l'Entreprise. Il pensait toujours aux colons et à leur mode de vie quand Phlox reprit la parole. "Vous semblez être de meilleure humeur aujourd'hui."
Mayweather jeta un coup d'oeil derrière lui à Phlox. "De quoi parlez-vous, Docteur?"
"Allons, allons, Enseigne", dit Phlox. "Je vois bien que quelque chose vous a dérangé dernièrement. Je suis désolé d'avoir été trop occupé pour vous le demander, mais vous semblez avoir réussi à résoudre votre problème tout seul, n'est-ce pas? Je suis sûr d'avoir un diplôme en psychologie humaine quelque part parmi toutes mes certificats, si vous avez toujours besoin d'en parler à quelqu'un."
"Est-ce que vous êtes sérieux?" demanda Mayweather en lui jetant un nouveau regard, celui-là incrédule.
"Je vous ai eu!" sourit Phlox. "Je vous taquinais juste un peu. Bien sûr que j'ai un diplôme en psychologie humaine."
Mayweather libéra un long soupir et sourit. "Un jour ou l'autre, Docteur, je vous coincerai."
"Ah, revoici le Travis Mayweather que je connais", répondit Phlox tout sourire, avant de redevenir sérieux. "Sérieusement, Travis. Vous m'avez inquiété. Je n'ai pas fait de plaisanterie sur mes animaux qui marche sur quelqu'un depuis des mois. Je suis heureux de voir que vous êtes dans une meilleure disposition d'esprit."
Mayweather courba la tête en reconnaissance aux paroles du docteur. "Je suppose que j'avais quelques doutes sur ma raison d'être ici, à faire ce que je fais. Je n'arrivais pas à voir à quoi je servais pour les autres, et encore moins pour moi-même."
Phlox resta silencieux quelques instants, réfléchissant à ses paroles. "Et cette situation avec les colons vous a aidé à dissiper ces doutes?"
"Ouais", répondit Mayweather en gardant les yeux sur le panneau de contrôle. "Je me suis rendu compte que, bien que je ne sois qu'une petite pièce dans la grande machinerie de Starfleet, je suis une valeur pour le tout. Sans la totalité des pièces, Starfleet ne pourrait pas fonctionner. Regardez comme l'Entreprise a été capable d'aider ces gens. Je devine que l'une des raisons est que quelqu'un comme moi à fait le boulot que j'ai fait. J'avais ma place."
"Parce que vous êtes le meilleur pilote dans Starfleet?" demanda Phlox.
"Et bien, je n'irai pas jusque là..." répondit Mayweather, en riant. "Mais ouais."
Fin.
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